Tendances et événements régionaux

Le sommet israélo-arabe de Charm el-Cheikh s’est achevé sans la publication d’un communiqué conjoint après des débats houleux suscités par la l’appel du président égyptien, Hosni Moubarak, à l’amorce d’un dialogue inter-palestinien, en dépit de la formation par Mahmoud Abbas d’un cabinet de crise.
Selon des informations sûres, M. Abbas a procédé à des changements significatifs dans la direction de ses services de sécurité à la suite de rapports égyptiens faisant état de la responsabilité de l’homme fort et protégé des États-uniens, Mohammed Dahlan, dans la déroute et la défaite des forces fidèles au président de l’Autorité palestinienne face au Hamas. D’autres informations accusent des groupes liés au général Dahlan d’être impliqués dans les attentats du Sinaï, dans l’objectif de saboter les relations entre Le Caire et le Hamas et de convaincre les Egyptiens du danger de l’ouverture en direction du mouvement islamiste palestinien.
Le Premier ministre israélien, Ehud Olmert et son ministre de la Défense, Ehud Barak, estiment que le sommet de Charm el-Cheikh leur a assuré une couverture suffisante pour lancer des opérations militaires contre Gaza. C’est sur le terrain que tout va se jouer après que la Russie ait nuancé sa position au sein du quartette international, empêchant une vaste manœuvre d’isolement total du Hamas.
Si les Israéliens sont défaits encore une fois à Gaza, les analystes s’attendent à des changements importants dans les positions et l’attitude de nombreux pays arabes qui se sont aveuglément rangés derrière Mahmoud Abbas et Israël après la prise de contrôle de Gaza par le Mouvement de la résistance palestinienne. Les choses pourraient également bouger à l’intérieur du Fatah de Mahmoud Abbas, où l’aile qui refuse d’abandonner la lutte armée reste très puissante.
C’est donc de l’issue des combats actuels et futurs à Gaza que va dépendre l’équilibre politique entourant la cause palestinienne et sur lequel les Etats-Unis tentent d’influer de sorte à le faire pencher en faveur des Etats arabes « modérés ».

Presse Israélienne

MAARIV
La commission Winograd, chargée d’enquêter sur les échecs de la guerre du Liban, s’efforce de terminer son rapport final pour qu’il soit publié début septembre. Si elle n’achève pas ses travaux, les conclusions seront rendues publiques en octobre, afin que leur publication ne coïncide pas avec des fêtes juives dans le courant de septembre, car cela pourrait avoir un effet négatif sur l’opinion publique. La dixième chaîne de télévision a assuré que la commission ne recommandera pas la destitution de responsables israéliens.

YEDIOT AHARONOT
Le quotidien a publié de larges extraits d’un livre édité par sa maison d’édition intitulé Otages au Liban : La vérité sur la Deuxième guerre du Liban. Selon l’ouvrage, l’administration états-unienne et plusieurs Etats arabes, se sentant menacés par l’axe syro-iranien lors de la guerre de l’été 2006, ont fait parvenir des messages à Israël lui signifiant qu’une gifle à la Syrie serait la bienvenue. Certains pays européens ont même encouragé l’Etat hébreu à lancer des frappes militaires contre les forces syriennes. Le député et ministre Avigdor Liberman a proposé à Ehud Olmert, six jours avant la capture de deux soldats israéliens par le Hezbollah, le 12 juillet 2006, d’attaquer la Syrie.
Des responsables israéliens qui ont rencontré à plusieurs reprises ces dernières années le vice-président états-unien Dick Cheney et l’ancien secrétaire à la Défense, Donald Rumsfeld, ont senti que les dirigeants US incitaient les Israéliens à trouver n’importe quel prétexte pour attaquer la Syrie. Lors des premiers jours de la guerre, ces appels et ces messages se sont multipliés à l’adresse des responsables israéliens.
Le chroniqueur militaire du quotidien souligne que l’objectif premier des opérations militaires à Gaza est d’éloigner les combattants du Hamas de la clôture entourant la bande. Le commandement sud de l’armée israélienne a noté, ces derniers temps, que les combattants du mouvement palestinien s’étaient trop rapprochés de cette clôture et des points de passage entre la bande et Israël. Le ministre de la Défense, Ehud Barak, et le chef d’état-major, le général Gaby Ashkenazi, qui ont tous deux une amère expérience avec le Hezbollah au Sud du Liban, ont décidé de prendre l’initiative d’éloigner le Hamas de la clôture, afin que le scénario du Liban ne se reproduise pas à Gaza.
Un autre chroniqueur dans le même journal estime pour sa part que les développements des dernières heures à Gaza ne sont que les prémices d’une opération stratégique composée de plusieurs phases.

