Tendances et événements régionaux

Le président Vladimir Poutine a proposé à son homologue George W. Bush une coopération élargie entre la Russie, les États-Unis et l’Otan pour créer un système antimissile pour l’Europe et dissiper les tensions actuelles entre Moscou et Washington. Mais cette offre n’a pas paru régler une querelle profonde : M. Poutine a indiqué que son système rendrait inutile l’installation par les États-Unis d’un radar et de missiles intercepteurs en République tchèque et en Pologne. M. Bush a persisté dans sa volonté d’associer ces deux pays au bouclier antimissile états-unien.
Devant la presse, les deux hommes ont affirmé leur confiance réciproque, mais ils n’ont pas paru avoir la même idée sur de nouvelles sanctions internationales contre l’Iran et le différend sur le statut du Kosovo n’a pas été réglé.
Le projet antimissile états-unien était cependant le principal motif de crispation pour la Russie, qui y voit une menace pour sa sécurité.

EL PAÏS (QUOTIDIEN ESPAGNOL)
Dans une interview accordée au journal, le Premier ministre libanais Fouad Siniora développe les idées suivantes :
 Des discussions sont en cours entre le Liban, l’Union européenne et la Syrie pour conclure un accord tripartite et renforcer la surveillance des frontières communes. Cet accord porte sur la création d’une équipe technique conjointe.
 Nous œuvrons à l’établissement de bonnes relations avec la Syrie basées sur le respect mutuel. Mais il faut surveiller les frontières entre le deux pays pour empêcher le trafic d’armes et de personnes.
 La situation dans le camp palestinien de Nahr el-Bared est très compliquée.
 L’Europe doit parler d’une seule voix et doit participer plus activement à la résolution du conflit israélo-arabe. Ce problème empoisonne l’ensemble du Moyen-Orient.
 Les problèmes avec Israël s’amplifient car il continue d’occuper les fermes de Chébaa et refuse le retour des réfugiés palestiniens chez eux.

AL QABAS (QUOTIDIEN KOWEITIEN)
Dans une interview accordée au quotidien, Mahmoud Komati, vice-président du Conseil politique du Hezbollah, développe les idées suivantes :
 La formation d’un second gouvernement (appuyé par l’opposition) est une bonne idée qui est envisagée même si la Constitution ne prévoit pas ce type de scénario.
 Le Liban va prochainement être le théâtre de développements importants. Nous sommes patients, mais notre patience a des limites.
 Si le pouvoir n’arrive pas à élire un nouveau président, nous nous attendons à la prorogation du mandat du président actuel Emile Lahoud.
 Le pouvoir exécute un plan concerté avec le secrétaire d’État adjoint David Welch. C’est le pouvoir qui est responsable de la guerre en cours dans le camp de Nahr el-Bared. L’objectif est d’impliquer l’armée dans ce bourbier pour des raisons obscures. L’armée combat actuellement un groupe (Fatah al-Islam) acheminé au Liban pour affronter la Résistance.

Poutine a proposé une approche régionale, à travers le conseil de coopération Russie-Otan.
Il a offert la création d’un centre d’échange d’informations à Moscou et évoqué la possibilité d’un centre analogue, par exemple à Bruxelles.
Il s’est dit prêt à inclure dans ce système un radar d’alerte antimissile immédiate dans le sud de la Russie. Il a de nouveau proposé l’utilisation d’un radar en Azerbaïdjan, qui pourrait être modernisé.
Au moment où les États-Unis travaillent à de nouvelles sanctions beaucoup plus rigoureuses du Conseil de sécurité pour répondre au défi nucléaire iranien, M. Bush a dit compter sur le soutien russe pour adresser un message clair aux Iraniens. Et ce message est un message ferme. Mais la Russie a d’importants intérêts en Iran et pourrait résister à de telles sanctions. M. Poutine a ainsi relevé de récents signes de coopération de la part de l’Iran avec l’agence onusienne de non-prolifération.

M. Bush s’inquiète de l’évolution d’une Russie forte de ses ressources énergétiques. D’ailleurs, le conflit entre les deux grands pays porte entre autres sur le contrôle des voies de transports du pétrole et du gaz en Asie et dans les anciennes républiques soviétiques.
Les deux pays ont tout au plus réussi à organiser les dossiers de divergences concernant le bouclier anti-missile, l’Iran et le Proche-Orient, et à faire baisser la tension. Mais le climat de guerre froide se poursuit.

