Tendances et événements au Proche-Orient

Contradictions et difficultés face au plan israélo-US

Le plan que les États-uniens et les Israéliens tentent de mettre sur pied au Proche-Orient est entouré d’un grand nombre de contradictions. Les analystes résument ces difficultés aux points suivants :
 1. Israël attend le rapport final de la commission Winograd et les mauvaises nouvelles qu’il va apporter au Premier ministre. L’opinion publique et l’élite politique israéliennes ne pardonnent pas à Ehud Olmert son échec et son impuissance dans la guerre de l’été 2006, même si le président George Bush a fait son éloge et a loué ses « qualités ».
 2. L’état-major de l’armée israélienne a terminé un plan d’attaque contre Gaza. Cette campagne prévoit une escalade progressive. Mais son coup d’envoi est reporté à cause des demandes des services de renseignement et de la direction politique qui réclament un peu plus de temps pour pouvoir négocier un échange du soldat Gilad Shalit, détenu par le Hamas, contre des prisonniers palestiniens. Les négociations se déroulent avec le Hamas que l’armée veut éradiquer. Et les généraux israéliens ont affirmé qu’ils ne pouvaient pas garantir la sécurité de Shalit en cas d’offensive massive sur Gaza. Les rapports du renseignement indiquent par ailleurs que l’arsenal de roquettes des mouvements palestiniens de résistance a doublé et continue d’augmenter tous les jours.
 3. En Arabie saoudite et en Égypte, George Bush va bloquer tous les efforts visant à réactiver le dialogue inter-palestinien. Il va aussi tenter de convaincre ces deux pays d’étouffer totalement sur le plan financier les organisations palestiniennes qualifiées de terroristes par l’administration Bush, aussi bien à Gaza qu’en Cisjordanie. L’Autorité palestinienne, elle, a été sommée de s’impliquer davantage dans la chasse aux résistants.
Toutes ces demandes formulées directement embarrassent fortement ces trois alliés des États-Unis qui perdront toute couverture morale et crédibilité devant leurs peuples.
En Jordanie, George Bush tentera de régler à coup de milliards de dollars la question de l’implantation des réfugiés palestiniens qui, si elle a lieu, risque de provoquer l’éclatement de ce royaume à forte population palestinienne.

Presse et agences internationales

AL-KHALEEJ (QUOTIDIEN EMIRATI)
« Israël ne remplira ses engagements sur le terrain qu’après que l’Autorité palestinienne aura tenu les siens exprimés dans la feuille de route ». C’est ce qu’a déclaré le Premier ministre israélien, Ehud Olmert. Cela signifie en clair que l’État hébreu ne prendra aucune mesure positive, même dans la forme, dans le cadre de ce qui a été convenu à Annapolis. Les informations qui ont circulé lors de la visite de George Bush en Israël et dans les Territoires, sur des mesures destinées à relancer les négociations de paix se sont donc avérées infondées.
Il est important de réaffirmer que la résistance du peuple palestinien est un droit garanti par la légalité internationale ainsi que par la Déclaration des droits de l’homme. Israël tente de priver les Palestiniens de ce droit légitime.

AL-BAYAN (QUOTIDIEN EMIRATI)
La visite de George Bush aux Émirats arabes unis revêt une importance particulière. Non seulement parce qu’il s’agit de la première visite d’un président états-unien en exercice mais en raison des relations spéciales qui unissent les deux pays et qui sont basées sur le respect mutuel, la concertation et la coopération bilatérale dans tous les domaines, notamment économiques, militaires, militaires et culturels.
Cette visite intervient dans un contexte régional des plus tendu. De nombreux dossiers nécessitent une concertation et un échange d’idées. Les États-Unis accordent un grand intérêt aux positions des Émirats qui cherchent à désamorcer les crises et éviter les troubles qui menacent la région.

