La presse française est en crise. D’après les chiffres publiés par Diffusion Contrôle en juin dernier, les ventes de journaux dans l’Hexagone en 2003 ont diminué de 1,2 % par rapport à l’année précédente. La presse quotidienne nationale, déjà une des moins lues des pays développés du fait de sa médiocrité consensuelle, est la plus durement touchée, avec un repli de 15 % depuis 1998. Parmi ces titres, c’est le « journal de référence » Le Monde qui connaît la plus forte baisse avec 4,4 % d’exemplaires vendus en moins. Au niveau des mensuels, la chute du Monde Diplomatique est particulièrement spectaculaire : de juin 2003 à juin 2004, le magazine des altermondialistes a perdu 37 000 lecteurs, soit une baisse de 21 % en un an. Mais l’équilibre financier du groupe reste assuré : comme l’a affirmé récemment Bernard Cassen, la maison-mère Le Monde S.A., qui doit déjà composer avec un actionnariat composite et la volonté de ses dirigeants de l’introduire en bourse, dispose toujours de la possibilité de se laisser racheter par un grand groupe…