Presse Internationale

Le site Jaico Forum souligne que l’ère de Vladimir Poutine touche à sa fin car conformément aux dispositions de la Constitution, il doit quitter le Kremlin en 2008. La classe politique et les dirigeants russes s’apprêtent à prendre un nouveau train. Le transfert du pouvoir en Russie a toujours suscité des doutes. Mais la situation semble aujourd’hui meilleure que par le passé, surtout que les élites dirigeantes sont plus confiantes dans leurs capacités à affronter les défis auxquels elles sont confrontées.

Selon la revue Jane’s Defence, alors qu’Israël s’emploie à développer ses capacités à aller vers l’espace, son programme Ofoq a rencontré de sérieuses difficultés en raison de l’échec du lanceur Chofoq SLV. Sur sept satellites, trois ont été perdus lors des opérations de lancement.

TAIWAN JOURNAL (QUOTIDIEN TAIWANAIS)
Le partenariat stratégique entre la Chine et les États-Unis est revenu sur le devant de la scène avec la clôture du dialogue stratégique économique bilatéral et le rapport annuel d’évaluation des capacités militaires chinoises, adressé par le Pentagone au Congrès. Ce rapport avertit que l’équilibre des forces dans le détroit de Taiwan est en faveur de la Chine. Par ailleurs, le vice-Premier ministre chinois a ignoré les demandes des États-Unis d’un accroissement de la lutte contre les produits US contrefaits et d’une plus grande transparence dans le système monétaire chinois.

NEW YORKER (PERIODIQUE ETATS-UNIEN)
Que le président George Bush ait été informé en janvier ou en mars de ce qui se passait dans la prison d’Abou Ghraib, près de Bagdad, il n’a pris aucune mesure pour mettre un terme aux mauvais traitements qui étaient infligés aux prisonniers irakiens. Il n’a pas non plus demandé que la police militaire et les responsables des interrogatoires suivent des cycles de formations et de perfectionnement.

Le grand-reporter britannique, Robert Fisk, écrit que la situation au Liban est passée à un stade plus dangereux, caractérisé par l’émergence de groupes liés à al-Qaida, mais aussi par les attentats contre les armées occidentales. Fisk a mis en garde les occidentaux de toute implication au Liban, rappelant les attaques contre les troupes de l’Otan lorsqu’elles se sont déployées dans le cadre de la Force multinationale, en 1982 et 1983.

Le ministre israélien de la Défense, Ehud Barak, a appelé lundi au « rétablissement de la force de dissuasion » d’Israël, lors d’une cérémonie officielle marquant le premier anniversaire du déclenchement du conflit au Liban.
« Nous devons rétablir la force de dissuasion de (l’armée israélienne) et sa capacité à remporter la décision car il n’y a pas d’autre choix », a déclaré le ministre dans une allocution publique au cimetière militaire du Mont Herzl, à Jérusalem.« Nous garderons le glaive à la main prêt à servir mais les yeux tournés vers l’horizon de la paix », a martelé le ministre de la Défense.
Le Premier ministre Ehud Olmert n’a pas participé à cette cérémonie ni à un rassemblement qui l’a précédé au nord d’Israël, au voisinage de la frontière avec le Liban.
Une centaine de parents et amis de soldats se sont rassemblés à Kfar Giladi (Haute Galilée) sur le site où une roquette Katioucha a tué 12 militaires israéliens le 6 août 2006.
La guerre de l’été 2006 a coûté la vie à plus de 1200 Libanais, pour la plupart des civils, et à plus de 163 Israéliens, 119 militaires et 44 civils.
Durant la guerre, le Hezbollah a tiré quelque 4000 roquettes qui ont contraint un million d’Israéliens à se réfugier dans des abris ou à fuir vers le sud du pays.
Par ailleurs, l’armée israélienne doit prochainement procéder à une série de grandes manœuvres sur le plateau syrien occupé du Golan et en a averti les autorités syriennes, selon le quotidien Maariv.
Selon Maariv, « d’importantes forces de l’armée israélienne vont s’entraîner dans le nord durant les prochaines semaines, en vue d’une éventuelle guerre avec la Syrie ».
« Un message a été adressé à Damas pour signifier que ces manœuvres ont un caractère strictement défensif », écrit-il.
De même source, les manœuvres « visent notamment à entraîner les troupes et à tirer les leçons de la guerre menée l’été dernier contre le Hezbollah chiite au Liban ».
Les médias israéliens s’alarment régulièrement d’un éventuel conflit armé avec la Syrie, mais le cabinet israélien de sécurité a conclu le 5 juin qu’il ne disposait d’aucun élément pouvant étayer ce risque.

