Tendances et événements régionaux

La visite des ministres jordanien et égyptien des Affaires etrangeres en Israël pour promouvoir l’initiative de paix arabe, a suscité de nombreuses interrogations. Elle a été acccueilie avec scepticisme et a fait l’objet de critiques dans le monde arabe. Le secrétaire général de la Ligie arabe, Amr Moussa, a refusé de couvrir cette démarche, affirmant qu’elle ne jouissait pas du soutien de la Ligue et ne s’inscrivait pas dans le cadre de l’initiative lancée par le sommet arabe de Riyad, le 28 mars dernier.
Des milieux politiques et médiatiques au Moyen-Orient s’accordent à voir dans les propos israéliens sur la nécessité de réactiver le volet palestinien une tactique visant à favoriser l’émergence d’une alliance israélo-arabe, appuyée par les États-Unis, dont le seul but serait d’isoler les mouvements de résistance de par la région. Cette démarche s’accompagne d’indices montrant que l’Administration Bush envisage de séparer les volets libanais et syriens de toute autre négociation, et de consacrer l’occupation israélienne du Golan syrien et des fermes de Chebaa libanaises, pour avancer le projet d’un Royaume arabe uni qui comprendrait la Jordanie et la Cisjordanie. De la sorte, l’idée de la création d’un État palestinien, avec Jérusalem pour capitale, serait définitivement enterrée. L’implantation des réfugiés palestiniens dans cette entité nouvellement créée remplacerait le droit au retour.
Des sources diplomatiques arabes révèlent que les récents entretiens entre le roi Abdallah II de Jordanie et le président Georges Bush, ont évoqué ce projet. La secrétaire d’État, Condoleezza Rice a ensuite demandé à l’Egypte et à l’Arabie Saoudite d’assurer la couverture arabe nécessaire à la concrétisation de cette idée.

Presse et agences arabes internationales

• Des sources médiatiques proches du Hamas ont dévoilé l’existence de deux documents prouvant que Bassam Abou Chérif, ancien conseiller politique de Yasser Arafat, avait prévenu le leader palestinien disparu de l’existence d’un complot visant à l’empoisonner lors du siège de la Mouqataa par l’armée israélienne à Ramallah. Le premier document est une lettre envoyée par Abou Chérif à Arafat, le 5 juin 2002, dans laquelle il l’exhorte à bien surveiller sa nourriture et à ne boire que d’une bouteille qu’il a ouverte de ses propres mains : « Ne mangez que des conserves que vous aurez vous-mêmes ouvertes et qui sont achetées par des fidèles », conseille Abou Chérif à son chef. Dans le deuxième document, M. Abou Chérif avertit Arafat, que l’ancien Premier ministre israélien Ariel Sharon, cherche à l’isoler, financièrement et militairement.

• Le général Mohammed Dahlane, conseiller à la sécurité du président de l’Autorité palestinienne, a présenté sa démission, conformément à la demande de la Commission chargée d’enquêter sur l’échec des services de sécurité palestiniens à empêcher le Hamas de prendre le contrôle de la Bande de Gaza, le 15 juin. Une source de la présidence palestinienne a déclaré à l’AFP, que la commission a recommandé la démission ou le limogeage de Dahlan. Il a choisi la démission qui a été immédiatement acceptée par Mahmoud Abbas. De son lit d’hôpital, Dahlane a affirmé que pour des raisons de santé et en raison du traitement médical qu’il suit, il a préféré présenter sa démission.

• L’Agence de presse syrienne Sana a annoncé que 15 militaires ont été tués et 50 blessés dans l’explosion d’un dépôt de munitions dans une base militaire au nord d’Alep. La déflagration a été entendue à 20 kilomètres à la ronde. La télévision officielle a affirmé qu’il ne s’agissait pas d’un acte terroriste. Une source militaire citée par Sana, a indiqué que l’explosion est due aux fortes températures.

