Tendances et événements au Proche-Orient

Israël : entre l’absorption du choc Winograd et les élections anticipées

De nombreux développements sont venus occuper le devant de la scène ces dernières 24 heures, aussi bien du côté palestinien qu’israélien :
 1. Sous la pression des États-Unis, les principales forces qui siègent au gouvernement israélien tentent de tourner la page du rapport Winograd, rédigé de manière à limiter les dégâts pour le Premier ministre Ehud Olmert. Il est clair que le ministre de la Défense, le travailliste Ehud Barak, prend son temps avant d’arrêter sa décision définitive. Il est soumis de la part de son parti à de fortes pressions pour quitter la coalition au pouvoir, ce qui risquerait de faire tomber le gouvernement Olmert. Ce dernier est également soumis à des pressions de l’intérieur de sa formation Kadima, tandis que le Likoud mène une campagne ouverte pour le départ du gouvernement et l’organisation d’élections anticipées, dans l’espoir qu’elles permettraient de porter son leader Benyamin Netanyahu au pouvoir.
 2. Le débat se poursuit à l’intérieur de l’establishment israélien sur la conduite à adopter à Gaza. Tel-Aviv et Washington ont accentué leurs pressions sur les autorités égyptiennes afin qu’elles renforcent les mesures à la frontière avec Gaza. Israël œuvre par ailleurs à torpiller toute possibilité d’entente entre Mahmoud Abbas et le Hamas.
 3. La nouvelle initiative de dialogue lancée par le chef du bureau politique du Hamas, Khaled Machaal, attend toujours la réponse d’Abbas. Une médiation égyptienne tente de rapprocher les points de vue. Pendant ce temps, la rue palestinienne semble plus que jamais attachée à l’option de la résistance face à Israël, surtout après les récents développements à Gaza, et devient de plus en plus critique à l’égard de l’Autorité palestinienne et de ses paris perdants sur les négociations stériles avec les Israéliens sous l’égide d’un « parrain » états-unien qui défend bec et ongles les intérêts de l’occupant et agresseur. Au sein de l’élite palestinienne en Cisjordanie, des voix s’élèvent pour réclamer la consolidation de l’unité nationale et le retour à un véritable partenariat entre toutes les composantes du peuple palestinien.

Presse et agences internationales

• Human Rights Watch a dénoncé le blocus imposé par Israël sur la bande de Gaza, frappant les 1,5 million de Palestiniens qui y vivent. « Le blocus israélien sur Gaza prive ses habitants de la nourriture, des carburants et des médicaments dont ils ont besoin pour survivre. C’est une punition collective qui viole la loi internationale », a affirmé HRW. L’organisation accuse l’armée israélienne d’« encourager la culture de l’impunité » dans ses rangs en n’enquêtant pas sur la mort des civils. HRW accuse en outre les partis palestiniens rivaux, Hamas et Fatah, de s’être rendus coupables de « sérieuses violations du droit humanitaire international » lors des combats internes qui les ont opposés en 2007.

• John McCain, l’un des deux favoris dans la course à l’investiture républicaine pour la présidentielle états-unienne de novembre, a déclaré : « Au fait, nous avons désormais un président pro-US en France, ce qui montre que si vous vivez assez longtemps, tout est possible en ce monde ». Le sénateur de l’Arizona, à 71 ans, est l’un des candidats les plus âgés dans la course. Un autre des favoris des primaires, le démocrate Barack Obama, s’est dit « impressionné » par le président français Nicolas Sarkozy, qu’il a qualifié d’« homme énergique avec beaucoup de talent », dans une interview diffusée hier sur Canal+ et à paraître dans l’hebdomadaire Paris-Match.

• Les ministres arabes de l’Intérieur se sont engagés à lutter sans relâche contre le terrorisme, en insistant sur le contrôle des sources de son financement et des frontières, au moment où l’Onu met la pression pour la protection de ses agents dans la région. Les ministres et délégués de 17 pays arabes ont notamment insisté sur le besoin d’un partage des données sécuritaires, également exigé par le secrétaire général adjoint de l’Onu pour la Sécurité, David Veness, présent à la 25e réunion ministérielle, en Tunisie.

