Tendances et évènements régionaux

La nouvelle loi sur le pétrole en Irak a suscité une telle polémique entre les différentes composantes politiques du pays qu’elle a nécessité l’intervention directe du président états-unien George W. Bush. Les grandes lignes de cette loi ont été établies par l’équipe de l’ancien gouverneur US, Paul Bremer, qui a donné la priorité aux intérêts de la compagnie Halliburton, dont le PDG n’était autre que le vice-président Dick Cheney.
M. Bush a téléphoné au Premier ministre Nouri el-Maliki le jour où le conseil des ministres irakien a approuvé la loi sur le pétrole, et à plusieurs chefs de groupes parlementaires.
Mais le courant sadriste et les principaux groupes sunnites et kurdes ont annoncé qu’ils s’opposeraient catégoriquement à toute loi qui permettrait à des sociétés dont « les pays occupent l’Irak » de conclure des accords pétroliers avec ce pays, en allusion aux États-Unis et à la Grande-Bretagne, ainsi qu’à leurs alliés.
Le leader sadriste au Parlement, Nassar al-Rubaie, a affirmé que son mouvement était opposé à l’idée qu’on puisse autoriser l’exploitation des réserves par des compagnies étrangères. « Nous rejetons la loi dans sa forme actuelle ».
L’exploitation des réserves par des compagnies non irakiennes est « la chose à laquelle nous sommes le plus opposé », a souligné le député de ce bloc. Ce type d’accord reviendrait à sous-estimer la souveraineté de l’Irak à court terme et à lui retirer sa souveraineté sur le long terme, a ajouté le parlementaire.
Des représentants de la communauté sunnite avaient émis des réserves, se plaignant notamment de ne pas avoir été informés des changements apportés dans la loi.
L’approbation de cette loi s’accompagnent d’informations faisant état d’accords économiques signés entre Bagdad et Washington ligotant l’Irak et l’obligeant à contracter des dettes qu’il ne pourra pas rembourser avant 30 ans.

Presse interntionale

 De nombreuses agences de pesse internationales s’attendent à ce que le Premier ministre irakien, Nouri el-Maliki, remanie son gouvernement pour améliorer son rendement après ses prestations modestes dans le domaine des réformes sécuritaires et politiques attendues de lui. La nouvelle loi sur le pétrole a ainsi été rejetée par les Kurdes, le courant sadriste et les principaux bloc sunnites dès son approbation par le gouvernement, mercredi. Par ailleurs, la commission d’éradication du Baas a annoncé que 14 000 personnes avaient été exclues. D’autre part, les forces US ont commis un massacre contre des civils à Baaqouba, où une opération anti-Qaïda se déroule depuis plusieurs jours.

 Une étude préparée par des universitaires en Israël montre que les trois quarts des Israéliens pensent qu’une nouvelle guerre va éclater avec le Hezbollah. 51 % estiment qu’aucune des deux parties n’a remporté la dernière guerre, alors que 23 % affirment que c’est Israël qui est sorti vainqueur contre 26 % qui proclament la victoire du Hezbollah. Au lendemain de la guerre, 46 % ont affirmé que la confiance qu’ils ont en l’armée israélienne n’a pas changé, contre 46 % pour qui la confiance a baissé. Enfin, 56 % estiment que la force de dissuasion d’Israël a été affectée par cette guerre.

 Après sa libération, le journaliste de la BBC Alan Johnston a déclaré que « c’est le moment le plus extraordinaire de ma vie ». Sa libération a été obtenue par le puissant Hamas, soucieux de montrer sa capacité à mettre fin à l’anarchie sécuritaire dans la bande de Gaza, territoire qu’il contrôle depuis le 15 juin.
Les ravisseurs de Johnston avaient menacé en juin de l’« égorger tel un agneau » si des islamistes détenus en Grande-Bretagne et en Jordanie n’étaient pas libérés, et avaient diffusé des images vidéo de Johnston semblant porter une ceinture d’explosifs, menaçant de l’actionner si on tentait de le libérer par la force.
« Sans les pressions vraiment fortes du Hamas je serais encore dans cette pièce pour longtemps, très longtemps », a estimé Alan Johnston.
Le Hamas a visiblement réussi là où l’Autorité palestinienne dirigée par Mahmoud Abbas avait échoué.
« Le gouvernement palestinien à Gaza est sérieux dans sa volonté d’imposer la sécurité et d’assurer la stabilité à l’intérieur de ce territoire. Nous voulons la sécurité également en Cisjordanie et à Jérusalem », a assuré Ismaël Haniyeh, le Premier ministre issu du Hamas.
Parlant de sa captivité, l’ex-otage a raconté que ce fut une « bataille pour ne pas perdre la tête ». Un garde lunatique, amical un jour, capable de piquer de violentes colères le lendemain, représentait son seul contact humain. « On formait un couple dépareillé des plus étranges ».
Avant l’aube mercredi, il a été jeté dans une voiture avant d’être remis à d’autres hommes en armes. Il ne savait pas ce qui se passait jusqu’à ce qu’il remarque un photographe au visage connu, puis un collègue. « C’était fini ».

