Depuis 1981, les Nations Unies, à New York, ainsi que toutes leurs représentations, à Genève, à Vienne, à Paris (UNESCO), à Nairobi (PNUE), à Santiago du Chili, etc, célèbrent la Journée internationale de la paix. Cela a été confirmé par l’Assemblée générale dans sa Résolution 55/282 du 21 septembre 2001.
Lors de la Journée internationale de la paix 2007, la Cloche de la paix a sonné dans le jardin japonais et le nouveau Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon, a pris la parole dans le bâtiment de l’ONU à New York, confirmant que la paix resterait la mission principale de cette organisation. Il a rappelé l’idéal de la paix au sein des nations et entre les Etats et les peuples, et a demandé aux combattants de déposer les armes.
A Genève, dans la salle du Conseil de sécurité – la salle Francisco-de-Vitoria – a été organisée une Table ronde sur le droit humain à la paix. Les participants étaient Carlos Villán Durán, Ingeborg Breines (directrice de l’UNESCO), Patricia Lewis (directrice de l’UNIDIR), Andrés Guerrero (Unicef), Luis Narvaez (Amnesty International), Valériane Bernard (université Brahma Kumaris) et ­Alfred de Zayas (représentant de la ­Société internationale pour les droits de l’homme, ­Francfort-sur-le-Main).
Carlos Villán Durán a présenté au public le livre intitulé « La Declaración de Luarca » [1] qui vient de paraître et a rappelé que cette Déclaration, adoptée le 30 octobre 2006, a été transmise officiellement au Conseil des droits de l’homme le 15 mars 2007 et sera vraisemblablement adoptée par l’Assemblée générale de l’ONU en 2009. 57 personnes, dont beaucoup d’étudiants universitaires, sont venues participer à cette Table ronde de la 6e session du Conseil des droits de l’homme.
Ce fut un honneur particulier pour moi de donner lecture du message de paix du Secrétaire général Ban Ki-Moon. J’ai déclaré que la paix ne devait pas être une simple formule, un mot vide de sens. La paix, c’est le désarmement effectué par les puissances nucléaires, c’est l’absence de menace d’user de la force, l’absence de soit-disant guerre préventive, de « légitime défense » hypocrite, d’exploitation coloniale et impérialiste du tiers-monde. C’est le droit au développement, à l’eau potable et à un environnement sain et surtout le droit à une culture, une religion et une identité propres.
Il est faux de parler d’une hiérarchie des droits de l’homme, où les « droits de première génération » (droits civiques et politiques) sont considérés comme importants et où les « droits de deuxième génération » (droits économiques, sociaux et culturels) sont négligés, sans parler des « droits de troisième génération » (développement, environnement, paix). A la place de cette répartition artificielle, une autre perspective aurait plus de sens. Des droits comme le droit humain à la paix sont une condition pour pouvoir jouir des droits de première et de deuxième générations. Mais la paix n’est pas seulement un droit qui nous permet d’exercer d’autres droits. La paix n’est pas seulement un moyen mais un but en soi, à savoir la réalisation de la dignité humaine dans la paix et la sécurité. Ingeborg Breines a rappelé l’idée suivante, énoncée dans la Constitution de l’UNESCO : « Les guerres prenant naissance dans l’esprit des hommes, c’est dans l’esprit des hommes que doivent être élevées les défenses de la paix. » Elle a parlé de la nécessité d’éduquer à la paix.
Patricia Lewis a cité l’article 11-3 de la « Declaración de Luarca » et a souligné la nécessité de désarmer et de consacrer les moyens financiers ainsi dégagés au développement et aux droits humains.
Les lecteurs trouveront la Declaración de Luarca sur le site de l’« Associacion Española para el Desarrollo y la Aplicación del Derecho Internacional de los Derechos ­Humanos : www.aedidh.org. •

[1Carmen Rosa Rueda Castañón, Carlos Villón Durán, La Declaración de Luarca sobre el derecho humano a la paz, Ediciones Madú, Granda-Siero (ISBN 978-84-95998-39-2)