Presse Arabe


Les journaux arabes se sont longuement étendus sur les combats à Gaza, où 14 Palestiniens ont été tués et plus de quarante blessés mercredi lors d’opérations militaires israéliennes, les premières de cette ampleur depuis la prise du pouvoir dans ce territoire par le Hamas, le 15 juin. Les Palestiniens ont été tués par des tirs ou des obus israéliens dans le quartier de Choujaïya, dans la ville de Gaza, et à Khan Younès, dans le sud du territoire palestinien.
Par ailleurs, un membre du Jihad islamique, Zakaria Al-Tatar, touché lundi dans un raid aérien israélien, a succombé mercredi à ses blessures.
Lors de deux incursions, des combats ont opposé les soldats israéliens à des activistes. Le Hamas et le Jihad islamique, dont six membres ont été tués, ont affirmé que leurs combattants avaient tiré des roquettes de type RPG sur les troupes israéliennes. L’armée israélienne a reconnu avoir affronté une très forte résistance.
Au moins quarante Palestiniens ont été blessés par les tirs de l’armée israélienne qui a utilisé blindés et bulldozers dans les deux secteurs. Deux soldats ont été légèrement blessés.
Huit roquettes et plusieurs mortiers ont été tirés dans la journée de mercredi contre le territoire israélien depuis la bande de Gaza sans faire de blessé.
Ce regain de violence survient deux jours après un sommet qui a réuni à Charm el-Cheikh, en Egypte, le Premier ministre israélien Ehud Olmert et le président palestinien Mahmoud Abbas aux côtés du roi Abdallah II de Jordanie et du président égyptien Hosni Moubarak.
Ce sommet visait surtout à renforcer M. Abbas, chef du Fatah, face au Hamas.
Le Hamas a dénoncé un « massacre barbare » qui constitue « le premier fruit sanglant du sommet de Charm el-Cheikh ».

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a effectué mardi et mercredi une visite en Israël et en Palestine où il a eu des entretiens avec les présidents israélien Shimon Peres et palestinien Mahmoud Abbas sur les possibilités de paix dans la région.
Mercredi, le chef de la diplomatie russe a été reçu par le Premier ministre israélien Ehud Olmert à Jérusalem, puis par le président palestinien Mahmoud Abbas à Ramallah. Dans une déclaration, il a fermement critiqué la politique de « diviser pour régner qui fait partie du passé et dans laquelle la Russie ne croit pas ».
Après un entretien avec son homologue israélienne Tzipi Livni, M. Lavrov a mis l’accent sur la nécessité de renforcer l’unité inter-palestinienne, soulignant qu’« une Palestine divisée constitue un problème pour Israël et pour le monde entier ». Le ministre a ajouté que les livraisons d’armes russes à la Syrie se font conformément aux engagements internationaux de Moscou et les lois de la Russie.
« La priorité d’aujourd’hui est d’aider à arrêter un conflit fratricide et de rétablir l’unité des Palestiniens en se fondant sur les principes du Quartette pour le Proche-Orient, a-t-il poursuivi. Moscou veut également empêcher une catastrophe humanitaire dans les territoires palestiniens dont « la population ne doit pas devenir un otage des batailles politiques ».

AL-QABAS (QUOTIDIEN KOWEITIEN)
Des centres de recherches arabes s’intéressent de près aux développements au Koweit, où des députés de l’opposition ont demandé la démission du ministre koweïtien du Pétrole, cheikh Ali Jarrah Al-Sabah, l’accusant de corruption.
Trois députés représentant divers blocs de l’opposition avaient saisi le parlement le 10 juin d’une demande d’audition du cheikh Ali, l’accusant d’être impliqué dans le scandale financier de la firme Kuwait Oil Tanker Co. (KOTC).
De hauts responsables de cette firme étatique, basée à Londres, sont accusés d’avoir réalisé illégalement d’énormes profits dans les années 1980 aux dépens de l’entreprise, qui avait subi des pertes de plus de 100 millions de dollars.
« L’argent volé dans cette affaire a transité par la banque dont vous étiez président », a accusé le député Abdallah al-Roumi.
Un autre député, Moussallam al Barrak a accusé le ministre de ne pas avoir intenté d’action en justice contre de hauts responsables de l’administration pétrolière soupçonnés d’avoir commis des fraudes financières, administratives et d’actes contraires à la morale.

Par ailleurs, le ministre du Pétrole est accusé d’avoir tenu des propos déplacés dans l’affaire de la KOTC.
Cité en mai par Al-Qabas, Cheikh Ali avait affirmé qu’il considérait un ancien ministre du Pétrole, cheikh Ali Al-Khalifa Al-Sabah, au centre de cette affaire de corruption, comme « (son) maître » à penser. « Je le consulte parfois sur certaines questions pétrolières », avait-il ajouté. Il avait ensuite présenté des excuses publiques, rejetées par l’opposition.
Cheikh Ali Al-Khalifa Al-Sabah est l’un des cinq anciens responsables de la KOTC directement impliqué dans ce scandale financier. Il a toujours rejeté ces accusations.
A la suite de l’audition qui a duré neuf heures, dix députés ont déposé une motion de défiance qui, si elle est votée, conduira à la démission de cheikh Ali Jarrah Al-Sabah. Ce vote n’interviendra toutefois pas avant quinze jours.
Cheikh Ali est membre de la famille régnante des Al-Sabah et le huitième ministre du Pétrole depuis la libération de l’émirat en 1991 après sept mois d’occupation irakienne.