• Le président George Bush a promulgué une prolongation pour 15 jours d’une loi censée expirer le soir même et autorisant à écouter des États-uniens sans mandat de la justice au nom de la lutte antiterroriste. M. Bush a expliqué qu’il s’agissait seulement de donner le temps au Congrès de s’entendre sur les termes d’une prolongation définitive, qu’il a de nouveau réclamée du Parlement. Faute de parvenir à s’accorder, le Congrès vient de prolonger pour 15 jours le texte adopté en août 2007. Le Congrès semble d’accord sur le principe de prolonger la loi. Mais il se divise sur l’immunité que le gouvernement veut voir accorder aux compagnies de télécommunications qui ont contribué aux écoutes avant leur validation par le Congrès et qui sont aujourd’hui confrontées à des dizaines de plaintes.

• Le président égyptien Hosni Moubarak a reçu un conseiller du guide suprême de la révolution islamique iranien Ali Khamenei, a annoncé l’agence de presse égyptienne MENA. Dans des déclarations aux journalistes, ce conseiller, Ali Akbar Nateg Nouri, a jugé « amicale » sa rencontre avec le président égyptien, affirmant qu’ils avaient évoqué « les questions régionales et les moyens de consolider les relations bilatérales ». Il s’agit du deuxième haut responsable iranien reçu par M. Moubarak en deux jours et d’un nouveau signe du réchauffement entre deux pays qui ont rompu leurs relations en 1980. M. Moubarak avait reçu mercredi le président du Parlement iranien, Gholam-Ali Haddad-Adel. Interrogé sur les relations bilatérales, M. Nouri a affirmé qu’il s’était entendu avec M. Moubarak pour « intensifier les visites entre les deux pays dans tous les domaines pour élargir la coopération, notamment dans les domaines politique et économique ». Sur le dossier nucléaire iranien, M. Nouri a écarté une offensive militaire américaine contre l’Iran, en soulignant que les États-Unis étaient englués dans les « deux bourbiers irakien et afghan ». « Si les Américains ouvrent le feu sur l’Iran, ce feu les anéantira », a-t-il averti.

PANORAMA (QUOTIDIEN ITALIEN, GAUCHE)
 Entretien avec Khaled Mechaal, chef du bureau politique du Hamas
« Le soldat israélien Gilad Shalid, [enlevé dans les Territories en 2006,] est vivant et se porte bien. (…) Pourquoi tant d’inquiétude pour une seule vie alors que 12000 des nôtres sont prisonniers d’Israël, y compris des ministres, des femmes et des enfants ».

LE TEMPS (QUOTIDIEN SUISSE)
Négociée sous l’égide de la Ligue arabe, une charte régionale des droits de l’homme va entrer en vigueur en mars. Son préambule condamne le sionisme au même titre que le racisme. Elle a été ratifiée par la Jordanie, le Bahreïn, la Libye, l’Algérie, les Émirats arabes unis, la Palestine, le Yémen. La haut-commissaire aux Droits de l’homme, Louise Arbour, a salué l’événement. Cette « caution » de l’Onu a provoqué un tollé dans les milieux pro-israéliens.

LE MONDE DIPLOMATIQUE (MENSUEL FRANÇAIS, ALTERMONDIALISTE)
Le Fatah al-Islam qui a livré bataille contre l’armée libanaise à Nahr el-Bared, après la guerre d’Israël contre le Hezbollah [sic] était affilié à Al-Qaïda et dirigé par le propre fils d’Oussama Ben Laden. Son armement était assuré par un trafic à travers la Syrie, des achats à des marchands locaux et la prise de contrôle de dépôts d’armes de l’OLP. La tendance croissante de toutes les factions libanaises à s’armer et à entraîner des combattants peut permettre à Al-Qaida de se dissimuler derrière le mouvement sunnite le plus important, le Courant du futur de Saad Hariri.

