Tendances et événements au Proche-Orient

Gaza aux premières lignes, les Arabes hésitants

Les souffrances multiformes infligées par les Israéliens à la Bande de Gaza restent en tête de l’actualité traitée par les médias et les analystes arabes. La poursuite des tueries et du blocus ont fait apparaître de nouvelles données :
 1. Le « rationnement du blocus » imposé par Israël a pour but d’aider les Arabes qui tournent dans l’orbite de Washington et de Tel-Aviv à sortir de l’embarras dans lequel ils se trouvent, d’autant qu’ils ont directement contribué à nourrir et à matérialiser l’agenda palestinien que George Bush a lancé lors de sa tournée. Un agenda qui consiste à assurer une couverture totale à tous les crimes d’Israël, avec en cerise sur le gâteau, l’enterrement du droit au retour des réfugiés palestiniens. Après de fortes pressions, le Premier ministre israélien, Ehud Olmert, a autorisé l’acheminement au compte-gouttes du fioul nécessaire au fonctionnement de la centrale électrique de Gaza. Mais le blocus implacable n’a toujours pas été levé.
 2. Les manifestations de colère en Cisjordanie ont imposé un climat de rapprochement entre le Fatah et le Hamas et les autres organisations palestiniennes. Le discours politique développé ces dernières 48 heures met l’accent sur l’unité nationale et la résistance. De la sorte, l’élite qui s’est rendue coupable de compromission avec les États-Unis et Israël, en s’engageant dans la chasse aux résistants, se retrouve isolée.
 3. Un début de mouvement populaire en Jordanie, en Égypte et dans certains pays du Golfe commence à apparaître. Dans ce contexte, le congrès des organisations palestiniennes de l’opposition, qui entame ses travaux mercredi à Damas, pourrait devenir un rendez-vous important pour l’établissement d’un plan d’action populaire arabe en signe de solidarité avec les Palestiniens.
 4. Les Européens ont exprimé une position hostile aux punitions collectives infligées par les Israéliens aux 1,5 millions de Gazaïotes. Par ailleurs, l’Iran tente de mobiliser l’Organisation de la conférence islamique pour une réunion des ministres des Affaires étrangères. Une initiative bloquée pour l’instant par les pays arabes dits « modérés ».
 5. L’attitude officielle arabe évolue dans deux directions : une première tendance, conduite par la Syrie, appelle à des mesures arabes globales visant à matérialiser politiquement la solidarité avec les Palestiniens et à renforcer l’unité inter-palestinienne. L’autre tendance, conduite par l’axe « modéré », veut se contenter de condamnations verbales et d’une action au Conseil de sécurité, sans aller plus loin.

Presse et agences internationales

AL QABAS (QUOTIDIEN KOWEITIEN)
 Robert Malley, International Crisis Group
La Bande de Gaza souffre de pauvreté, de chômage, de pénuries de médicaments, d’électricité et d’essence, et d’autres matières de première nécessité en raison du blocus. Cela pourrait constituer l’étincelle de la prochaine guerre israélo-arabe, surtout avec la poursuite des opérations militaires israéliennes contre Gaza à cause des tirs de roquettes par les combattants du Hamas. Aucune des deux parties en conflit ne peut rester les bras croisés face aux exactions de l’autre partie.
L’option militaire n’est pas le premier choix d’Israël ou du Hamas. Mais les événements actuels se sont accélérés à un tel rythme qu’ils vont provoquer de lourdes pertes, favoriser l’émergence d’une génération de Gazaïotes amers, et détruire le processus de paix. Pour des considérations humanitaires, le cessez-le-feu et la levée du blocus imposé au peuple de Gaza pourrait constituer la seule issue logique.

TECHRINE (QUOTIDIEN SYRIEN)
 Omar Jaftali
Lorsqu’il y a quelques jours George Bush déclarait, à Jérusalem, qu’il comprendrait si une opération israélienne d’envergure était lancée contre Gaza, il a donné ouvertement le feu vert à Ehud Olmert pour lancer une agression totale contre ce territoire. Le président américain est donc complice du terrorisme contre le peuple palestinien, au même titre qu’il était complice de l’État hébreu dans la guerre de juillet 2006 au Liban. Ses déclarations sur les deux États ne sont que purs mensonges dits au début de sa tournée régionale.

