La sous-secrétaire d’État Paula J. Dobriansky met en garde les États qui trafiquent les êtres humains et annonce que ce grief pourrait être un motif de guerre plus populaire que les désormais suspectes armes de destruction massive. Elle explique donc qu’une vaste enquête du département d’État a permis de désigner les ennemis du genre humain : les États communistes de Corée du Nord et de Cuba, les cibles pétrolières de la Guinée équatoriale, du Soudan et du Venezuela.
Eugene B. Rumer de la National Defense University dénonce dans le Washington Post l’ignorance de la presse occidentale à propos de la Russie. La même idée est développée par un gaulliste historique, Maurice Druon, dans Le Figaro. Les deux auteurs notent que Vladimir V. Poutine ne se bat pas contre la démocratie, mais au nom d’une démocratie forte contre le régime précédent -celui de Boris Eltsine- qui était profondément anti-démocratique. Au cours des dernières années, les élections furent truquées et des partis politiques interdits, l’économie fut privatisée sous l’influence de conseillers états-uniens et les richesses nationales accaparées par une poignée d’oligarques. Poutine se bat contre le chaos et a besoin d’aide, pas de sarcasmes.
Les prestigieux membres du Collegium international d’éthique publient dans Libération une lettre ouverte au prochain président des États-Unis. Le Collegium, créé à New York à l’initiative de Milan Kucan, président slovène, soutient un point de vue proche de celle de Bill Clinton : les attentats du 11 septembre auraient montré que la globalisation peut être aussi bien celle du terrorisme que de la prospérité. Aussi les signataires, parlant au nom des « citoyens du monde », formulent-ils quelques recommandations généreuses : instauration de la démocratie planétaire, valeurs communes, droits interdépendants etc. On retrouve là les idéaux du solidarisme de Léon Bourgeois (prix Nobel de la Paix, 1920), reformulés dans des termes contemporains. Cependant l’utopie du vieux radical est totalement subvertie par l’acceptation de la domination états-unienne. Dans cette démocratie mondiale, certains hommes sont plus égaux que d’autres : les États-uniens qui ont le droit de vote et leur niveau de vie, comme jadis les citoyens de Rome avaient leurs privilèges dans l’Empire. Il résulte de cette déchéance le triste spectacle de responsables politiques devenus des valets du nouvel Empire et présentant leurs respects à leur prochain maître.
Noah Feldman, auteur principal de la Constitution irakienne, plaident dans le New York Times pour un report des élections en Irak, alors qu’Iyad Allaoui et Donald Rumsfeld viennent de se prononcer pour la tenue coûte que coûte du scrutin. Cette cacophonie s’explique par des objectifs différents. Feldman se préoccupe de donner de la légitimité au gouvernement irakien pour que celui-ci soit en mesure de restaurer l’ordre public. Allaoui, qui a été nommé par les forces d’occupation, n’est pas pressé d’être chassé par les Irakiens et pense pouvoir maîtriser un scrutin partiel comme celui qui a conduit Karzaï au pouvoir à Kaboul avec 2% des électeurs. Rumsfeld, quant à lui, se préoccupe uniquement des apparences pour la communauté internationale, il lui faut donc un scrutin même factice.
La sous-secrétaire d’État Paula J. Dobriansky met en garde dans le Washington Times les États qui trafiquent les êtres humains. L’ex vice-présidente de la NED/CIA et de la Freedom House annonce que ce grief pourrait être un motif de guerre plus populaire que les désormais suspectes armes de destruction massive. Elle explique donc qu’une vaste enquête du département d’État a permis de désigner les ennemis du genre humain : les États communistes de Corée du Nord et de Cuba, les cibles pétrolières de la Guinée équatoriale, du Soudan et du Venezuela. La ficelle est grosse, mais la précédente était usée.
L’ayatollah Jalal Ganjeï des Moudjahidines du peuple appelle les lecteurs du Washington Times à agir contre son pays, l’Iran. Fidèle à la stratégie du pire qui lui fit soutenir l’attaque de son pays par l’Irak, il souhaite aujourd’hui le voir souffrir pour son bien sous les coups états-uniens.
À l’inverse, le professeur Hadi Semati de la Carnegie Endowment assure dans le Los Angeles Times que l’exemple irakien a vacciné définitivement les Iraniens qui s’interrogeaient sur une intervention US pour changer le régime de Téhéran. Désormais, le peuple fait bloc et retrouve le souvenir du renversement de Mossadegh. Il veut un changement, mais uniquement de l’intérieur. Washington devrait donc adapter sa politique à cette nouvelle réalité.
Restez en contact
Suivez-nous sur les réseaux sociaux
Subscribe to weekly newsletter