Tendances et événements au Proche-Orient

Les points de passage au cœur de la problématique du dialogue inter-palestinien

L’affaire des points de passage entre la Bande de Gaza et l’Égypte est une préoccupation majeure d’Israël concernant ses relations avec l’Égypte. Il est évident que le gouvernement d’Ehud Olmert exerce des pressions directes —et indirectes à travers les États-Unis— afin que Le Caire renforce son contrôle sur la frontière avec Gaza. C’est dans ce contexte que se déroulent les négociations égypto-palestiniennes sur la gestion des points de passage.
Confier Gaza aux Égyptiens en sous-traitance est une option qui a été ouvertement envisagée en Israël après que des centaines de milliers de palestiniens aient traversé la frontière pour s’approvisionner dans les villes égyptiennes de Rafah et d’al-Ariche. Des nombreux hommes politiques et experts israéliens se sont montrés très critiques à l’égard de la gestion égyptienne de la crise des points de passage. Le Caire a opté pour une attitude de limitation des dégâts, procédant à la fermeture progressive de la frontière. Pourtant, l’Égypte reste attachée à une présence européenne aux points de passage et fait en sorte de ménager la position de l’État hébreu.
Des sources palestiniennes indiquent que l’affaire du point de passage de Rafah a remis sur le tapis le dossier des relations inter-palestiniennes dans la mesure où le gouvernement Abbas-Fayyad insiste pour avoir le contrôle de la frontière. Cette question est donc tributaire du dialogue entre l’Autorité palestinienne et le gouvernement du Hamas, dirigé par Ismaïl Haniyya.
Ces mêmes sources indiquent que le retour à la situation qui prévalait avant le 15 juin 2007, lorsque le Hamas a pris le contrôle de Gaza, doit englober toutes les institutions. Ainsi, la dissolution du gouvernement de Salam Fayyad et la réactivation du cabinet d’union nationale, conformément à l’accord de la Mecque, doivent être simultanées avec le retour au statu quo ante sur le terrain.

Presse et agences internationales

• Ehud Olmert a échappé à une grave crise politique avec la décision du chef du Parti travailliste, Ehud Barak, de rester au gouvernement malgré les critiques sur la manière dont le Premier ministre avait géré la guerre du Liban. « J’ai décidé de rester au gouvernement » en dépit des conclusions publiées cette semaine de la commission d’enquête sur le conflit de l’été 2006, a déclaré le ministre de la Défense aux journalistes avant la réunion hebdomadaire du cabinet. La décision de M. Barak, en contraste avec des engagements antérieurs, évite pour l’heure une crise majeure qui aurait sans doute entraîné des élections anticipées en Israël. Selon tous les sondages, l’opposition de droite, dirigée par le chef du Likoud, l’ancien Premier ministre Benjamin Netanyahu, l’emporterait haut la main si des élections étaient convoquées avant la date normale de la fin de la législature en novembre 2010. « J’ai décidé de rester car je suis conscient des défis auxquels Israël fait face », a ajouté M. Barak en référence notamment à la bande de Gaza, au Hezbollah, à la Syrie et l’Iran. « Je me souviens très bien de ce que j’ai déclaré dans le passé, mais la situation a changé ».

• Des dignitaires religieux chiites et sunnites irakiens réunis à Bagdad se sont engagés hier à promouvoir la réconciliation pour venir à bout des violences communautaires, selon des journalistes qui suivaient les débats. Plus de 200 religieux représentant toutes les écoles de pensée et les courants politiques se sont réunis dans un grand hôtel de Bagdad pour cette conférence, qui était entourée d’un imposant dispositif de sécurité. « L’Irak est uni et son peuple est uni, et nous ne viendrons pas à bout de la violence à moins que nous ne soyons unis et que nous n’agissions ensemble contre les terroristes », a déclaré cheikh Mahmoud al-Sumaidai, une haute figure spirituelle de la communauté sunnite en Irak. Pour Salih al-Haidari, un des chefs de la communauté chiite, « cette conférence doit permettre la victoire de la religion et effacer la représentation erronée qu’en a donnée le terrorisme ».