 La Grande-Bretagne a abaissé d’un cran le niveau d’alerte terroriste, porté à son maximum après les attentats manqués de Londres et Glasgow, et le gouvernement a annoncé envisager un durcissement du contrôle des immigrants souhaitant intégrer le système de santé (NHS).
En fin d’après-midi, le Centre conjoint d’analyse du terrorisme (JTAC) a abaissé le niveau d’alerte terroriste de « critique », signifiant qu’un attentat est « imminent », à « grave », qualifiant une menace « très probable ». Il avait été relevé à son maximum samedi après l’attaque contre l’aéroport de Glasgow (Ecosse).
« Il n’y pas de renseignement indiquant qu’un attentat est imminent », a justifié la ministre de l’Intérieur Jacqui Smith. « Le fait d’abaisser le niveau d’alerte ne signifie pas pour autant que la menace a disparu. Elle reste réelle et sérieuse », a-t-elle précisé.
Le Premier ministre Gordon Brown a pour sa part indiqué à la chambre des Communes avoir demandé à Lord Alan West, le nouveau secrétaire d’État en charge du terrorisme, de « mener une enquête immédiate sur les dispositions que nous devons adopter en matière de recrutement au sein du NHS ».
« Nous allons également étendre le contrôle des antécédents des immigrants qualifiés en demandant aux personnes qui les parrainent de nous communiquer la vérification de leurs antécédents », a déclaré le nouveau Premier ministre.
Cette annonce est intervenue alors qu’un enquêteur de Scotland Yard était attendu jeudi en Australie pour y interroger Mohammed Haneef, un médecin indien de 27 ans interpellé à l’aéroport de Brisbane, en possession d’un aller simple pour l’Inde. La justice australienne a prolongé sa garde à vue de 48h pour permettre à Scotland Yard d’interroger ce médecin qui a vécu à Liverpool (nord-ouest de l’Angleterre) avant d’aller travailler en Australie.
L’enquête, qui a progressé très rapidement, a permis d’arrêter en quelques jours huit suspects, sept hommes -médecins ou internes— et une femme qui travaillaient tous pour le NHS, provoquant une vive émotion dans le milieu médical du pays.
Les professions et les nationalités des suspects —tous étrangers— avaient soulevé des interrogations sur les conditions de recrutement des médecins étrangers, qui composent environ un tiers des praticiens du NHS.
Plusieurs journaux affirment que certains suspects étaient déjà connus des services de renseignement britanniques, qui les surveillaient au titre de « gens qui connaissent d’autres gens ».
Selon certains médias, les deux hommes qui ont projeté une Jeep contre le terminal de l’aéroport de Glasgow samedi soir —les Dr Khalid Ahmed et Bilal Adbullah, apparemment respectivement libanais et irakien— pourraient également être les conducteurs des deux Mercedes retrouvées à Londres, avec à leur bord de l’essence, des bonbonnes de gaz et des clous. Des informations qui n’ont pas été confirmées officiellement.

 Le vice-Premier ministre russe Sergueï Ivanov a menacé les États-Unis d’une « réplique assymétrique et efficace » en cas de rejet par Washington de l’alternative russe proposée concernant le bouclier antimissile, évoquant le déploiement de missiles à la frontière avec l’Europe.
Le président Vladimir Poutine avait créé la surprise le 8 juin en proposant de partager avec les États-Unis une station radar exploitée par la Russie en Azerbaïdjan, plutôt que de déployer un bouclier en Pologne et en République tchèque, considéré par Moscou comme une menace directe pour sa sécurité.
Il a peu après précisé ses menaces en évoquant le déploiement de missiles dans la partie occidentale de la Russie, jusque dans son enclave de Kaliningrad, à la frontière avec la Pologne.
« Si nos propositions sont adoptées, la nécessité pour la Russie de placer de nouveaux missiles dans la partie occidentale du pays, notamment dans la région de Kaliningrad, disparaîtra », a-t-il ajouté.
Dans le cas contraire, il s’agirait par cette mesure de « faire face aux menaces liées au déploiement d’éléments du bouclier antimissile en République tchèque et en Pologne ».
Mardi, en visite au Guatemala, Vladimir Poutine avait suggéré, plus diplomatiquement que M. Ivanov, que les relations russo-états-uniennes s’amélioreraient considérablement si Washington acceptait ses propositions.
« J’estime que si nos propositions sont acceptées par les États-Unis, alors progressivement mais sûrement, cela va améliorer la sécurité internationale, mais surtout cela va changer la nature de notre relation, et cette nature aura sûrement un caractère stratégique », avait-il déclaré