LA LIBRE BELGIQUE (QUOTIDIEN BELGE)
Et de trois. Après Anvers et Gand, le conseil communal de Lierre (Lier) a voté lundi soir, devant un parterre fourni de journalistes, l’interdiction du port du foulard et d’autres symboles religieux pour les fonctionnaires municipaux en contact avec le public.

PUBLICO (QUOTIDIEN PORTUGAIS)
Selon l’association d’avocats britanniques Reprieve, l’Afghanistan et le Pakistan auraient vendu aux Etats-Unis des prisonniers, suspectés de liens avec des organisations terroristes, pour 5000 dollars par tête. 728 d’entre eux auraient été transférés par la CIA à Guantanamo avec l’aide du gouvernement portugais, qui aurait facilité les vols secrets de l’Agence. Entre 2002 et 2006, le Portugal aurait ouvert son espace aérien au moins 94 fois pour ces transferts. Au moins 6 fois les avions de la CIA auraient reliés directement la base de Lajes (Açores) à Guantanamo.

ABC (QUOTIDIEN ESPAGNOL, MONARCHISTE)
Dans le bidonville de Barranquillas, à Bogota (Colombie), est apparu un étrange personnage : Fernando Aguirre. Il patrouille les rues avec son AK-47 et y fait régner un ordre nouveau. L’homme se présente comme un taliban, bien qu’il n’en ait pas l’allure. Surtout, il revendique d’être « le fils » d’Oussama Ben Laden.

THE DAILY TELEGRAPH (QUOTIDIEN POPULAIRE BRITANNIQUE)
Lord Moses, siégeant à la Haute Cour de Justice, a abrogé l’interdiction —prononcée en décembre par Lord Silber— faite aux médias de rendre compte d’une affaire actuellement en cours. Des plaignants assurent être des survivants d’un massacre qui aurait eu lieu en 2004 au camp britannique d’Abu Naji à al-Amarah (Irak). Après la mort de six policiers militaires, des douzaines d’Irakiens auraient été maltraités par les soldats britanniques. 22 auraient été massacrés et 9 auraient été torturés. Les plaignants produisent des certificats d’autopsie et des témoignages. Le ministère de la Défense dément avec véhémence. Le procès se tiendra en avril.
Cette affaire survient dans les médias quelques jours après la publication du rapport Aiken sur les manquements à l’éthique dans les forces armées.

THE JEWISH CHRONICLE (HEBDOMADAIRE BRITANNIQUE)
Le projet d’Union méditerranéenne de Nicolas Sarkozy mobilise toutes les énergies du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) et sera au centre du dîner annuel que celui-ci organise dans quelques jours en présence du président de la République française. Il s’agit de substituer au Processus de Barcelone, une autre organisation dans laquelle Israël aurait toute sa place, malgré l’hostilité de certains États arabes comme la Libye. Le ministre des Affaires étrangères français, Bernard Kouchner, a garanti aux Israéliens que, tant que la France conduirait cette initiative, ils n’avaient pas d’inquiétude à avoir sur leur participation.