Talks-Shows audiovisuels arabes

AL-ALAM (TELEVISION IRANIENNE ARABOPHONE)
Couverture de l’actualité
Fouad Makhzoumi, président du Parti du dialogue national libanais (Sunnite, opposition)
Le nouveau Premier ministre britannique, Gordon Brown, va introduire des changements dans la politique de son pays en Irak.
Vers la fin de l’année, il va réduire le nombre des troupes britanniques déployées dans ce pays.
Le Premier ministre sortant, Tony Blair, a impliqué son pays dans des guerres perdantes en Irak, au Kosovo, en Afghanistan et en Sierra Leone, pour répondre à des exigences états-uniennes.

Tendances et événements au Liban

La poursuite des combats à Nahr el-Bared entre l’armée libanaise et Fatah al-Islam depuis le 20 mai, et la multiplication des affrontements près du camp d’Aïn el-Héloué et dans d’autres régions, suscitent de sérieuses interrogations sur l’état de la sécurité au Liban. Les développements montrent que les groupes jihadistes venus du monde entier sont bien mieux implantés que le prétend le gouvernement libanais. Parmi les victimes il y a des Libanais, mais aussi des Saoudiens, des Maghrébins, des Tchétchènes et trois ressortissants australiens, comme l’a affirmé un ministre australien. La plupart sont venus via l’aéroport de Beyrouth.
Les analystes pensent que l’objectif de ces combats ambulants est d’entraîner l’armée dans une guerre d’usure meurtrière, pour justifier l’internationalisation de la sécurité au Liban, comme le souhaitent les États-Unis, Israël et le gouvernement de Fouad Siniora. Première étape de cette internationalisation, le déploiement d’observateurs étrangers à la frontière libano-syrienne sous prétexte de vouloir contrôler le trafic d’armes. Un trafic qui n’existe pas, selon l’armée libanaise qui déploie 8 000 hommes dans cette région.
Suivant cette logique, on ne peut qu’établir un lien entre tous ces événements et l’attentat contre la patrouille espagnole de la Finul, au Sud du Liban dimanche dernier. Des voix s’élèvent déjà, au Liban et ailleurs, pour réclamer l’amendement de la résolution 1701 et sa mise sous le Chapitre VII. C’est-à-dire transformer la Finul en force coercitive, qui procèderait à des perquisitions à l’intérieur même des villages. Le but de toutes ces mesures est d’encercler le Hezbollah en prévision d’une nouvelle guerre israélienne. Car l’Etat hébreu ne peut pas rester sur sa défaite de Juillet 2006.
Mais les experts estiment que tous ces préparatifs s’inscrivent dans le long terme. Car l’Etat hébreu a besoin de trois ans pour se préparer militairement à affronter le Hezbollah, après avoir bien assimilé les leçons de la deuxième guerre du Liban et opéré les changements et améliorations nécessaires. Trois ans, que les alliés libanais et arabes des Etats-Unis mettront à profit pour affaiblir et isoler davantage le Hezbollah.

Résumés des journaux télévisés des médias libanais

AL-MANAR (HEZBOLLAH)
Y’a-t-il un lien entre le malaise qui a nécessité l’hospitalisation du juge Elias Eid, chargé d’instruire le dossier de l’enquête Hariri, et la demande de sa destitution, adressée par les avocats de certaines victimes de l’attentat du 14 février 2005 ? La question se pose avec autant d’acuité que le juge envisageait d’ordonner la libération des généraux Jamil Sayyed et Raymond Azar, arrêtés depuis près de deux ans dans le cadre de l’enquête, sans qu’aucune charge n’ait été retenue contre eux. Récemment, le président de la Commission d’enquête internationale, Serge Brammertz, avait informé la justice libanaise qu’il n’avait rien contre les quatre généraux en détention.

NTV (INDEPENDANTE, SENSIBLE AUX THESES DE L’OPPOSITION)
Le premier résultat des entretiens de Paris entre Fouad Siniora et les grands de ce monde, c’est une internationalisation accrue de la crise libanaise. Les prémices sont apparus dans le rapport de la commission onusienne venue inspecter la frontière libano-syrienne, et qui a recommandé le déploiement d’observateurs étrangers entre les deux pays.

LBC (FORCES LIBANAISES, 14-MARS)
La course militaire et diplomatique multiforme touche à sa fin. C’est pour cela que les dossiers s’enchevêtrent, s’entremêlent et se compliquent.

FTV (APPARTIENT A LA FAMILLE HARIRI)
Le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, a déclaré que la rencontre inter-libanaise de Paris devrait se tenir les 15 et 16 juillet prochains.

Talk-Shows libanais

NBN (PROCHE DE NABIH BERRY)

Emission « En résumé »

Joseph Hachem, ancien ministre (Indépendant)
 Le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, a fait des contacts et a été encouragé à venir au Liban. Mais l’absence de confiance entre les protagonistes de la crise a provoqué l’échec de sa mission.
 Le Hezbollah ne peut pas abandonner sa demande de former un cabinet d’union nationale.