Je veux m’adresser à Manuel MARULANDA, le chef des FARC.

Les images des otages, les lettres à leur famille ont bouleversé le monde. La vidéo d’Ingrid BETANCOURT, en particulier, la lettre si profondément émouvante et désespérée qu’elle a adressée à sa mère ne peuvent laisser personne indifférent. La flamme est en train de s’éteindre dans cette femme dont l’énergie, dont l’audace, dont le courage forcent l’admiration de ceux qui la connaissent. Où est donc passé son sourire ?

Cette femme est à bout de résistance.

Monsieur MARULANDA, vous le savez, je ne partage pas vos idées et je condamne vos méthodes, notamment les enlèvements qui plongent tant de familles dans le malheur. Aucune lutte n’a de sens sans le respect de la dignité de l’être humain, qui est la seule fin possible de toute action politique.

Monsieur MARULANDA je vous demande solennellement de relâcher Ingrid Betancourt et de ne pas porter sur votre conscience le risque que ferait peser sa disparition. C’est aujourd’hui une femme à bout de force.

Je m’engage de mon côté à continuer à m’impliquer personnellement dans la recherche d’une solution humanitaire, pour la libération de tous les autres séquestrés. Au-delà, je m’engage à redoubler d’efforts, si cela est souhaité, pour contribuer à trouver une issue au conflit colombien.

Mais pour l’heure, Monsieur MARULANDA, il faut sauver une femme en danger de mort.

Je forme un rêve : celui de voir Ingrid au milieu des siens pour Noël.

Monsieur Manuel MARULANDA, vous pouvez réaliser ce rêve, vous pouvez sauver cette femme, vous pouvez montrer au monde que les FARC comprennent les impératifs humanitaires. Monsieur MARULANDA, vous portez une lourde responsabilité.

Je vous demande de l’assumer.