La Politique agricole 2011 (PA 2011) vise la libéralisation et la compétitivité internationale de l’agriculture suisse. Il s’agit indubitablement d’obéir à tyrannie de l’OMC qui exige une économie de marché illimitée. Pour pouvoir participer à l’OMC et à l’UE, on néglige les mécanismes de protection de la production alimentaire indigène qui ont fait leurs preuves et on aggrave le changement structurel, c’est-à-dire la disparition des paysans. Quoiqu’une politique agricole d’avenir exige depuis longtemps, en raison de la pénurie d’aliments riches, sains et naturels, un retour à la souveraineté alimentaire. Au cours des derniers mois, la tendance à la pénurie alimentaire, perceptible depuis des années, s’est accentuée. Récoltes déficitaires, catastrophes naturelles, conflits armés réduisent la production agricole. En outre, la production d’énergie à partir d’aliments précieux (éthanol) menace sérieusement l’approvisionnement alimentaire. Eu égard aux 800 millions de personnes qui souffrent de la faim et à la croissance démographique mondiale, il faut refuser catégoriquement cette folie commise au nom de la « lutte contre le réchauffement climatique ». Malgré des appels sérieux notamment de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), on a déjà investi des centaines de milliards de dollars dans la production d’« énergie bio ». Ces investissements apportent des profits juteux aux groupes énergétiques et agro­alimentaires mais de nouvelles catastrophes naturelles, la famine et la misère à la population mondiale.

Nous ne pouvons plus nous permettre une politique agricole mondiale

Etant donné ces perspectives, ni la Suisse ni aucun autre pays ne peut se permettre une politique agricole axée sur le marché mondial. L’histoire nous a prouvé depuis longtemps que ce marché échoue face aux principaux problèmes de l’humanité : la faim, la pauvreté et la destruction de l’environnement. Une telle économie ne vise que trois objectifs : des prix d’approvisionnement les plus bas aux dépens des producteurs, des prix de vente maximaux aux dépens des consommateurs et des profits maximaux pour une petite minorité. Aussi est-il du devoir des Etats de sauvegarder les biens et les services vitaux pour leurs citoyens. Cela suppose une protection complète des infrastructures nécessaires à la production. Quant aux aliments, cela signifie qu’il faut protéger les terres agricoles et promouvoir la diversité et la structure des exploitations, le savoir-faire agricole et la qualité des produits.
Une sécurité d’approvisionnement maximale nécessite des petites structures décentralisées – locales et régionales – de production et de distribution. Ce qui veut dire qu’il faut mettre fin au démantèlement brutal de l’économie agricole et le remplacer par une politique qui encourage les petites et moyennes exploitations.

Retirer l’agriculture du régime de l’OMC

L’alimentation est une question de survie et elle ne peut pas être abandonnée à on ne sait quelles forces diffuses du marché. Celui qui n’a rien à manger devient vulnérable au chantage si bien qu’une souveraineté alimentaire solide est dans l’intérêt de chaque Etat. Il est donc indispensable de libérer l’alimentation des chaînes de la mondialisation et de la ramener à la responsabilité exclusive de l’Etat. La première mesure consiste à retirer l’agriculture du régime de l’OMC. Si le Conseil fédéral et le Parlement ne veulent pas reconnaître ce fait, les citoyens doivent élever la voix. Avec le référendum sur la PA 2011 nous, le peuple, imposons un temps de réflexion nécessaire à redonner à l’agriculture enfin la place qu’elle mérite. Il s’agit de préparer aujourd’hui le terrain si nous voulons bénéficier demain d’aliments sans OGM et de qualité supérieure. Il faut donc revenir aux produits indigènes et être prêts à les payer un prix convenable qui sauvegarde la survie des paysans.

On peut télécharger les feuilles de signatures du référendum sur le site Lavrille.ch