HAARETZ (QUOTIDIEN ISRAELIEN)
Le ministère des Affaires étrangères a publié un rapport démentant les affirmations du Premier ministre Ehud Olmert et de l’ancien ministre de la Défense, Amir Peretz, selon lesquels l’offensive terrestre des deux derniers jours de la guerre de l’été 2006, qui a fait 33 morts dans les rangs de l’armée israélienne, a permis de modifier fondamentalement le texte de la résolution 1701. Le document précise que les différences entre la première mouture de la résolution et celle qui a été votée par la suite étaient minimes. Le premier texte était moins mauvais pour Israël que ce qu’avait prétendu le cabinet du Premier ministre, et aucune modification importante n’a été introduite suite à l’offensive terrestre des dernières 48 heures. Ces informations ont été dévoilées dans le livre « La toile d’araignée : l’histoire de la guerre du Liban », des journalistes Amos Her’il et Wafi Yaskharov.

EL PAIS (QUOTIDIEN ESPAGNOL)
• L’histoire se répète-t-elle ? Les derniers développements au Moyen-Orient permettent de répondre par l’affirmative. Car la situation à la dernière année du mandat de George W. Bush ressemble à celle qui prévalait à la fin du mandat de Bill Clinton. Les deux présidents ont essayé, avant de quitter leurs fonctions, de résoudre un des plus dangereux conflits du monde. Il est clair que l’administration Bush a perdu sept années qu’elle aurait pu exploiter pour tenter de trouver une solution à ce conflit. Maintenant, nous sommes revenus à la case départ et il faut revenir aux négociations de Camp David et de Taba. Mieux vaut tard que jamais.
• Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, invité à Madrid pour le Forum de l’Alliance des civilisations, est arrivé avec une armada d’une centaine de chefs d’entreprise. Il entend profiter de sa visite en Espagne pour obtenir le soutien énergique de José-Luis Zapatero à l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne, que bloque Nicolas Sarkozy.
 Entretien avec Mohamed Khatami, ancien président iranien et initiateur de l’Alliance des civilisations
Le dialogue des civilisations passe par les religions, car ce sont des éléments essentiels des cultures, mais va bien au-delà pour s’intéresser aux problèmes politiques comme la pauvreté. En Iran, le chiisme admet l’interprétation, c’est pourquoi il n’y a pas de contradictions entre les normes religieuses et civiles. Au demeurant, la théorie selon laquelle la séparation de la religion et de l’État, selon le mode occidental, résoud tous les problèmes trouve sa limite quand on observe les deux guerres mondiales provoquées par des régimes séculiers. Les religions ne s’opposent pas à la liberté, au développement et à la démocratie. Nous ne sommes plus à l’époque médiévale.

AL-WATAN (QUOTIDIEN SAOUDIEN)
George Bush arrive en Arabie saoudite à une époque charnière pour son pays et pour le monde. Avec le début du processus électoral pour l’élection de son successeur et la montée des pressions populaires pour la résolution des nombreuses crises provoquées par ses politiques, notamment au Proche-Orient, il est convaincu qu’il a besoin d’écouter les principaux concernées et ceux qui ont une influence sur la scène mondiale. Si ce n’est pour redéfinir ses politiques, au moins pour rectifier les erreurs, avant qu’il ne soit trop tard. Ce que la direction saoudienne va dire au président Bush ne sera pas moins sincère que ce que le royaume a toujours demandé à Washington, plus précisément de ne plus faire preuve de partialité en faveur d’Israël. Les dirigeants saoudiens vont aussi demander à Bush de déployer les efforts nécessaires pour édifier un Etat palestinien souverain et protéger l’unité et l’indépendance de l’Irak.

