Je ne sais toujours pas comment ce qui était impensable hier, un régime islamiste qui a l’audace de fabriquer une bombe atomique, est aujourd’hui le simple sujet d’une négociation entre le monde libre et le régime qui occupe mon pays.
La diplomatie franco-germano-anglaise semble vouloir à tout prix retarder la confrontation. Les États-Unis sont concentrés sur la lutte contre le terrorisme islamique en Irak et pendant ce temps-là, l’Iran avance toujours vers son objectif nucléaire. La question n’est pas de savoir si l’Iran veut la bombe, mais ce qu’il faut faire pour l’empêcher de l’acquérir. Selon les experts, l’Iran pourrait posséder une arme atomique d’ici trois ans et elle l’utilisera pour étendre son idéologie dans le monde en conquérant d’autres territoires musulmans.
Avant le 11 septembre pourtant, le régime iranien était moribond, mais Téhéran a su utiliser à son avantage les évènements. Les mollahs ont ainsi été débarrassés des talibans et de Saddam Hussein. Pour ce dernier, ils ont habilement utilisé leur agent Ahmed Chalabi pour désinfomer les États-Unis. Ils ont également bénéficié de la désunion entre les États-Unis et l’Union européenne et de la poussée de l’opposition aux États-Unis dans le monde musulman. Les dirigeants du monde doivent regarder la vérité en face : tant que le régime actuel se maintiendra au pouvoir il cherchera à acquérir une bombe nucléaire et cela aboutira à une guerre nucléaire contre Israël. La Troisième Guerre mondiale est à nos portes et ce sera une guerre nucléaire.
Il est urgent de désarmer les tyrans de Téhéran et pour cela les frappes israéliennes ne fonctionneront pas, pas plus que la diplomatie. Le seul moyen est de soutenir l’opposition iranienne et de refuser le « Munich nucléaire ».

Source
El Mundo (Espagne)

« Irán : hacia un nuevo Múnich nuclear », par Amir Jahanchahi, El Mundo, 8 octobre 2004.