AL-RAYA (QUOTIDIEN QATARI)
La décision de certains pays arabes, dont le Qatar, d’envoyer une aide urgente pour atténuer la souffrance des habitants de Gaza provoquée par l’interruption du courant électrique, est courageuse. Les pays arabes et musulmans doivent suivre cet exemple et briser le blocus injuste imposé par Israël à ce territoire. Tous les États arabes doivent impérativement briser ce blocus et envoyer une aide de toute sorte aux Palestiniens.

AL-KHALEEJ (QUOTIDIEN EMIRATI)
« O Arabe et Musulmans ». Cette expression faisait partie des slogans scandés par les enfants et inscrits sur les banderoles brandies à Gaza lors des manifestations de protestation contre le désastre humanitaire. Peut-être que ce cri désespéré parviendra-t-il aux oreilles des personnes concernées, comme le cri « O Mohtassem », prononcée par cette femme, était arrivé aux oreilles d’al-Mohtassem. Le calife avait alors mobilisé l’armée et ordonné la conquête de Ammouriya, occupé par les Byzantins. Mais il s’agit d’une autre époque ou l’obscurité et l’obscurantisme ne prévalaient pas.

AL-QABAS (QUOTIDIEN KOWEITIEN)
 Naoum Berniyah
Hassan Nasrallah occupe une place de choix dans la liste israélienne des personnes à liquider. Et ce ne sont pas ses discours mais ses actes qui ont placé son nom sur cette liste. Hassan Nasrallah a succédé à Abbas Moussaoui après son assassinat. Il est plus éloquent, plus compétent, plus dur et plus radical que son prédécesseur. Et les Iraniens, qui ont pris l’assassinat comme un affront personnel, ont riposté moins de deux mois après, en avril 1992, en faisant sauter l’ambassade d’Israël en Argentine, tuant 32 Israéliens et Argentins. Pour des considérations bien particulières, c’est le Hezbollah qui a été accusé de l’attentat. Mais la décision a été prise et exécutée par des agents du gouvernement iranien.

LE MONDE (QUOTIDIEN FRANÇAIS, SOCIAL-DEMOCRATE)
 Natalie Nougayrède
Les ministres des Affaires étrangères des pays traitant le dossier nucléaire iranien (États-Unis, Royaume-Uni, France, Allemagne, Russie, Chine) doivent se réunir mardi 22 janvier à Berlin pour discuter de nouvelles sanctions contre l’Iran à l’Onu. Cependant, l’idée de nouvelles sanctions onusiennes ou européennes patine. Chacun s’emploie à réparer les dégâts causés par le rapport des agences de renseignement états-uniennes, publié le 3 décembre 2007, qui a eu pour effet d’atténuer la perception de la menace et le sentiment qu’il y avait urgence à agir. Il relèverait d’un règlement de comptes entre responsables US, après les manipulations d’informations qui ont conduit à la guerre en Irak, en 2003. Il a sans doute écarté le scénario d’une action militaire US contre l’Iran, mais c’est désormais la possibilité d’une initiative israélienne qui est mentionnée.

EL PAIS (QUOTIDIEN ESPAGNOL, MAJORITE PARLEMENTAIRE)
Intervenant au forum stratégique annuel d’Herzliya (Israël), l’ancien Premier ministre espagnol José María Aznar a critiqué la politique proche-orientale du gouvernement Zapatero. Il a surtout plaidé pour l’intégration d’Israël dans l’Otan. « Je crois en l’Occident », a-t-il déclaré. « Il n’y a pas de meilleure alternative. Je ne veux pas être protégé par les Chinois, ni contrôlé par les Russes, ni dominé par l’islam. Je crois qu’Israël est partie intégrante de l’Occident. Ceux qui ne pensent pas ainsi sont soit dans l’erreur, soit défaitistes ».

THE FINANCIAL TIMES (QUOTIDIEN BRITANNIQUE)
L’Indian Space Research Organisation (ISRO) a lancé lundi un satellite israélien depuis sa base de Sriharikota (Andhra Pradesh). Il s’agit d’un TecSAR, placé sur une orbite distante de 550km de la terre et sur une inclinaison de 41 degré par rapport à l’équateur. Ce satellite est en mesure de surveiller l’Iran sans crainte de perturbations météorologiques. Ce lancement est susceptible de modifier les relations stratégiques dans la région, y compris les relations indo-iraniennes. Jusqu’à présent, New Delhi entretient des relations commerciales avec Téhéran et le soutient dans les forums internationaux.