LE MONDE (QUOTIDIEN FRANÇAIS, SOCIAL-DEMOCRATE)
 Natalie Nougayrède (journaliste proche de Bernard Kouchner)
La France, qui depuis des mois se trouvait en première ligne dans l’affaire libanaise, a récemment vu son rôle de principal médiateur supplanté par un autre acteur : la Ligue arabe. L’offensive diplomatique lancée par Nicolas Sarkozy en novembre 2007 pour rompre l’isolement de la Syrie semble avoir fait long feu.
Les détails de cet effort, tels qu’ils sont décrits par des sources diplomatiques concordantes, mettent en évidence plusieurs traits de l’action extérieure de Nicolas Sarkozy et de son équipe : un recours intensif aux contacts noués avec les services secrets étrangers quand M. Sarkozy était ministre de l’intérieur (2002-2004 et 2005-2007), une propension au passage en force, un goût du secret et de l’action en solo, au détriment parfois de la cohésion du message français. S’y ajoute une tendance à croire que les complexités d’un dossier, les lourdeurs du passé et du rapport de force politique peuvent être balayées par un simple sursaut de dynamisme présidentiel.
Sur le dossier libanais, Nicolas Sarkozy a voulu tout accélérer en faisant entrer en jeu ses hommes de confiance, Claude Guéant et Jean-David Lévitte, en lieu et place de Bernard Kouchner et de Jean-Claude Cousseran.
Habitué du monde du renseignement, Claude Guéant a cherché à tirer profit des relations nouées avec les services syriens dans l’anti-terrorisme, notamment avec le chef du renseignement militaire Assaf Chawkat. M. Guéant se serait aussi appuyé sur des intermédiaires syro-libanais du monde des affaires et sur le Qatar.
Bernard Kouchner, tout en se dépensant en négociations marathon à Beyrouth, bouillonnait d’agacement contre l’Élysée, qui ne le mettait pas toujours dans la confidence. Devant l’absence de résultats tangibles, les États-uniens laissent éclater leur colère à l’occasion d’une réunion à Paris sur le Liban, mi-décembre. La secrétaire d’Etat, Condoleezza Rice, et le conseiller pour la sécurité nationale, Steven Hadley, demandent que les contacts cessent avec Damas, qui selon eux berne ses interlocuteurs. Jean-David Levitte, diplomate habile, s’emploie à les rassurer. Puis, le 30 décembre, alors qu’il est en visite en Égypte, M. Sarkozy annonce publiquement ce qu’il a dit déjà en privé aux Américains : la fin de la partie a sonné avec Bachar Al-Assad.

LIBERATION (QUOTIDIEN FRANÇAIS, OPPOSITION)
 Marek Halter, écrivain
Une politique d’ostracisme accentue la dépendance de la Syrie vis-à-vis de l’Iran d’Ahmadinejad, elle condamne le Liban à la domination du Hezbollah, voir même, à la longue, à sa disparition. Enfin, elle conduit inévitablement à la guerre entre la Syrie et Israël. Avec la Syrie, seul pays laïc dans le monde arabe, on peut encore faire de la politique en s’affranchissant de la théologie. Les médias internationaux accusent agressivement la Syrie, à tort ou à raison, mais pour l’instant sans preuve, d’avoir trempé dans l’assassinat de Rafic Hariri comme dans celui des autres députés libanais. Ce qui a pour premier effet de rapprocher l’opposition syrienne du pouvoir. Accepter, de la part d’Israël, les négociations avec la Syrie, c’est affaiblir tous les groupes terroristes, y compris le Hamas, qui ont leur siège à Damas. Seul un régime fort, comme l’est celui de Bachar al-Assad, peut faire un pas vers la paix avec Israël sans craindre les réactions de la rue. La paix passe par Damas !

LE PARISIEN (QUOTIDIEN POPULAIRE FRANÇAIS)
Le Gala destiné à récolter des fonds en faveur des gardes-frontières israéliens, hier à Paris, a été perturbé par des manifestants opposés à l’occupation israélienne des Territoires palestiniens. La police a procédé à 40 interpellations.

LES ECHOS (QUOTIDIEN ECONOMIQUE FRANÇAIS)
À l’issue de longues négociations entreprises à l’initiative des Émiratis, Total, Suez et Areva annonceront à l’occasion du voyage de Nicolas Sarkozy dans les Émirats la construction de deux réacteurs nucléaires de type EPR à Abou Dhabi. La réalisation de ce contrat sera longue car elle devra être précédée d’un important travail législatif et réglementaire pour conformer les Émirats aux normes internationales. La mise en service n’interviendra pas avant 2016.
De son côté Gaz de France a ouvert un bureau à Qatar et annoncera une coopération avec Qatar Petroleum en matière d’exploration à l’international.

LE FIGARO (QUOTIDIEN FRANÇAIS, MAJORITE PRESIDENTIELLE)
La Slovénie assume la présidence de l’Union européenne pour le premier semestre 2008, mais elle ne dispose d’ambassades que dans une cinquantaine d’États. Aussi la France la représentera —en tant qu’État et en tant que présidente de l’Union— dans 110 pays où elle met à disposition ses ambassades et son personnel diplomatique. Au second semestre 2008, la France assumera la présidence de l’Union, en nom propre cette fois.

