Les élections législatives au Kazakhstan ont pris une tournure malheureusement familière. Elles ont été marquées par une fraude massive et un soutien des médias au gouvernement. On peut voir dans ce pays un problème encore plus pernicieux : une corruption endémique.
Dans les anciennes républiques soviétiques, cette réalité est fréquente. Dans les régimes corrompus, les dirigeants font tout pour se maintenir au pouvoir afin que leurs successeurs ne les poursuivent pas en justice. C’est ce qui se passe au Tadjikistan, en Ouzbékistan, au Kazakhstan, mais aussi en Russie. Dans ce pays, l’action de Vladimir Poutine pour affermir son emprise sur le pouvoir en prenant le contrôle du Parlement et des gouverneurs régionaux pourrait bien être une manœuvre pour rester au pouvoir après 2008. En Ukraine, Léonid Kuchma a flirté avec cette idée. Si malgré tout, ils sont obligés de partir, ils s’efforcent d’obtenir une garantie d’immunité. C’est ce qu’a fait Elstine en 1999.
Le cas de la Géorgie est unique puisque c’est un mouvement civique qui a chassé Chevardnadze. La situation au Kirghizstan sera un test car le président sortant a affirmé qu’il ne se représenterait pas aux élections de l’an prochain.
Tant que les ex-Républiques soviétiques ne parviendront pas à s’affranchir de la corruption, elles ne seront pas de vraies démocraties.

Source
International Herald Tribune (France)
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« Elections cannot uproot entrenched corruption », par Christopher Walker et Robert Orttung, International Herald Tribune, 29 septembre 2004.