Les Irakiens faisant campagne contre l’occupation de notre pays ont été choqués d’entendre des critiques dures prononcées par des responsables syndicaux britanniques contre la coalition Stop the War. Cela devrait susciter les protestations des syndiqués qui se sont toujours opposés à la guerre d’agression contre l’Irak. Cette diversion malvenue fait suite au vote du Congrès des travaillistes contre le retrait des troupes, un vote qui a été un coup porté aux Irakiens.
Ce qui a choqué les Irakiens opposés à l’occupation, c’est l’accusation de sectarisme contre Stop the War sous prétexte d’avoir refusé l’adhésion dans la coalition d’une organisation se faisant passer pour un conseil de syndicat opposé à l’occupation. Hors d’Irak, cette organisation se fait appeler la Fédération irakienne des syndicats (IFTU), mais en Irak, elle a récupéré le nom et le sigle des syndicats « jaunes » mis en, place par Saddam Hussein (la Fédération générale des syndicats de travailleurs d’Irak). C’est Bremer qui a permis à l’IFTU de reprendre ce nom et elle est la seule organisation syndicale autorisée. Si le pro-consul états-unien a autorisé cela, c’est que beaucoup des dirigeants de l’IFTU sont des membres du Parti communiste irakien, un parti collaborant avec l’occupant depuis les mois qui ont précédé l’invasion. Ce parti a trois ministres dans le gouvernement d’Iyad Allaoui et est au mieux avec le Premier ministre. L’IFTU a d’ailleurs soutenu les efforts avortés de Tony Blair pour inviter Allaoui à la tribune du Congrès travailliste.
Ce syndicat est un groupe de collaborateurs, le terme n’est pas trop fort vu son bilan, et il négocie actuellement pour recevoir des fonds du gouvernement britannique.

Source
The Guardian (Royaume-Uni)

« Collaboration won’t buy Iraq’s freedom », par Sami Ramadani, The Guardian, 27 octobre 2004.