LE TEMPS (QUOTIDIEN SUISSE)
 Shlomo Ben-Ami, vice-président du Centre international de Tolède pour la paix
Comme le montrent les exemples de l’Egypte, de la Syrie et de la Libye, la succession héréditaire n’est pas réactionnaire par nature. Ces États ont choisi l’ouverture dans la stabilité. En Égypte, Moubarak prépare sa succession de façon particulièrement sophistiquée : les réformes économiques libérales qui, depuis 2004, ont beaucoup amélioré l’économie égyptienne, sont attribuées à son fils Gamal, tandis que tout est fait pour écarter la menace de l’islamisme. En Syrie, Bachar el-Assad demeure loyal à l’héritage de son père. Cela devrait être une invitation au dialogue avec les États-Unis et à un accord avec Israël, plutôt qu’à une incitation à lui faire la guerre. En Libye, l’ouverture de Khadafi se comprend par sa volonté de légitimer son fils Seif el-Islam.

ABC (QUOTIDIEN ESPAGNOL, MONARCHISTE)
Le chef d’orchestre Daniel Barenboim est le premier citoyen israélien à obtenir un passeport palestinien à titre honoraire. En 1999, il avait fondé un orchestre binational avec Edward Saïd et avait reçu en 2002 le Prix du Prince des Asturies pour la Paix. Il est a également été fait citoyen espagnol.

THE TIMES (QUOTIDIEN BRITANNIQUE, GROUPE MURDOCH)
Dans un entretien au Andrew Marr Show sur BBC One, Lord Malloch-Brown, ancien secrétaire général adjoint de l’Onu et actuel secrétaire d’État aux Affaires étrangères du gouvernement Brown, a déclaré a que la guerre en Irak était « un épisode terrible pour tout le monde ». Trop de gens sont morts pour que l’on puisse se permettre le moindre triomphalisme, a-t-il poursuivi.

THE INDEPENDENT (QUOTIDIEN BRITANNIQUE)
Le général Robert Cone, n°2 des forces US en Afghanistan, a vivement critiqué la politique britannique de soutien aux milices locales pour vaincre les talibans. Le mois dernier le premier ministre Gordon Brown avait donné des instructions pour former des Afghans à défendre leur village selon le modèle traditionnel de « l’arbakai ».

Audiovisuel international

CHAINE SATELLITAIRE SYRIENNE
 Moshen Bilal, ministre syrien de l’Information
La Syrie condamne le terrorisme, y compris le terrorisme d’État pratiqué par Israël dans les territoires arabes occupés.