THE GUARDIAN (QUOTIDIEN BRITANNIQUE, MAJORITE PARLEMENTAIRE)
• Suite à une erreur de gestion, le gouvernement iranien n’a pas payé sa facture de gaz au Turkmenistan voisin, qui a coupé l’approvisionnement. En cet hiver rigoureux, cette coupure de chauffage a immédiatement provoqué la mort de 64 personnes dans de petits villages. Se saisissant de l’affaire, le Parlement a voté une loi en urgence enjoignant le gouvernement de garantir les approvisionnements. Mais le président Ahmadinejad s’est rebiffé, n’admettant pas que les parlementaires lui dictent sa conduite. En définitive, le Guide suprême de la Révolution, l’Ayatollah Ali Khamenei, a dû intervenir publiquement pour ramener Ahmadinejad à ses devoirs.
Cinq anciens responsables militaires de l’Otan viennent de rendre public un rapport indépendant qui sera discuté au prochain sommet de l’Alliance atlantique. Ils proposent de créer un directoire États-Unis/Otan/Union européenne et d’adopter de nouvelles règles de fonctionnement : les décisions de l’Otan seraient prises à la majorité simple des seuls États membres participant à une opération militaire ; les États membres perdraient la possibilité de déterminer leurs propres règles d’engagement et soumettraient leurs soldats à des instructions uniques ; l’emploi de la force pourrait être décidé en l’absence de résolution de l’Onu dès lors qu’une action immédiate est nécessaire à la protection de nombreux êtres humains ; l’Alliance pourrait frapper de manière préventive, y compris en utilisant l’arme nucléaire.

LOS ANGELES TIMES (QUOTIDIEN ÉTATS-UNIEN)
Pour Human Rights Watch, la nomination de Musa Hilal, responsable d’atrocités et interdit de circulation par l’Onu, comme conseiller du ministre soudanais des Affaires fédérales, est une gifle infligée par le président Omar al-Bashir à toutes les victimes du Darfour. M. Al-Bashir a démenti, lors d’une visite en Turquie, les accusations portées contre M. Hilal. Une polémique identique avait surgi après la nomination d’Ahmed Haroun, lui aussi accusé de crimes de guerre, comme ministre des Affaires humanitaires.

THE WALL STREET JOURNAL (QUOTIDIEN FINANCIER ÉTATS-UNIEN)
L’ancien président Bill Clinton, qui est l’un des trois propriétaires du Yucaipa Global Partnership Fund, tente de se retirer de cette société de manière à ne pas placer son épouse Hillary face à des conflits d’intérêts. Les deux autres propriétaires sont son ami Ron Burkle, qui a fait fortune dans la grande distribution, et cheikh Mohammed bin Rashid al-Maktoum, souverain de Dubaï. Un premier mouvement de retrait a été effectué lorsque M. Clinton a fait jouer une clause particulière pour ne pas être impliqué dans l’achat par le Yucaipa Global Partnership Fund de parts importantes de l’agence de presse financière chinoise, Xinhua Finance Media Ltd. Au demeurant, les Clinton ne sont pas les seuls dans la course à la Maison-Blanche à avoir des intérêts économiques dans le Golfe. Ruddy Giuliani, via sa firme Giuliani Partners, est lié à l’émir de Qatar qu’il conseille.

Audiovisuel international

CHAINE SATELLITAIRE SYRIENNE
Émission : Au cœur de l’événement
- Mohammad Hourani, membre du Conseil révolutionnaire du Fatah
L’objectif de l’agression israélienne contre Gaza est de saigner le peuple palestinien. Israël veut consacrer l’état de guerre et de division entre les Palestiniens.
 Talal Naji, numéro 2 du FPLP-CG
La visite de George Bush a fourni à Israël toute la légitimité et la couverture dont il avait besoin pour lancer son agression.
Le monde entier s’émeut lorsqu’un Israélien est enlevé, mais il ne bouge pas le petit doigt quand toute une nation est supprimée.
 Jamal Nassar, député palestinien du Hamas
3 700 des 4∞ 000 usines et entreprises de Gaza ont fermé leurs portes à cause du blocus. Le Fatah et le Hamas doivent prendre des mesures sérieuses sur la voie de la réconciliation.