Selon United Press international, l’armée israélienne compte organiser des patrouilles navales dans la Mer Morte de peur que des éléments radicaux ne s’infiltrent par cette région. Deux patrouilleurs Tzora seront chargés de surveiller la côte jordanienne.

Presse Arabe

Les agences de presse arabes et internationales se sont intéressées à la visite en Iran du président vénézuélien, Hugo Chavez, où il a scellé avec le président iranien Mahmoud Ahmadinejad l’alliance entre leurs deux pays, fondée sur l’anti-impérialisme. en posant lundi la première pierre d’une coentreprise de production de méthanol en Iran.
M. Ahmadinejad a salué un « jour glorieux », dans un discours ponctué par la reprise par M. Chavez en arabe de l’expression traditionnelle musulmane « Si Dieu le veut ».
« Un grand pas a été franchi pour renforcer les liens fraternels entre les deux gouvernements révolutionnaires et populaires d’Iran et du Venezuela, dont l’objectif est de construire leur pays et de faire front à tous les ennemis », a dit M. Ahmadinejad.
Le président iranien a adopté un ton « chaviste » en lançant lors de la cérémonie : « Vive les deux nations, et toutes les nations révolutionnaires, et mort aux ennemis ».
Le projet d’Assalouyeh (sud), situé sur les rives du Golfe, est détenu à parts égales par l’Iran et le Venezuela.
D’un coût total de 700 millions de dollars, il aura une capacité de 1,65 millions de tonnes de méthanol par an, pour une mise en production d’ici à quatre ans.
Un projet similaire à un coût semblable doit être lancé au Venezuela.
Le président iranien a fait état d’« investissements communs dans les domaines de l’énergie, de l’industrie et des industries de transformation », ainsi que d’« accords pour développer les relations commerciales ».
Les deux présidents ont conclu leurs interventions respectives en s’en prenant aux Occidentaux en général et aux États-Unis en particulier.
M. Chavez est arrivé samedi soir à Téhéran à la tête d’une délégation comprenant les ministres de l’Énergie, de l’Économie, des Affaires étrangères, de l’Industrie et des Communications.

Le roi de Jordanie, Abdallah II, a mis en garde contre les « répercussions catastrophiques » d’une éventuelle séparation entre la Bande de Gaza et la Cisjordanie. Il a appelé les parties concernées à rattacher ces deux régions et à en faire une unité indivisible pour sauvegarder les intérêts et l’avenir du peuple palestinien.

AL SHARQ AL AWSAT (QUOTIDIEN SAOUDIEN)
Sept touristes espagnols et deux de leurs chauffeurs yéménites ont été tués lundi par l’explosion d’une voiture piégée au Yémen, un attentat immédiatement attribué par les autorités au réseau terroriste Al-Qaïda.
Six autres touristes espagnols et deux Yéménites ont également été blessés dans cet attentat, l’un des plus graves perpétrés dans ce pays de la péninsule arabique frappé à de nombreuses reprises ces dernières années par Al-Qaïda.
Selon un responsable des services de sécurité yéménites, l’attentat s’est produit à l’ouest de la ville de Maareb (environ 170 km à l’est de la capitale Sanaa), la capitale de l’antique et légendaire royaume de la reine de Saba. Un homme a foncé à bord d’une voiture chargée d’explosifs sur un convoi de cinq véhicules dans lesquels se trouvaient 13 touristes espagnols.
L’attaque a eu lieu alors que ce groupe de touristes achevait la visite d’un temple construit il y a quelque 3 000 ans. Sur les cinq véhicules qui constituaient le convoi attaqué lundi, l’un était ainsi un véhicule de police.