• L’Iran a reproché à la France d’adopter une position « inamicale » dans la crise centrée sur le programme nucléaire de Téhéran, et affirmé que la future base navale française dans le Golfe ne contribuerait pas à la paix au Moyen-Orient. « Nous sommes hostiles à tout renforcement de la présence militaire étrangère dans la région », a dit Mohammad Ali Hosseini, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, lors d’une conférence de presse. « Nous pensons qu’une telle présence n’est pas un facteur de paix et de sécurité pour la région. Nous pensons en revanche que cela pourrait contribuer à l’insécurité. » « Jusqu’ici, notre politique envers la France et ses positions inamicales est restée modérée, mais si la tendance continue, nous réviserons nos positions nous aussi », a-t-il déclaré.

• Un religieux réformateur iranien, l’hodjatoleslam Hadi Ghabel, a été condamné à 40 mois de prison pour diverses charges dont celle d’activités contre la sécurité nationale, a annoncé hier son avocat, Me Abbas Barzegar, à l’agence ISNA. Selon l’avocat, la cour d’appel devant laquelle Hadi Ghabel comparaissait a également confirmé sa condamnation à être défroqué « pour insulte au clergé ». « Il doit payer une amende de 5 millions de rials (540 dollars) pour insulte au guide suprême », l’ayatollah Ali Khamenei, a ajouté Me Barzegar, ajoutant que son client devait aussi faire 100 jours de prison pour avoir insulté le pouvoir judiciaire. Hadi Ghabel dispose de 20 jours pour un nouvel appel de sa condamnation. Il est membre de la direction du Front de la participation de l’Iran islamique (FPII), principal mouvement réformateur, actuellement dans l’opposition.

AL-RAï (QUOTIDIEN KOWEITIEN)
 Interview du chef du Courant du futur au Liban, Saad Hariri.
« Les forces du 14-mars ont réclamé une enquête sur les incidents de Mar Mikhaël, englobant les parties politiques dont on s’interroge sur le rôle d’incitation aux émeutes. Il y a une responsabilité directe imputable à ces parties qui se cachent derrière des slogans et des revendications sociales afin d’exercer des pressions et enregistrer des gains politiques. L’armée ne tombe pas dans les pièges tendus par ces parties. Certains prennent prétexte des coupures de courant pour procéder à des mouvements de protestation dans la rue sans tenir compte des lois en vigueur qui réglementent de tels mouvements. En cela, ils cherchent à provoquer l’État, ses institutions et les forces de l’ordre, et à exposer les gens à de multiples périls en coupant les routes et en brûlant des pneus. Tout le monde sait qu’il y a encore des régions plus déshéritées et plus pauvres au Akkar, au Kesrouan, dans la Békaa et à Tripoli. Pour autant, les habitants de ces régions ne se sont pas mobilisés ni livrés à des actes d’anarchie. L’enquête sur les incidents de Mar Mikhaël est nécessaire. Tous les Libanais sont intéressés à connaître les circonstances de ces incidents et veulent que toute la vérité soit faite afin d’en empêcher la réédition. Nous avons constaté que certains tentent de pointer le doigt en direction de l’armée et cela pour servir des desseins désormais connus de tous, notamment en rapport avec l’élection présidentielle, le commandant en chef de l’armée étant le candidat consensuel pour une majorité de Libanais. Ceux qui cherchent à lier le maintien de leur soutien au général Michel Sleimane aux résultats de l’enquête sur les incidents de Mar Mikhaël ne font que recourir aux mêmes procédés qu’ils avaient utilisés auparavant pour torpiller l’élection du président de la République et fuir l’initiative arabe, et cela dans le but de prolonger la vacance du pouvoir, en conformité avec le souhait du régime syrien.

