ef. Le 8 septembre a eu lieu une rencontre informelle entre les ministres des affaires étrangères de l’Union européenne au Nord du Portugal dans la ville de Viano do Castelo, pour établir un consensus interne au sujet de la décision imminente sur la question du Kosovo. Le 10 décembre le rapport du nouveau conseiller spécial Ischinger doit être remis au secrétaire général de l’ONU Ban Ki-Moon.
Depuis longtemps déjà les Etats-Unis exercent une pression énorme : au cas où aucune solution ne se dessinerait au sein du Conseil de sécurité, ils seraient également prêts à accepter une sécession unilatérale des Albanais du Kosovo. Le gouvernement serbe caractérise le commentaire des USA comme une « menace ouverte contre l’intégrité territoriale de la Serbie ».
D’après des sources diplomatiques, plusieurs pays de l’UE se sont prononcés contre une sécession du Kosovo d’avec la République serbe unilatéralement déclarée. Au nombre de ces pays appartiennent l’Espagne, la Hongrie, la Grèce, la Slovaquie, Chypre et la Roumanie, ainsi que d’autres pays qui se montrent hésitants.
Le Premier ministre grec Costas Karamanlis a dit que la Grèce exigerait qu’une décision sur le statut futur du Kosovo englobe tous les pays de la région : « quelle que soit la solution qui sera choisie, elle doit prendre en compte l’avenir de l’Europe et celui de tous les pays de la région », dit-il. Chaque solution doit également être prise en accord avec Belgrade. « Il n’y a pas de solution qui puisse être ordonnée d’en haut. Chaque solution doit être acceptée ou du moins tolérée par tous », ajouta Karamanlis.
Le journal serbe « Glas javnosti » a écrit : Le nombre de pays qui s’expriment ouvertement contre une reconnaissance unilatérale continue à augmenter et se compose aussi maintenant, en plus des « traditionnels » opposants à l’indépendance du Kosovo (Espagne, Grèce, Chypre, Roumanie, Slovaquie), d’autres pays de la région (Bulgarie), ainsi que de différents autres pays européens : de l’Est (République tchèque) du Nord (Suède) de l’Ouest (Pays-Bas) jusqu’au sud (Malte) et sans oublier le plus grand pays de l’Union : l’Allemagne.
La Roumanie est certainement très orientée vers les USA quant à sa politique extérieure, par contre, en ce qui concerne la question du Kosovo, Bucarest poursuit sa propre ligne. L’Autriche rapporte ce que le président roumain Traian Basescu a dit au président autrichien : pour ce qui est de la province du sud de la Serbie administrée par l’ONU, Bucarest pense que « tout est possible, excepté l’établissement d’une frontière ». Le président autrichien Heinz Fischer a déclaré cela le mercredi 26 septembre, lors de sa visite de travail en Roumanie. « Donc pas de sou­veraineté pour le Kosovo. » La Roumanie met en avant l’argument que, selon Fischer, « l’on ne doit pas trop exiger d’un coup » de la Serbie. « Le tribunal des crimes de guerre, Kosovo et Monténégro, aucun pays ne pourrait supporter cela » ; tels sont les arguments de Bucarest, explique le président. •

Source
Horizons et débats (Suisse)