AL KHALEEJ (QUOTIDIEN EMIRATI)
La décision du cabinet de crise palestinien dirigé par Salam Fayyad de priver de leurs salaires 23 000 fonctionnaires palestiniens proches du Hamas constitue une violation de la Charia, des lois et des règles morales.
Par ailleurs, les services de sécurité palestiniens ont arrêté les membres d’une délégation du Hamas après une réunion avec eux dans la prison de Janid, près de Naplouse. Le Premier ministre israélien Ehud Olmert a menacé de rompre ses relations avec Mahmoud Abbas s’il reprend le dialogue avec le Hamas.

Talks-Shows audiovisuels arabes

AL JAZEERA (CHAINE QATARI)

Couverture de l’actualité

Le président égyptien Hosni Moubarak a démenti les informations selon lesquelles Ashraf Marwan, le gendre de l’ancien président Gamal Abdel Nasser, était un agent israélien. La presse israélienne avait annoncé que M. Marwan, retrouvé mort devant son appartement londonien la semaine dernière, avait averti l’État hébreu de la date de l’attaque syro-égyptienne d’octobre 1973.

Tendances et événements au Liban

L’émissaire français, Jean-Claude Cousseran, est attendu aujourd’hui à Beyrouth pour préparer la réunion inter-libanaise à Paris prévue à la mi-juillet.
L’ambassadeur Cousseran doit rencontrer des représentants du gouvernement de Fouad Siniora et de l’opposition, y compris le Hezbollah, pour favoriser la reprise du dialogue entre les forces politiques au Liban afin de tenter de sortir le pays de la grave crise politique.
L’émissaire français avait effectué une première mission à Beyrouth le 9 juin à la demande du chef de la diplomatie française Bernard Kouchner pour inviter « l’ensemble des forces politiques libanaises » à une réunion informelle afin d’aider à une reprise du dialogue. La démarche française avait été favorablement accueillie par l’opposition, mais avec tiédeur par le 14-mars.
La détermination de la France à reprendre son initiative malgré les fortes pressions états-uniennes destinées à l’empêcher de modifier son approche de la crise libanaise, prouve que Paris est décidé à poursuivre son action. Certes, la France ne souhaite pas affronter l’administration Bush, mais elle est ferme dans sa volonté de jeter les bases d’une nouvelle approche vis-à-vis des dossiers de la région, notamment ceux de la crise libanaise et des relations avec la Syrie.
L’appui US au gouvernement de Fouad Siniora a trouvé un accueil favorable à l’Élysée. Et la France partage les craintes de Washington de voir la situation au Liban se détériorer gravement dans les semaines à venir, surtout si un second gouvernement soutenu par l’opposition est formé. Mais en même temps, elle refuse les demandes états-uniennes de retarder toute ouverture en direction de l’opposition libanaise et de la Syrie, et estime que le fait de transformer la présidentielle libanaise en nouveau sujet de discorde interne ne sert pas la stabilité au Liban. Les États-Unis, eux, appuient le projet du Mouvement du 14-Mars d’élire un président même sans le quorum constitutionnel des deux tiers.
Les craintes de Washington de voir la démarche française se transformer en initiative sont d’autant plus grandes que des informations circulent sur une éventuelle visite à Damas de M. Cousseran. Et le refus de Paris d’inscrire le Hezbollah sur la liste des organisations terroristes malgré les pressions états-uniennes amplifient ces craintes.

Résumés des journaux télévisés des médias libanais

AL MANAR (HEZBOLLAH)
Le commandant en chef de l’armée, le général Michel Sleiman, a tiré la sonnette d’alarme après le désordre politique et sécuritaire qui sévit au Liban.

LBC (FORCES LIBANAISES, 14-MARS)
Le dossier de Nahr el-Bared attend une solution politique qui paraît improbable, alors que l’option militaire reste la plus en vue.

FUTURE TV (APPARTIENT A LA FAMILLE HARIRI)
Les nouvelles sur la formation d’une force d’interposition palestinienne chargée de se déployer à Nahr el-Bared ont été démenties par le bruit de la canonnade et le crépitement des rafales. Les combats entre l’armée libanaise et les terroristes de Fatah al-Islam se poursuivent.