AGENCE EUROPE (AGENCE DE L’UNION EUROPEENNE)
• Le président du Parlement égyptien, Fathi Sourour, également membre du bureau de l’APEM (Assemblée parlementaire EuroMed) met en cause Israël et lui attribue la responsabilité de l’adoption, jeudi 17 janvier, d’une résolution du Parlement européen sur les droits de l’Homme dans son pays. Le président Sourour a même menacé « tous ceux qui livrent au Parlement européen des informations mensongères » les rendant passibles d’une « condamnation pour trahison suprême » ou « intelligence avec une puissance étrangère ». Un message qui s’adresse implicitement à l’opposition égyptienne, régulièrement consultée par les eurodéputés.
• Le Parlement européen a consacré sa séance du 30 janvier à l’Iran. Dans son exposé devant les eurodéputés, Javier Solana a souligné que la situation des droits de l’Homme se détériore et les libertés fondamentales sont de plus en plus restreintes. Le soutien actif de Téhéran au Hamas en Palestine et au Hezbollah au Liban et en Irak fait de l’Iran un facteur d’instabilité dans la région, d’autant plus que le pays refuse la « solution des deux États » recherchée dans le processus de paix entre Israël et l’Autorité palestinienne. En outre, l’Iran n’a pas besoin d’enrichissement nucléaire pour développer son programme d’énergie civile. Les eurodéputés lui ont apporté un soutien unanime, mais se sont divisés sur les mesures à adopter.

THE WASHINGTON POST (QUOTIDIEN ÉTATS-UNIEN)
• Rompant avec ses habitudes, le rapport 2008 de l’association Human Rights Watch ne passe pas en revue les crises humanitaires dans le monde, mais se focalise sur le soutien apporté par l’administration Bush à de faux processus électoraux. Un réalisme politique, en totale contradiction avec le discours public, qui participe d’une destruction des valeurs démocratiques. Dans son introduction, intitulée « Des despotes masqués en démocrates », le directeur d’HRW, Kenneth Roth, s’attarde sur les cas d’Islam Karimov (Ouzbekistan), Robert Mugabe (Zimbabwe), Pervez Musharraf (Pakistan), Hosni Mubarak (Égypte), Meles Zenawi (Éthiopie) et Vladimir Poutine (Russie).
• Selon un rapport de la Commission parlementaire sur la Garde nationale et la Réserve, les Etats-Unis ne sont pas en mesure de faire face à une attaque chimique, biologique ou nucléaire sur leur sol. La Garde nationale et la Réserve, ont été indument déployées outre-mer (plus de 600000 hommes ont servi en Afghanistan et en Irak) et leur matériel a été transporté ou non renouvelé. Il faudrait débloquer 48 milliards de dollars pour répondre aux besoins en matériels et en formation.

THE NEW YORK TIMES (QUOTIDIEN ÉTATS-UNIEN)
• Washington qui a outrageusement favorisé les Kurdes d’Irak depuis la chute de Saddam Hussein se trouve maintenant face à un dilemme : pour donner plus de consistance au gouvernement irakien, il doit s’appuyer sur la majorité arabe qui est en conflit avec la minorité kurde.
• Un missile Hellfire, porté par un Predator, a tué le Libyen Abu Laith al-Libi, dans la zone tribale du Pakistan. Ce dirigeant d’Al-Qaeda était considéré comme responsable de l’attaque de la base de Bagram lors de la visite du vice-président Cheney, le 27 février 2007. L’opération d’hier a été menée conjointement par le Pentagone et la CIA. Début janvier, Mike McConnell, le directeur central du renseignement, et Michael Hayden, le directeur de la CIA, se sont rendus en secret au Pakistan pour obtenir du président Musharraf la latitude d’intervenir plus largement dans la zone tribale.

• La Cour d’appel de Paris a reporté hier sa décision sur la demande de libération conditionnelle du Libanais Georges Ibrahim Abdallah, condamné à la prison à vie et incarcéré en France depuis 1984.
La chambre d’application des peines de la cour, devant laquelle M. Abdallah avait fait appel d’un rejet de sa demande en première instance, a reporté sa décision afin de pouvoir l’entendre par visio-conférence. Aucune nouvelle date d’audience n’a été fixée.
Georges Ibrahim Abdallah, 55 ans, présenté par les militants qui le soutiennent comme un « communiste révolutionnaire arabe », a été arrêté en 1984 et condamné à la réclusion criminelle à perpétuité par la cour d’assises spéciale de Paris en février 1987 pour complicité dans les assassinats en 1982 à Paris de deux diplomates, un États-unien, Charles Robert Day, et un Israélien, Yacov Barsimantov. Ancien chef des Fractions armées révolutionnaires libanaises, M. Abdallah a aussi été reconnu coupable de complicité dans la tentative d’assassinat en 1984 du consul des États-Unis à Strasbourg. Défendu par Me Jacques Vergès, il avait fait appel du rejet, le 10 octobre 2007, par le tribunal d’application des peines de Paris, de sa demande d’aménagement de peine.