Tendances et événements au Liban

La rue bouillonne pour diverses raisons

La rue bouillonne au Liban dans plusieurs directions et pour diverses raisons, en attendant la réunion des ministres arabes des Affaires étrangères, dimanche 27 janvier, pour examiner les résultats de la mission de Amr Moussa au Liban. Les dernières 24 heures ont enregistré les développements suivants :
 1. Une hystérie s’est emparée de la classe politique israélienne après le discours du secrétaire général du Hezbollah, sayyed Hassan Nasrallah. Les Israéliens ont confirmé les informations dévoilées par le chef de la Résistance sur les restes de corps de soldats aux mains du Hezbollah. L’armée israélienne a également procédé à des mouvements de troupes dans les fermes de Chébaa occupées.
 2. Des personnalités libanaises, connues pour leurs relations passées avec Israël, ont dénoncé le caractère « macabre » des propos de sayyed Nasrallah (L’ancien président Amine Gemayel et le chef de l’ancienne milice des Forces libanaises, Samir Geagea). Ces mêmes personnalités n’avaient pourtant exprimé aucune émotion lorsqu’Israël détruisait les villes et villages libanais, en juillet-août 2006, tuant plus de 1 200 civils.
 3. Des groupes de jeunes en colère sont descendus dans les rues de certains quartiers de Beyrouth pour protester contre les coupures sauvages du courant électrique et contre les conditions de vie de plus en plus difficiles. Ces mouvements, présentés comme spontanés, interviennent à deux jours de la grève générale décrétés par de nombreux syndicats pour dénoncer la cherté de vie et la faiblesse du pouvoir d’achat. Les loyalistes du 14-mars accusent l’opposition de se tenir derrière ces émeutes. Mais des informations sûres montrent que l’opposition est intervenue énergiquement pour ramener le calme dans les quartiers concernés et permettre la réouverture des routes.
 4. Les massacres perpétrés par les Israéliens à Gaza ont provoqué la colère des réfugiés palestiniens du Liban qui sont descendus par milliers dans les rues pour exprimer leur solidarité avec leur compatriotes martyrisés. Partisans du Fatah et du Hamas ont défilé ensemble. Après la prière du vendredi, d’autres manifestations, plus organisées, vont être avoir lieu dans plusieurs régions libanaises.

Presse libanaise

L’ORIENT-LE JOUR (QUOTIDIEN FRANCOPHONE, PROCHE DU 14-MARS)
Moins de vingt-quatre heures après la fin de la mission de Amr Moussa, la Syrie et ses alliés locaux ont rapidement concrétisé leur attitude obstructionniste, comme le démontrent deux développements enregistrés hier : Damas a entrepris d’interdire le passage de produits alimentaires vers le Liban (information démentie par le ministre libanais concerné et par le directeur des douanes syriennes, ndlr) ; et en soirée, des groupes de partisans du Hezbollah (Selon les services de sécurité, il ne s’agissait pas de partisans du Hezbollah, ndlr) ont tenté de couper la route de l’aéroport, notamment au niveau du tunnel Sélim Salam, sous prétexte de protester contre les coupures d’électricité. L’armée est intervenue pour disperser les émeutiers, mais les désordres se sont étendus aux secteurs de Zokak el-Blatt et Noueiry. Les forces de l’ordre ont réussi à rétablir le calme, mais la question reste de savoir si le 8 Mars n’est pas tenté de réitérer la funeste expérience du 23 janvier 2007.

AD-DIYAR (QUOTIDIEN PROCHE DE L’OPPOSITION)
Le Liban semble être entré dans une phase dangereuse. Les déclarations faites hier avaient une forte connotation partitionniste. Le Liban se dirige vers l’inconnu ou vers la partition.
Les propos d’Amine Gemayel se disant écœuré des déclarations de Sayyed Hassan Nadrallah ressemblaient fort à ceux reproduits dans le Yediot Aharonot.

Déclarations publiques

 AMINE GEMAYEL, ANCIEN PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE (14-MARS)
L’opposition a saboté l’initiative de la Ligue arabe. Le 14 Mars continue d’œuvrer en vue d’une solution politique de la crise, mais il est prêt à toutes les éventualités.
Il y a une harmonie totale entre la position du 14-mars et l’interprétation donnée par la Ligue arabe à son plan en trois points pour le règlement de la crise.
La réunion avec le général Michel Aoun a eu lieu en toute bonne volonté et esprit d’ouverture. Nous sommes restés attachés à la candidature du général Michel Sleimane.
Nous sommes aussi restés attachés au texte et à l’esprit du plan arabe, ainsi qu’à l’interprétation qui en a été faite par le secrétaire général et nous avons accepté d’abandonner la moitié plus un au sein du gouvernement, contre un abandon par l’opposition du tiers de blocage.