MAARIV (QUOTIDIEN ISRAELIEN)
Un rapport interne du ministère israélien des Affaires étrangères estime que le refus de l’Arabie saoudite de condamner le coup d’État du Hamas est motivé par le souci d’éviter que le mouvement islamiste ne se jette dans les bras de l’Iran. Par ailleurs, des pays arabes ont conseillé à Israël de ne plus utiliser l’expression « initiative de paix saoudienne ».
Les Saoudiens sont très déçus par l’effondrement de l’accord de La Mecque conclu entre le Fatah et le Hamas sous les auspices du roi Abdallah Ben Abd al-Aziz, en mars dernier. Cet accord s’était soldé par la constitution d’un gouvernement d’union nationale palestinien.
Le fait que Riyad n’ait pas exprimé un appui fort et officiel à Mahmoud Abbas et à son gouvernement de crise dirigé par Salam Fayyad traduit l’opposition du royaume à la politique d’isolement du Hamas menée par Abou Mazen.

REUTERS (AGENCE DE PRESSE BRITANNIQUE)
Israël considère que le plan de paix est gelé en raison de l’opposition de l’Arabie saoudite aux efforts de l’Occident visant à isoler le mouvement Hamas. Des responsables israéliens ont indiqué que des dirigeants arabes, notamment saoudiens, rejettent les efforts soutenus par les États-Unis pour resserrer l’étau autour du Hamas. Une note du ministère israélien des Affaires étrangères souligne que Riyad s’est désengagé du dossier palestinien.

WASHINGTON TIMES (QUOTIDIEN ETATS-UNIEN)
Les émeutes qui ont éclaté la semaine dernière en Iran en réaction à un projet du gouvernement de rationner la consommation d’essence pourraient être considérées comme un indice de la faiblesse politique du régime islamique et de l’importance des problèmes économiques auquel il est confronté. Si le régime iranien ne s’effondre pas de lui-même, il sera probablement capable de développer l’arme nucléaire. Le seul moyen de l’en empêcher sans avoir recours à la guerre est d’utiliser les sanctions et toutes sortes de pressions économiques. Comme par exemple l’interdiction aux navire battant pavillon iranien d’accoster dans des ports étrangers ou de naviguer dans les eaux internationales. Une telle mesure peut priver l’Iran à court terme de 40 % de ses exportations quotidiennes de pétrole.

Tendances et évènements au Liban

Des milieux proches du pouvoir ont exprimé leur étonnement après les vives critiques adressées par le Conseil des évêques maronites à la gestion par le gouvernement de Fouad Siniora de certains dossiers. La réaction de ces milieux est d’autant plus compréhensible que le 14-mars s’efforce de garder d’excellentes relations avec le Patriarche maronite Nasrallah Sfeir. Ils estiment que les positions nouvelles du prélat maronite sont dues à une action de lobbying menée par les courants chrétiens de l’opposition libanaise.
Mais au patriarcat, on explique que les positions de l’Église reflètent un sentiment de malaise de plus en plus fort au sein de la communauté chrétienne vis-à-vis des agissements de la coalition du 14-mars au pouvoir, surtout dans des domaines qui ont de tout temps suscité une forte allergie chez les chrétiens. Par exemple, la décision du gouvernement de supprimer le congé du Vendredi Saint a été très mal perçue. De même que les informations, apparues dans la presse locale et étrangère, sur le soutien et le financement par Saad Hariri à des groupes salafistes-jihadistes et les injustices faites aux chrétiens lors des récentes nominations administratives ont provoqué une grande méfiance au sein de l’opinion publique.
Des sources de l’opposition rappellent que le pouvoir actuel au Liban, appuyé par l’administration états-unienne et le président Jacques Chirac, est le même qui a marginalisé les chrétiens pendant la période de la tutelle syrienne, entre 1990 et 2005. Les chrétiens membres du 14-mars font office de suiveurs et toutes les injustices faites aux chrétiens ces derniers temps montrent qu’ils n’ont pas un vrai pouvoir de décision au sein de la coalition au pouvoir, dont les vrais chefs sont Saad Hariri et Walid Joumblatt.