Tendances et événements au Liban

Le retour de Moussa incertain ; les résultats
de l’enquête dans quelques jours

Les réactions libanaises au rapport de la commission Winograd sont venues se greffer sur la crise politique déjà très complexe qui secoue le Liban depuis plus de trois ans. Les commentaires locaux sur les conclusions de l’enquête ont émané de deux positions différentes. D’un côté l’opposition, qui estime que le rapport confirme son discours qui a parlé, dès la fin des combats, le 14 août 2006, d’une victoire de la Résistance et qui a assuré que cette guerre était préparée depuis longtemps par Israël. L’État hébreu a pris comme prétexte la capture de deux soldats par le Hezbollah pour lancer une riposte disproportionnée qui s’est transformée en offensive généralisée et en destruction systématique des villes et des villages libanais. Le Premier ministre Fouad Siniora, qui a toujours refusé de parler de victoire, était fort embarrassé par le contenu du rapport. Il a salué la victoire sans la nommer, rappelant les énormes dégâts infligés au Liban et les « réalisations » de son gouvernement dans le domaine de la « résistance politique et diplomatique ». Les réactions ont fusé et des opposants se sont demandés pourquoi le Liban n’avait jamais formé de commission d’enquête pour que certains responsables répondent des accusations de laxisme et d’indifférence face aux crimes d’Israël quand ce n’est pas carrément de haute trahison.
Sur les plans politiques et judiciaires, les dernières données sont les suivantes :
 1. L’enquête menée par l’institution militaire sur le massacre du « Dimanche noir » touche à sa fin. Les informations qui ont filtré font état de l’implication d’officiers et de soldats dans les tirs contre les manifestants désarmés. De plus, plusieurs partisans des Forces libanaises de Samir Geagea ont été arrêtés et des fusils à lunettes ont été saisis. Il n’est pas clair si les enquêtes menées par la police militaire et le parquet militaire concernent des officiers supérieurs au sein du commandement qui auraient facilité ou carrément donné l’ordre de tirer sur la foule.
 2. Selon des informations de presse, le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, pourrait revenir à Beyrouth avant le 11 février, date de la prochaine séance parlementaire consacrée à l’élection d’un nouveau président de la République. D’autres informations font état d’une éventuelle réactivation de l’initiative française et de l’entrée en scène de l’Élysée qui pourrait reprendre ses contacts avec la Syrie au cas où les efforts arabes arrivaient à une impasse.
 3. Les milieux politiques et médiatiques libanais affirment que l’opposition lie la reprise du processus politique au sérieux de l’enquête en cours. Selon une source dirigeante de l’opposition, il n’y aura pas de relance des discussions politiques tant que l’enquête n’aura pas été bouclée et ses résultats communiqués aux familles des martyrs tombés dimanche. Les milieux du 14-mars pro-US font circuler des informations sur le prochain retour de Amr Moussa indépendamment de l’enquête en cours.
 4. Les grandes formations chiites et chrétiennes de l’opposition, le Mouvement Amal, le Hezbollah et le Courant patriotique libre (CPL, du général Michel Aoun), ont entamé une vaste compagne de sensibilisation sur le terrain pour faire échec aux tentatives visant à semer la discorde intercommunautaire, essentiellement menée par les Forces libanaises, en exploitant le thème de la peur. Des délégations du CPL composée de députés, de cadres et d’habitants du quartier chrétien de Aïn el-Remmané, ont visité le quartier chiite voisin de Chiyah et ont visité les blessés dans les hôpitaux. Une messe sera célébrée dimanche prochain à l’initiative du CPL dans l’église de Saint-Michel, juste à l’endroit où les manifestants sont tombés.

