Tom Ridge a déclaré devant des responsables de Seattle qu’il dormait mieux à présent car notre pays était mieux protégé contre une attaque terroriste. Je lui ai répondu que j’étais heureux pour lui, mais que moi je ne dormais pas mieux. Je respecte le travail effectué par Ridge, mais aux États-Unis nous avons 361 ports fluviaux et maritimes, visités chaque année par 50 000 bateaux dont 8100 étrangers. Chaque jour, 21 000 containers entrent sur le territoire et nous ne pouvons en vérifier que 4 à 6 %. Il suffirait pourtant d’un seul container contenant des agents chimiques ou biologiques pour mettre notre commerce à genoux. En effet, un tel attentat bloquerait longtemps nos ports et notre économie.
Après le 11 septembre, nous avons fait une étude sur la sécurité des transports et nous sommes peut-être allés trop loin concernant les avions, mais nous n’avons pas assez faits concernant les ports. Les transports aériens sont plus sûrs grâce au renforcements des portes des cockpits et au changement d’attitude des passagers, mais le coût est trop élevé pour les passagers et pour le pays. Par contre, pour les ports, nous avons moins de moyens alors que le problème est plus complexe. Nous avons fait des progrès, mais ils sont insuffisants et il faut plus de moyens. Les autorités doivent donner des lignes de conduites claires. Le port de Seattle a déjà pris des mesures et joue ainsi un rôle pionnier pour notre pays.

Source
Washington Post (États-Unis)
Quotidien états-unien de référence, racheté en août 2013 par Jeff Bezos, fondateur d’Amazon.

« Make Our Ports Safer », par Mic R. Dinsmore, Washington Post, 17 septembre 2004.
« Don’t let ports be weakest link », Christian Science Monitor, 21 septembre 2004.