ABC (CHAINE DE TELEVISION ÉTATS-UNIENNE)
Une source US a annoncé que le Département d’État a suspendu le projet de construction d’une nouvelle ambassade étasunienne dans la région de Baabda, non loin de la banlieue sud de Beyrouth, le fief du Hezbollah. Cette décision a été prise après que l’ambassadeur étasunien à Beyrouth, Jeffrey Feltman, ait exprimé de fortes réticences à l’égard de ce projet, lors d’un entretien avec la secrétaire d’État, Condoleezza Rice, le 31 mai dernier. L’ensemble du staff de l’ambassade à Beyrouth s’oppose à ce projet pour lequel 22 millions de dollars avaient été débloqués. Les responsables de l’ambassade estiment que le nouveau siège de la chancellerie sera une cible facile pour le Hezbollah et que les diplomates seront assiégées en cas de conflit. Des responsables du département d’État ont indiqué que c’est le Hezbollah et non le gouvernement libanais qui contrôle la région de Baabda et qui peut couper les routes qui y mènent quand bon lui semble.

UPI (AGENCE DE PRESSE ÉTATS-UNIENNE)
Le secrétaire étasunien à la Défense, Robert Gates, a informé la candidate démocrate a la présidence, Hillary Clinton, que son département prépare des plans d’urgence de retrait des troupes américaines d’Irak, sous sa supervision directe. M. Gates a précisé que ces plans sont prioritaires. Dans sa lettre adressée a Mme Clinton, M. Gates déclare : « Soyez sure que de tels plans existent et j’y participe activement, de même que les hauts responsables militaires et civiles ».

HAARETZ (QUOTIDIEN ISRAELIEN)
 Le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, a affirmé que le président Georges Bush souhaitait un accord israélo-palestinien avant la fin de son mandat. Les États-uniens sont déterminés à inciter les deux parties à aboutir à un accord politique avant la fin du mandat de Bush. Il est impératif de trouver un compromis sur le statut final et dans une période un ultérieure il faudrait réfléchir à des mécanismes d’application et à un calendrier. Cet accord doit être basé sur les principes suivants : les frontières de l’État palestinien doivent correspondre aux frontières de 1967, c’est-à-dire avant l’occupation israélienne. La capitale du futur État sera Jerusalem-Est. Il faudra également régler tous les problèmes en suspens, y compris la question des réfugiés.
 Une source politique israélienne a affirmé que des contacts ont lieu depuis un certain temps avec les Saoudiens par le biais d’une tierce partie. Les responsables israéliens ne sont pas loin de prendre des photos avec des dirigeants saoudiens. Le Premier ministre israélien, Ehud Olmert, a informé les chefs de la diplomatie jordanienne et égyptienne qu’il a rencontrés à Jérusalem, que l’État hébreu et le Royaume wahhabite n’ont jamais été aussi proches. Il a ajouté que leurs intérêts vont converger à un certain moment.

YEDIOT AHARONOT (QUOTIDIEN ISRAELIEN)
Israël a autorisé l’entrée à Jéricho de trois milles fusils-mitrailleurs, en majorité des kalachnikovs, destinés au service de sécurité de Mahmoud Abbas. Ces armes, qui appartiennent aux Palestiniens, ont été acheminées de Jordanie. Israël a autorisé de même l’entrée de mille M16 de fabrication US destinés aux troupes de Abbas. Des sources de l’Armée israélienne ont indique que ces mesures visent à renforcer les courants dits « modérés » au sein de l’Autorité palestinienne.