 NAWAF MOUSSAOUI, RESPONSABLE DES RELATIONS INTERNATIONALES DU HEZBOLLAH
Nous dénonçons la campagne menée par des vendus contre le secrétaire général du Hezbollah. Il est clair que nous nous trouvons face à un mot d’ordre américano-israélien visant à susciter des prises de position en flèche pour détourner l’attention de la crise interne qui frappe l’entité sioniste.
Le but est de transposer la tension au sein de l’entité sioniste vers le Liban afin d’alléger l’embarras dans lequel se trouve le gouvernement israélien. Cela s’inscrit dans le prolongement de la traîtrise et de la collusion avec l’ennemi qui se sont manifestées avant, pendant et après la guerre de juillet 2006).
Il n’est pas surprenant que certains qui font partie de cette bande et qui ne maîtrisent pas bien la langue arabe ni ses lettres fassent semblant d’avoir un sentiment humanitaire alors que dans le même temps, ils restent indifférents face aux massacres perpétrés par les amis des Américains et leurs alliés à Gaza. Ceux qui organisent des agapes infamantes en l’honneur de l’ambassadeur de l’Administration Bush n’ont-ils pas honte de le faire, alors que les enfants de Gaza ont faim et qu’ils meurent de maladie du fait du blocus qui leur est imposé ?
Ceux qui se vantent d’être les amis des États-uniens, lesquels sont eux-mêmes les amis des Israéliens, n’ont-ils pas honte face à leur impuissance de convaincre l’Administration états-unienne d’œuvrer afin de mettre fin aux épreuves du peuple palestinien ? Leurs sentiments ne se manifestent-ils que face aux restes des cadavres israéliens ? Leurs sentiments ne se réveillent-ils pas devant le spectacle des enfants, des vieillards et des femmes tués en Palestine ? Leurs voix ne s’élèvent-elles que face aux Libanais nobles qui défendent la dignité des Arabes ?
Ce qui incite au dégoût est d’entendre parler celui qui a suivi les massacres de Sabra et Chatila et qui a porté préjudice à la population durant son mandat funeste (Allusion à Amine Gemayel, ndlr). S’il se respectait un instant, il se serait tu et aurait évité d’implorer l’aide américaine en contrepartie de ses basses déclarations. Sa photo et sa voix étaient constamment une malédiction pour les Libanais. Tout ce qu’il a entrepris s’est soldé par une catastrophe.

 WALID JOUMBLATT, LEADER DRUZE (14-MARS)
Les slogans ronflants lancés par certaines forces lovées au creux de l’axe syro-iranien, comme le partenariat ou l’arrêt de l’unilatéralisme et du monopole, ne leurrent plus personne. Les lignes politiques de ces forces soi-disant d’opposition sont désormais transparentes, maintenant qu’elles décuplent d’efforts pour saper les bases du régime démocratique au Liban aussi bien que tous les fondements de l’accord de Taëf.
Tout est clair maintenant : le blocage systématique de toutes les initiatives politiques, locales, arabes ou internationales, est la preuve patente du danger de leurs orientations.
La politique de l’intimidation et de la terreur fait fuir tout investissement étranger, toute création d’emplois : voilà pourquoi il est clair que cette détermination à détruire l’économie a été bien planifiée et bien programmée.
Leur détermination (Allusion à l’opposition, ndlr) à faire échouer tous les efforts politiques, diplomatiques et économiques du gouvernement va se heurter contre le mur de détermination et de résistance du Premier ministre et des ministres.
Le tribunal international reste à la base de tout ; il est la quintessence de cette lutte, de leur volonté de mener jusqu’au bout leur plan putschiste : ils veulent changer les données de ce tribunal, le dynamiter sur le plan local, et même international s’ils pouvaient y parvenir. Mais nous, au sein du 14-mars, nous ne reculerons pas, nous n’abdiquerons pas quant à ce tribunal parce qu’il demeure le seul moyen de faire triompher la vérité et la justice, et de sanctionner les coupables.

Tendances est un bulletin quotidien de veille politique sur le Proche-Orient, réalisé par l’agence New Orient News à Beyrouth. Retrouvez-le sur Voltairenet.org, en versions allemande, arabe, anglaise, espagnole et française. Consultez également Indicators, le bulletin quotidien de veille économique sur le Proche-Orient, disponible en versions anglaise, espagnole et arabe.