Tendances et événements au Liban

La crise victime de l’escalade américaine permanente

Alors que les acteurs locaux sont incapables de produire la moindre solution, la crise arabe reste au centre de l’intérêt des grandes capitales de ce monde. La Ligue arabe va tenter une nouvelle fois —et peut-être une dernière— de trouver un terrain d’entente entre le 14-mars et l’opposition au sujet du deuxième point de l’initiative arabe appelant à la formation d’un gouvernement d’union nationale. En attendant le retour du secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, la scène politique présente les indices suivants :
 1. Des informations ont filtré sur la rencontre imprévue qui a eu lieu entre Saad Hariri et Amr Moussa avant le départ de ce dernier. M. Hariri aurait ramené la crise à la case départ, en refusant d’envisager et de conclure un accord politique avec l’opposition avant l’élection du général Michel Sleimane à la présidence de la République. Hariri a rejeté une proposition de rencontrer le général Michel Aoun, mandaté par l’opposition pour négocier en son nom.
 2. Le secrétaire général du Hezbollah, sayyed Hassan Nasrallah, a appuyé l’idée de formation d’un gouvernement transitoire dont la principale tâche serait d’élaborer une nouvelle loi électorale. Il a souligné que la majorité des Libanais soutenait cette proposition. Sayyed Nasrallah a accusé les loyalistes du 14-mars de torpiller toutes les initiatives et démarches locales, arabes et internationales, à la demande des États-uniens. Il a révélé que certaines forces du 14-mars souhaitent sincèrement trouver une issue rapide à la crise mais étaient empêchées par les États-Unis de s’exprimer et d’agir conformément à leurs convictions.
 3. George Bush persévère à vouloir approcher le dossier libanais à travers des attaques virulentes contre le Hezbollah, qui est pourtant un des partis politiques libanais les plus grands et les plus populaires. Le président états-uniens, qui arrive ce lundi en Arabie saoudite, a réaffirmé son soutien total au gouvernement de Fouad Siniora, qu’une majorité de Libanais considère comme illégitime et anticonstitutionnel. Au passage, il a dénoncé ce qu’il appelle les ingérences syro-iraniennes dans les affaires internes du Liban. Pourtant, ces deux pays sont invités par les puissances occidentales à intervenir au Liban pour faire pression sur l’opposition afin qu’elle abandonne ses revendications.
 4. L’implantation des réfugiés palestiniens revient en force dans le discours politique libanais après que George Bush eut enterré officiellement le droit au retour et proposé leur indemnisation. Dans ce cadre, les observateurs s’étonnent du communiqué du bureau de Fouad Siniora affirmant que l’implantation des réfugiés est désormais une éventualité, alors que pendant longtemps il tournait en dérision les mises en garde de l’opposition concernant ce danger.
 5. Des partis de l’opposition s’apprêtent à adopter l’affaire des quatre généraux injustement détenus dans l’affaire de l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri. Cette affaire prend une dimension politique et humaine après que la commission des droits de l’homme de Genève eut dénoncé leur incarcération depuis deux ans et quatre mois sans qu’aucun chef d’inculpation ne soit retenu contre eux.
 6. L’opposition est déterminée à défendre ses droits coûte que coûte et à n’importe quel prix, surtout qu’avec la réapparition du spectre de l’implantation des Palestiniens, c’est l’unité même du Liban et son intégrité territoriale qui sont en danger.

Presse libanaise

L’ORIENT-LE JOUR (QUOTIDIEN FRANCOPHONE, PROCHE DU 14-MARS)
Pendant que les Libanais continuent de faire la seule chose qu’on veut bien leur autoriser —attendre—, les décideurs, eux, semblent s’être donné le mot, le week-end dernier, pour considérablement hausser le ton. Hosni Moubarak d’abord : par le truchement de deux mises en garde aux leaders libanais en moins de 24 heures, le raïs égyptien a dit tout haut ce que l’ensemble de ses homologues de la communauté internationale doivent penser tout bas : « Nous nous laverons les mains du Liban si l’initiative arabe échoue », a-t-il déclaré, mettant en garde ceux qui veulent détruire le Liban « pour servir des intérêts obtus ». Quant au président US, George W. Bush, il a dénoncé l’Iran, qui « sape les espoirs de paix libanais en armant le groupe terroriste du Hezbollah ». Le patron du parti de Dieu, tout en affirmant hier être optimiste quant à l’avenir du pays, a prévenu qu’il n’allait pas attendre 18 ans « pour gagner sur le plan politique, comme il nous avait fallu pour libérer le Sud ».
Enfin, le président français, Nicolas Sarkozy, s’est montré « très très clair » face à la Syrie : les précédents contacts entre Paris et Damas « ne constituaient pas en eux-mêmes un début de normalisation ; seul un résultat concret au Liban autoriserait une reprise du dialogue avec la Syrie », a-t-il martelé. Laquelle Syrie, aussi, continue d’abonder dans la seule chose qu’elle sait faire : atermoyer. « Damas attend que Amr Moussa poursuive ses efforts à Beyrouth le plus vite possible », a fait savoir, hier, l’agence Sana.

AD-DIYAR (QUOTIDIEN PROCHE DE L’OPPOSITION)
Aucune solution à la crise libanaise ne semble poindre à l’horizon. Le seul espoir réside dans la prochaine mission à Beyrouth du secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa.

Tendances est un bulletin quotidien de veille politique sur le Proche-Orient, réalisé par l’agence New Orient News à Beyrouth. Retrouvez-le sur Voltairenet.org, en versions allemande, arabe, anglaise, espagnole et française. Consultez également Indicators, le bulletin quotidien de veille économique sur le Proche-Orient, disponible en versions anglaise, espagnole et arabe.