Tendances et événements au Liban

Le patriarcat maronite déploie d’intenses efforts pour éviter une rude bataille électorale dans la circonscription à majorité chrétienne du Metn entre l’ancien président de la République libanaise, Amine Gemayel (14-mars), et le candidat du Courant patriotique libre (CPL, opposition chrétienne), Kamil Khoury, appuyé par le grand parti arménien, Tachnag, et le député Michel Murr.
Le patriarcat craint que cette élection partielle creuse les divergences inter- chrétiennes et augmentent les tensions politiques, surtout qu’une probable victoire du candidat du CPL risque de porter le coup de grâce au leadership traditionnel du clan Gemayel.
Des milieux politiques bien informés assurent que le diagnostic de Michel Aoun sur le rôle du duo Hariri-Joumblatt dans la marginalisation des chrétiens ces 15 dernières années s’est avéré juste. De même que ses critiques sur le suivisme des ténors chrétiens du 14-mars qui n’ont aucun rôle dans les prises de décisions au sein de cette coalition. Ces milieux se demandent pourquoi la partielle du Metn n’a pas été organisée dans les délais constitutionnels de 60 jours après la vacance du siège à la suite de l’assassinat du député Pierre Gemayel, le 21 novembre dernier. Il n’est pas impossible que le duo Hariri-Joumblatt, qui connaît bien les rapports de force chrétiens, de loin favorables à Michel Aoun, aient voulu impliquer leur allié Amine Gemayel dans une bataille perdue d’avance. Cela prouve qu’ils n’accordent aucune importance aux intérêts politiques et électoraux de leurs alliés chrétiens. Pour le Courant de Saad Hariri, l’important est d’élire un de ses partisans au siège du député de Beyrouth Walid Eido, assassiné le 12 juin, quelles que soient les conséquences pour Amine Gemayel.

Résumés d’articles relatifs au Liban

Les journaux beyrouthins se sont intéressés aux démarches diplomatiques françaises, après la fin des rencontres, hier, de l’émissaire de l’hexagone, Jean-Claude Cousseran, avec les responsables libanais, et la visite du ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, prévue demain à Beyrouth. Surtout que ces activités surviennent à la veille des élections législatives partielles dans le Metn et Beyrouth. Les journaux ont souligné que la première rencontre de M. Kouchner sera avec le Premier ministre libanais, Fouad Siniora, et qu’il rencontrera le chef du législatif, Nabih Berri le soir autour d’un dîner.

AL-AKHBAR (PROCHE DE L’OPPOSITION)
= Le Metn sera le théâtre d’une rude bataille électorale. Sauf si les différentes partie arrivent à un compromis autour du prochain député qui remplacera le feu Pierre Gemayel, victime d’un attentat. Un compromis voulu par ces mêmes parties malgré leurs positions qui montrent le contraire. En misant sur le conseil d’État qui annulerait le décret qui stipule l’organisation des élections dans le Metn et la capitale en même temps. Alors que le Conseil avait déclaré la semaine passe que ce genre de démarches n’était pas de son ressort.
 Le ministre des Affaires étrangères français, Bernard Kouchner, rencontrera demain matin les plus importantes figures du 14-mars à la Résidence des Pins. Pourtant, une source ministérielle avait déclaré que le Commandant en chef de l’armée, le général Michel Sleimane, était un candidat de compromis à la présidence de la République, et qu’il faisait partie des candidats qui pourrait être appuyé par le 14-mars.

Talks shows audiovisuels libanais

LBC (FORCES LIB ANAISES-14-MARS)
Émission : Tout le monde en parl
 Invité : Ghazi Aridi, ministre de l’Information-14-mars
Les medias publics, écrits ou audiovisuels, appartiennent à tous les Libanais qu’ils soient loyalistes ou opposants.
La partielle du Metn dépasse la dimension présidentielle. Entrent en jeu les particularités du Liban et la diversité qui caractérise son système.
Si la communauté chrétienne subit des soubresauts toutes les autres communautés seront affectées.
Lorsque les événements du Liban ont pris une tournure sectaire et confessionnelle, l’Iran et l’Arabie saoudite sont intervenus pour apaiser les tensions. Mais depuis, certains commettent erreur sur erreur.

Tendances est un bulletin quotidien de veille politique sur le Proche-Orient, réalisé par l’agence New Orient News à Beyrouth. Retrouvez-le sur Voltairenet.org, en versions arabe, anglaise et française. Consultez également Indicators, le bulletin quotidien de veille économique sur le Proche-Orient, disponible en versions anglaise et arabe.