Le programme nucléaire iranien ne vise qu’à fournir de l’énergie à mon pays, pas des armes. L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) nous a demandé de cesser le programme d’enrichissement de l’uranium et nous l’avons suspendu. Elle demande aussi que nous suspendions toutes nos activités en rapport et nous ne le voulons pas. Nous avions un accord avec les Européens qui devaient obtenir la fermeture de notre dossier à l’AIEA, mais ils n’y sont pas parvenus, nous ne sentons donc plus lié par notre accord.
Nous avons la capacité d’enrichir de l’uranium et nous pourrions fabriquer toutes les machines nécessaires au processus de fabrication des bombes, mais cela ne signifie pas que nous sommes capables de produire ce type d’armement. Nous ne cherchons qu’une source énergétique tout en étant autosuffisant dans la production du combustible. Nous savons qu’à cause de cela, Israël nous menace. Nous sommes prêts à faire face.
Les services de renseignement iraniens sont accusés à tort de développer des troubles en Irak. Nous avons au contraire aidé à résoudre des crises, comme à Nadjaf. Les Américains ont cru qu’ils seraient reçus comme des libérateurs en Irak, mais ce n’est pas le cas et il est temps de mettre en place un gouvernement démocratique et représentatif. En Palestine, l’Iran soutiendra les Palestiniens s’ils veulent un État à eux dans le cadre de la solution des deux États, mais nous préconisons pour notre part la solution d’un État unique.
Dans mon pays, les réformes continuent, mais les réformateurs ont été trop loin. Il n’y a pas de place à l’heure actuelle pour un dialogue avec les États-Unis car leur politique actuelle est trop négative. Nous n’aimons pas la politique de George W. Bush car elle a provoqué une haine des musulmans dans son pays, mais nous ne pouvons pas juger de ce que serait un président John Kerry.

Source
Washington Post (États-Unis)
Quotidien états-unien de référence, racheté en août 2013 par Jeff Bezos, fondateur d’Amazon.

« No Iranian ’Plan’ for Weapons », par Kamal Kharrazi, Washington Post, 4 octobre 2004. Ce texte est issu d’une interview.