Tous les indices et les développements sur la scène Palestinienne montrent que le président Mahmoud Abbas et son Premier ministre Salam Fayyad jouissent d’un soutien sans précédent de la part des États-Unis, d’Israël et de nombreux autres pays arabes et occidentaux. Toutes ces parties ont mis à la disposition de l’Autorité palestinienne d’énormes moyens pour isoler, affaiblir et, en fin de compte, liquider le Hamas et les autres mouvements de la Résistance palestinienne, sous prétexte de rétablir la « légitimité ». Mais aucun mot sur la tentative de coup d’État menée par Mohammad Dahlan pour changer militairement la donne politique sur la scène palestinienne. Car il ne faut pas oublier que le Hamas est arrivé au pouvoir à l’issue d’élections démocratiques, organisées en janvier 2006, sous la supervision d’observateurs européens et internationaux.
C’est dans ce contexte que la commission palestinienne spéciale, chargée d’enquêter sur les incidents de juin qui ont permis au Hamas de prendre le contrôle de Gaza, a publié hier ses conclusions. Le rapport comporte de nombreuses révélations sur l’état des services de sécurité fidèles à Abbas, la corruption qui y sévit, et leur infiltration par les services de renseignements israéliens. La démission de Mohammad Dahlan, ancien conseiller de Abbas pour les questions de sécurité, est apparue comme une mesure préventive avant la publication des recommandations de la commission. Mais ce que le rapport ne dit pas, c’est la présence d’informations provenant des services secrets états-uniens et égyptiens sur la possible implication de Dahlan dans les attentats du Sinaï, dans le but de torpiller la relations entre le Hamas et Le Caire.
En Parallèle, le Hamas a mis la main, lors de l’occupation des permanences et des sièges des services de sécurité palestiniens à Gaza, sur un trésor de documents prouvant l’implication de certains responsables sécuritaires palestiniens dans des opérations pour le compte des Israéliens. Ce qui a été publié à ce sujet par le Hamas ne constitue, selon des sources bien informées, que la partie visible de l’iceberg.

Presse et agences arabes internationales

• Les agences de presse arabes et internationales ont indiqué que le dernier président soviétique, Mikhaïl Gorbatchev, a accusé les États-Unis d’avoir commis des erreurs stratégiques fatales et d’avoir plongé le monde dans une période de troubles. Il a par ailleurs accusé la Grande-Bretagne de vouloir faire le jeu des États-uniens aux détriment des autres pays. L’ancien dirigeant de l’URSS a apporté son appui au président russe Vladimir Poutine dans les différents dossiers. Pour M. Gorbatchev, le froid avec les États-Unis est dû aux visées impériales de ce pays, rendues possible par l’effondrement de l’Union soviétique. Selon lui, il n’y a de meilleure solution que de construire un monde multipolaire, même si cela semble compliqué. Ce système multipolaire ne verra le jour qu’après le départ de l’Administration de George Bush.

• Le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, doit se rendre aujourd’hui au Caire où il s’entretiendra avec le président Hosni Moubarak et son chef de la diplomatie, Ahmad Aboul Gheit. M. Kouchner informera les responsables égyptiens des détails du projet français de coopération méditerranéenne et des efforts déployés par la France pour régler l’affaire des infirmières bulgares, en Libye. Les dossiers libanais et palestiniens ne seront pas absents du menu des entretiens.
Par ailleurs, la ville de Charm el-Cheikh s’apprête à accueillir la réunion du G 6+2+1, qui regroupe les États du Conseil de coopération du Golfe (CCG), l’Égypte, la Jordanie et les États-Unis.

LIBYA TODAY (SITE INTERNET)
• La Libye a demandé aux pays arabes de rompre leurs relations diplomatiques et économiques avec la Bulgarie après que Sofia eut amnistié et libéré les infirmières bulgares accusées d’avoir inoculé le virus du sida à des centaines d’enfants libyens. Tripoli a officiellement demandé à la Ligue arabe de convoquer un conseil ministériel extraordinaire pour examiner la possibilité d’adopter une position arabe unifiée visant à rompre les relations diplomatiques et à geler les rapports économiques et financiers bilatéraux.

AFP (AGENCE FRANCE PRESSE)
• Un haut responsable du Pentagone a révélé que les États-Unis préparent un gigantesque contrat de vente d’armes à l’Arabie saoudite pour faire face à ce qu’il a appelé « la menace stratégique au Moyen-Orient ». Cette même source a précisé que le secrétaire à la Défense, Robert Gates, va examiner avec les responsables saoudiens les détails de ce contrat lors de sa visite à Riyad, la semaine prochaine, en compagnie de la secrétaire d’État, Condoleezza Rice. Ce responsable du Pentagone a ajouté que son pays considérait ce contrat comme essentiel pour l’armement saoudien dans le but de faire face à la menace stratégique venant de l’Iran.

