Mehdi Ben Barka, militant nationaliste marocain depuis l’époque du Protectorat, dirigeant de l’Union nationale des forces populaires (UNFP), principal parti d’opposition, et coordinateur de la Conférence tricontinentale qui devait se tenir à Cuba, a rendez vous avec le réalisateur Georges Figon qui tourne un film sur la décolonisation. Celui-ci est en fait un informateur de la police marocaine qui a demandé, pour l’occasion, un coup de main à la police française. Le 29 octobre, en plein Paris, Ben Barka est embarqué de force dans une voiture par les policiers français Souchon et Voitot - sur ordre de leur hiérarchie. Il est enmené dans la cave de l’agent marocain Georges Boucheseiche, à Fontenay-le-Vicomte, où il sera torturé et assassiné par le chef de la police secrète marocaine, Mohammed Oufkir. Son corps ne sera jamais retrouvé, Boucheseiche avouant des années plus tard l’avoir dissous dans une baignoire pleine d’acide.