Résumés d’articles relatifs au Liban

 Dans une interview accordée à la ANB et reprise par la presse, le chef de l’opposition chrétienne, Michel Aoun, a affirmé que la France d’aujourd’hui revient à ses racines en patronnant le dialogue inter-libanais de la Celle-Saint-Cloud. Elle a décidé d’écouter toutes les parties libanaises. Si elle veut nous aider, elle doit remettre les points sur les « I » et prodiguer des conseils sains et non pas faire preuve de partialité.

 Le Hezbollah a accepté l’invitation d’un émissaire français à se rendre aux rencontres inter-libanaises de Paris.
La réunion entre l’ambassadeur Jean-Claude Cousseran et Nawaf Moussaoui, responsable des relations extérieures du Hezbollah, s’est déroulée dans une atmosphère « positive », a déclaré M. Moussaoui après cette rencontre à la résidence des Pins, la demeure de l’ambassadeur de France.
« Nous avons accepté de nous rendre à la réunion de Paris » destinée à renouer le dialogue après plus de sept mois de crise politique et qui se tiendra du 14 au 17 juillet, a-t-il ajouté. « Ce qui aide les Libanais est que les amis du Liban se tiennent aux côtés des Libanais et non d’un camp en particulier et cette initiative est l’expression d’une volonté de se tenir aux côtés des Libanais sans prendre parti », a-t-il encore estimé.
Arrivé mardi à Beyrouth, Jean-Claude Cousseran, a également rencontré mercredi une délégation du Courant patriotique libre de Michel Aoun, principale composante chrétienne de l’opposition, des représentants des Forces libanaises dirigées par le chef chrétien Samir Geagea, et le chef druze Walid Joumblatt.
Il s’était aussi entretenu mardi avec le Premier ministre Fouad Siniora et le président du Parlement Nabih Berri.
L’organisation de la réunion inter-libanaise a pour objectif de renouer le dialogue entre le gouvernement Siniora, appuyé par l’Occident et l’opposition.
La crise politique et institutionnelle, sans précédent depuis la fin de la guerre civile en 1990, a éclaté en novembre 2006 avec la démission de cinq ministres chiites et d’un chrétien, membres de l’opposition. Elle pourrait s’aggraver à l’approche de la présidentielle, prévue le 25 septembre.

 Dans une interview à l’agence de presse Reuters, le chef druze, Walid Joumblatt, a estimé que le calme au Liban n’a pas besoin de la rencontre inter-libanaise de la Celle-Saint-Cloud mais d’une entente entre les États-Unis et l’Iran. Le journaliste qui a interviewé M. Joumblatt a précisé que le leader druze n’a pas preuve d’optimisme quand aux perspectives de solution à la crise libanaise. Il a par ailleurs réitéré ses accusations contre la Syrie et le Hezbollah responsables, selon lui, de l’anarchie qui règne au Liban.

 Des sources bien informées à Damas ont révélé que le président de la Commission internationale chargée d’enquêter sur l’assassinat de Rafic Hariri, Serge Brammertz, a effectué une visite de sept heures en Syrie où il a rencontré plusieurs responsables. Les entretiens ont porté sur des questions techniques à la veille de la publication du 5ème rapport de Brammertz, prévue le 19 juillet.

 L’Agence nationale d’information (Ani, officielle), a rapporté que la Finul avait unilatéralement modifié le tracé de la ligne bleue qui fait office de frontière entre le Liban et Israël au Liban-Sud. Selon l’agence, les habitants du village frontalier de Abbassié ont été surpris de voir arriver une équipe de topographes de la Finul composée de deux officiers italiens et d’une vingtaine de chinois. L’équipe a placé des marquages en bois peint en bleu près des maisons du village, situées à quelques mètres de la frontière. Une patrouille de l’armée est très vite arrivée et a demandé aux soldats onusiens de retirer ces marquages.

 Le président de la République, le général Emile Lahoud, a déclaré qu’il est impossible de faire face aux défis auquel le Liban est confronté sans l’accord de tous les Libanais sur des mesures susceptibles de sauver leur pays et de sauvegarder le pacte d’union nationale. La première de ces mesures est la formations d’un cabinet d’union qui préparerait la voie à l’élection présidentielle dans les délais prévus par la Constitution. Sans quoi, M. Lahoud a affirmé qu’il serait contraint de prendre des décisions que lui confère cette Constitution pour protéger l’unité interne et assurer une large participation de tous les Libanais au pouvoir.