HAARETZ (QUOTIDIEN ISRAELIEN)
• Le réseau Internet de l’armée israélienne, relié à tous les ordinateurs de l’armée, a été piraté ce qui a permis à de nombreux militaires de prendre connaissance de dossiers classés top secret. L’officier Amos Cohen avait adressé une lettre au service des écoutes et de la sécurité des informations de l’armée, en juin 2006, c’est-à-dire un mois avant la guerre du Liban, l’informant qu’il avait réussi à consulter des dossiers confidentiels concernant les plans de défense secrets de l’armée dans plusieurs régions. Il a même pu prendre connaissance d’informations sur des armes et des plans établis à long terme.
• Un groupe de politiciens et d’hommes d’affaires palestiniens envisagent de créer un nouveau mouvement différent du Fatah et du Hamas. Certaines de ces personnalités sont proches du chef du gouvernement palestinien, Salam Fayyad, et du membre du comité exécutif de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), Yasser Abed Rabbo. Ce nouveau mouvement devrait attirer des partisans du Fatah et du Hamas. De nombreuses réunions préparatoires ont été dernièrement organisées en Cisjordanie.

AL KHALEEJ (QUOTIDIEN EMIRATI)
• Le discours que devait prononcer le Premier ministre palestinien, Salam Fayyad, devant la réunion du Conseil consultatif (Parlement), qui n’a pas eu lieu en raison du boycott des députés du Hamas, ne comportait aucune allusion à la Résistance des Palestiniens. Le gouvernement de M. Fayyad estime que le choix de la paix n’est plus uniquement stratégique, mais est devenu une nécessité imposée par la situation politique et les considérations internationales ambiantes. Le mot de M. Fayyad mettait l’accent sur le respect des accords signés par l’Autorité palestinienne et l’OLP, y compris les accords conclus avec Israël.

Talks shows audiovisuels arabes

AL-ALAM (TELEVISION IRANIENNE ARABOPHONE )
Entrevue spéciale
 Invité : Ramzi Rabah, membre du Bureau politique du Front démocratique de libération de la Palestine (FDLP)
L’organisation d’élections législatives anticipées dans les Territoires palestiniens occupés ne doit pas être le fruit d’une décision prise unilatéralement.
Un tel scrutin doit avoir lieu avec la participation de tous les Palestiniens selon le mode de scrutin proportionnel. Ce qui permettra à toutes les factions d’être représentées chacune selon son réel poids électoral.

Tendances et événements au Liban

Les observateurs ont relevé que les attentes du ministres français des Affaires étrangères à l’égard de l’initiative entreprise par son pays pour tenter de régler la crise libanaise, ont été revues à la baisse. C’est ce qui est apparu des déclarations de Bernard Kouchner à son arrivée à Beyrouth, vendredi 27 juillet. Le chef de la diplomatie française a fait preuve de prudence après les données collectées par son émissaire Jean-Claude Cousseran, qui a effectué une tournée régionale et de nombreux entretiens avec les responsables politiques libanais du pouvoir et de l’opposition.
Parallèlement aux démarches françaises, les États-Unis vont également reprendre leur activité en direction de Beyrouth, où doit arriver dans les prochains jours le sous-secrétaire pour les affaires du Moyen-Orient, David Welch. La secrétaire d’État, Condoleezza Rice pourrait aussi effectuer une visite éclair à Beyrouth dans le cadre de sa tournée régionale.
Une comparaison des approches françaises et étasuniennes vis-à-vis du Liban permet de déceler différences suivantes :
1) Les États-Unis incitent leurs alliés libanais à prendre la voie du défi et de l’intransigeance et de continuer à refuser la formation d’un cabinet d’union nationale avec l’opposition. Ils encouragent la coalition du 14-mars à élire un président de la République à la majorité absolue et à tenir une séance parlementaire sous la direction du vice-président de la Chambre, Farid Makari (14-mars), vu que le chef du Législatif, Nabih Berri, refuse l’élection d’un nouveau chef de l’État sans le quorum constitutionnels des deux tiers des députés. De telles mesures risquent de plonger le Liban dans un indescriptible désordre.
2) La France, elle, a mis en garde contre toute démarche susceptible de provoquer une escalade de la situation. Elle incite les différentes parties libanaises à emprunter la voie des arrangements et des compromis pour éviter au pays un saut dans l’inconnu.
L’insistance de Bernard Kouchner à réaffirmer l’ouverture de la France sur toutes les parties libanaises, y compris le Hezbollah, n’est pas passée inaperçue dans les différents milieux politiques libanais. Le souci de Paris étant de consacrer son rôle de médiateur impartial qui se tient à égale distance de tous les protagonistes. Le ministre a également affirmé que les contacts régionaux entrepris par la France confirment son choix de parler à tout le monde, y compris la Syrie.
Si la visite de Kouchner a suscité un soulagement, la tournée de Rice dans la région provoque de fortes inquiétudes. Surtout que pendant ses entretiens avec les dirigeants arabes, la secrétaire d’État va leur demander de soutenir ses plans destinés à aller jusqu’au bout au Liban, quelles que soient les conséquences. Et aussi paradoxal que cela puisse paraître, Mme Rice va informer les chefs arabes que son administration commence à mettre au point des plans de retrait d’Irak.

