La récente élection afghane représente une étape importante dans la reconstruction de la nation, mais ce qui est plus important encore que les résultats ou la façon de voter est l’apparente acceptation par les électeurs et les principaux participants de la légitimité du processus électoral. Les élections sont un acte clé dans la reconstruction d’un pays, mais elles sont aussi des moments d’intense polarisation politique et elles sont fréquemment contestées par les vaincus, ce qui perpétue les divisions de la société.
Il y a neuf ans, les États-Unis et l’ONU ont soutenu un processus électoral en Haïti. Les vaincus avaient refusé le résultat du scrutin et cela avait perpétué l’instabilité. Là, au contraire, les opposants semblent accepter la validité du scrutin afghan. Il y a plusieurs raisons à cela. Tout d’abord, Karzaï est une personnalité moins controversée qu’Aristide. Ensuite, l’opposition haïtienne recevait des soutiens de la part d’opposants à Bill Clinton alors que l’opinion états-unienne est restée unie en faveur de l’intervention en Afghanistan, personne n’a donc sapé le travail de Zalmay Khalilzad. Enfin, la communauté internationale parle d’une seule voix à Kaboul, y compris les voisins de l’Afghanistan qui ont soutenu le processus.
C’est ce résultat qu’il faut rechercher en Irak. Iyad Allaoui doit organiser une conférence avec les voisins de l’Irak.

Source
International Herald Tribune (France)
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« Elections and nation-building », par James Dobbins, International Herald Tribune, 20 octobre 2004.