Réactions libanaises au Rapport Winograd

 COMMUNIQUE DU GOUVERNEMENT
« Le rapport Winograd attire l’attention du commandement israélien sur son échec à atteindre ses objectifs militaires, mais l’appelle en même temps à préparer la prochaine guerre ce qui prouve qu’il n’a pas appris la leçon et se prépare à une nouvelle guerre contre le Liban.
Aux Libanais de tirer des leçons de l’échec israélien, à savoir que leur unité est la meilleure arme de dissuasion contre l’agressivité d’Israël ».

 MICHEL SLEIMANE, COMMANDANT EN CHEF DE L’ARMEE LIBANAISE
« Le fait qu’Israël admette publiquement son échec militaire au Liban renforce notre confiance en nous-mêmes et confirme la victoire commune de l’armée et du Hezbollah.

 HASSAN EZZEDDINE, RESPONSABLE POLITIQUE DU HEZBOLLAH AU LIBAN-SUD
« La guerre de juillet 2006 a été une importante victoire morale et politique pour le Liban et la Résistance, et prouve avec éclat que la force du Liban est dans sa Résistance, et que sans la Résistance, le Liban serait entré à nouveau dans l’orbite américano-sioniste.

 FAWZI SALLOUKH, MINISTRE DEMISSIONNAIRE DES AFFAIRES ETRANGERES
« Le rapport Winograd est la plus grande preuve que la logique de la force et de la suprématie qui dicte la conduite d’Israël n’est pas un destin inéluctable. La Résistance a adroitement su utiliser les faiblesses de la société israélienne, dont les nouvelles générations se sont relâchées et vaincre grâce à sa force de planification, sa détermination à résister et à l’héroïsme de combattants fortement motivés. Le rapport est une preuve supplémentaire de la grandeur de ce qui s’est réalisé. »

 ROBERT GHANEM, DEPUTE MEMBRE DU 14-MARS
« Le rapport Winograd porte un coup sérieux au mythe de la suprématie militaire israélienne, aussi bien aux yeux des Arabes qu’aux yeux de l’opinion israélienne. Ce que tout Libanais doit savoir, c’est que c’est Israël l’ennemi véritable du Liban. »

Déclarations

 HUSSEIN HAAJ HASSAN, DEPUTE DU HEZBOLLAH
« Certaines déclarations d’associations internationales des droits de l’homme et d’États occidentaux au sujet de ce qui s’est passé dimanche montrent une reconnaissance minimale des droits des citoyens et une condamnation des agissements des autorités. Cette première doit s’étendre à l’ensemble de la région et plus particulièrement à Gaza. Certains pays arabes ont condamné les actions de protestation qui ont entraîné des troubles. Ils restent ainsi fidèles à leurs régimes oppresseurs qui considèrent la liberté d’expression populaire comme un acte subversif. La position du Conseil de sécurité montre par contre la manipulation de cette instance par l’Administration états-unienne, et à travers elle par l’ennemi sioniste, qui souhaite le mettre au service des forces du 14-mats. Aux forces du 14-mars, je conseille d’unifier leur discours, car certaines personnalités de ce groupe ne semblent pas avoir reçu les nouvelles directives de tenir un discours d’apitoiement avec les victimes du dimanche noir. »

titre documents joints


« The Journey of Death », Reprieve


(PDF - 653 kio)

« World Report 2008 », Human Rights Watch


(PDF - 5.4 Mio)

Tendances est un bulletin quotidien de veille politique sur le Proche-Orient, réalisé par l’agence New Orient News à Beyrouth. Retrouvez-le sur Voltairenet.org, en versions allemande, arabe, anglaise, espagnole et française. Consultez également Indicators, le bulletin quotidien de veille économique sur le Proche-Orient, disponible en versions anglaise, espagnole et arabe.