Informations de presse relatives au Liban

Les journaux libanais se sont focalisés sur la visite à Beyrouth du ministre français des Affaires étrangères, précédée de longs préparatifs, au Liban et dans les capitales de la région, entrepris par son émissaire Jean-Claude Cousseran.

• Les chances d’une éventuelle annulation de la partielle du Metn ont baissé ces dernières heures, en dépit des pressions du patriarcat maronite qui craint que ce scrutin ne creuse les dissensions inter-chrétiennes. Dans cette circonscription à majorité chrétienne, le candidat du pouvoir libanais, l’ancien président Amine Gemayel, affronte celui du Courant patriotique libre (CPL de Michel Aoun, opposition). Bien qu’ils n’aient pas réussi à trouver un terrain d’entente entre les deux patries, les médiateurs ne perdent pas espoir.

AL-AKHBAR (PROCHE DE L’OPPOSITION)
•La visite de Bernard Kouchner a supplanté pendant quelques heures la fièvre des élections partielles au Metn et dans la deuxième circonscription de Beyrouth. Les premiers indices montrent que le chef de la diplomatie française est déterminé à poursuivre ses démarches malgré la complexité de la situation. Il devrait revenir à Beyrouth le mois prochain. Ce soir, il doit rencontrer tous les participants à la rencontre inter-libanaise de la Celle Saint-Cloud. Demain (dimanche), il tentera de rencontrer les dirigeants des principales forces politiques du pays dans l’espoir de réaliser une percée dans le mur de la crise libanaise.

• Lors de sa rencontre avec les participants à la rencontre Inter-libanaise à la résidence des pins (la résidence de l’ambassadeur de France), M. Kouchner va évoquer les détails de La Celle Saint-Cloud-2 qui doit se tenir le 2 août.

• Un des porte-parole du Quai d’Orsay, Denis Simoneau, a démenti que M. Kouchner soit porteur, lors de sa visite à Beyrouth, de garanties réciproques aux différentes parties libanaises. Il a ajouté que des considérations de sécurité ont empêché la réunion entre M. Kouchner et le secrétaire général du Hezbollah, sayyed Hassan Nasrallah. Le porte-parole a précisé que le président Nicolas Sarkozy est désormais convaincu que le Hezbollah joue un rôle de première importance pour calmer le jeu au Liban. « La vision qu’il a du Hezbollah a beaucoup changé depuis que le ministre des Affaires étrangères a commencé à s’occuper du dossier libanais », a ajouté le porte-parole cité par le correspondant du quotidien à Paris.

AN-NAHAR (PROCHE DU 14-MARS)
• Des mouvements de véhicules militaires ont été observés sur les fronts est et sud du camp de Nahr el-Bared, où l’armée libanaise affronte les intégristes sunnites de Fatah al-Islam depuis le 20 mai dernier. Ces mouvements de troupes pourraient signifier que l’assaut final est imminent. Pendant ce temps, les miliciens fondamentalistes ont poursuivi les tirs de roquettes katioucha vers les villages environnants le camp.

Tlaks shows libanais

AL-MANAR (HEZBOLLAH)
Émission : La discussion de l’heure
 Invité : Gibran Bassil, responsables des affaires politiques au Courant patriotique libre (CPL de Michel Aoun, opposition libanaise).
L’élection partielle du Metn va avoir lieu et les électeurs doivent se rendre en masse aux urnes le jour du scrutin. Ils ne doivent pas céder aux menaces, aux intimidations et au chantage.
Le compromis n’est plus possible avec l’autre candidat (l’ancien président Amine Gemayel).

Tendances est un bulletin quotidien de veille politique sur le Proche-Orient, réalisé par l’agence New Orient News à Beyrouth. Retrouvez-le sur Voltairenet.org, en versions arabe, anglaise et française. Consultez également Indicators, le bulletin quotidien de veille économique sur le Proche-Orient, disponible en versions anglaise et arabe.