Il y a 25 ans, un groupe d’étudiants iraniens prenait l’ambassade américaine à Téhéran, prenant nos Marines et nos diplomates en otage et laissant les Américains se demander : « Pourquoi nous haïssent-ils ? ». Aujourd’hui, l’Iran est encore en haut de l’agenda politique international et nous ne semblons pas disposer de pistes pour traiter cette guerre. Il faut commencer par analyser les erreurs commises les 14 dernières années avec un autre membre de l’« Axe du mal », l’Irak, car il y a de nombreuses similarités entre les deux pays et que l’Iran a beaucoup appris des techniques irakiennes pour tromper l’opinion. Il y a quatre leçons à garder de l’Irak :
 Il faut se méfier du chant des sirènes concernant les changements de régimes faciles. Nous étions persuadés que le régime de Saddam Hussein était si haï que la population soutiendrait le changement de régime venant de l’étranger. Au finale, non seulement il a fallu une invasion pour que le régime change, mais en plus elle s’est révélée avoir été menée avec un nombre d’homme insuffisant. Les Iraniens aussi veulent un nouveau régime, mais ils ne veulent pas d’une autre révolution et ils sont nationalistes. Ils résisteront à tous les efforts étrangers pour interférer dans leurs affaires intérieures.
 Une solution diplomatique est préférable à une option militaire car nous n’avons pas les moyens militaires actuellement pour envahir ce pays.
 Une approche multilatérale est préférable à une option unilatérale et elle peut produire de meilleurs résultats. Les États-Unis ont actuellement une politique du bâton sans la carotte et l’Europe et le Japon une politique de la carotte sans le bâton… peut-être est-il temps d’associer les deux ?
 Il est plus facile d’avoir des alliés pour des mesures punitives si on négocie de façon précise à l’avance de quoi il s’agira et dans quelles conditions on prendra ces mesures.

Source
New York Times (États-Unis)
Le New York Times ambitionne d’être le premier quotidien global au travers de ses éditions étrangères.
El Mundo (Espagne)

« What the Mullahs Learned From the Neighbors », par Kenneth M. Pollack, New York Times, 9 Novembre 2004.