L’HUMANITÉ (QUOTIDIEN FRANCAIS, COMMUNISTE)
 Entretien avec Issam Makhoul, ancien député communiste israélien, animateur du Comité arabe de suivi, qui veille au respect des droits des Arabes israéliens
En 2000, treize Palestiniens, citoyens d’Israël, qui manifestaient en soutien à l’Intifada, ont été tués. Une commission officielle d’enquête avait alors désigné des policiers comme responsables de ces morts. Nous avons attendu sept ans pour que ces policiers soient enfin jugés. Le procureur général d’Israël a décidé, la semaine dernière, de clore le dossier criminel sans qu’aucune poursuite soit entamée. C’est pour protester contre cette décision que nous avons décidé de manifester et de faire grève.

EL PAIS (QUOTIDIEN ESPAGNOL, MAJORITÉ PARLEMENTAIRE)
Une enquête a été ouverte en Espagne à la suite du rapport de l’association britannique Retrieve sur l’implication du Portugal dans les vols secrets de la CIA. Il apparaît en effet, que certains avions-prison auraient transité par la base OTAN espagnole de Morón de la Frontera (Séville). Sans perdre de temps, le juge Vicente González Mota a convoqué divers hauts fonctionnaires de la Défense, des Affaires étrangères, et de l’aviation civile. Il cherche à identifier les membres du Comité permanent hispano-nord-américain qui auraient organisé ces transferts.

ABC (QUOTIDIEN ESPAGNOL, MONARCHISTE)
Le roi Juan Carlos de Borbon et la reine Sofia commencent un voyage officiel en Égypte quelques jours après l’adoption par le Parlement européen d’une résolution condamnant les violations des droits de l’homme dans le pays. Les souverains inaugureront au Caire une exposition consacrée à l’Andalou Ibn Khaldoum. Le roi sera accompagné de 80 chefs d’entreprises, y compris du président du patronat espagnol. Il prononcera deux discours, l’un auprès de la communauté espagnole en Égypte, l’autre devant des chefs d’entreprise. Il rencontrera le président Moubarak et le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa.
Unión Fenosa exploite l’usine de liquéfaction de gaz de Diametta, à proximité de l’embouchure du Canal de Suez.

THE GUARDIAN (QUOTIDIEN BRITANNIQUE, MAJORITE PARLEMENTAIRE)
• Le Premier ministre britannique Gordon Brown a reçu le vice-président états-unien Dick Cheney dans sa maison de campagne (« les Chequers »). L’entretien a porté sur Afghanistan. Les deux pays entendent exiger un plus grand effort de leurs alliés de l’OTAN, non seulement en nombre d’hommes envoyés sur place, mais aussi dans le choix des zones d’occupation. La Banque mondiale et la Commission britannique du développement international publieront des rapports dans les prochains jours pour justifier d’une aide financière accrue directe au gouvernement de Kaboul en vue de lutter contre la culture de l’opium.
• Whitehall (le ministère britannique des Affaires étrangères) a rédigé un manuel à l’attention de ses fonctionnaires. Ceux-ci doivent abandonner la rhétorique de la guerre à la terreur qui liait terrorisme et islam. Pour gagner les cœurs et les esprits, on préférera désormais un vocabulaire soulignant que les terroristes violent les lois de l’islam.

AGENCE EUROPE (AGENCE DE L’UNION EUROPÉENNE)
Le 31 janvier a été inaugurée à Bruxelles l’Eurorégion Alpes-Méditerranée qui rassemble les régions françaises et italiennes PACA, Rhônes-Alpes, Ligurie, Piémont, Vallée d’Aoste. Le Français Michel Vauzelle, député-président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA), qui en assure la présidence, entend créer un « réseau de pôles de compétitivité au sein de l’espace alpin et méditerranéen » basé sur « des infrastructures de communication et de transport durable », le développement de la coopération interuniversitaire et la mobilité des étudiants. Souhaitant associer les pays voisins méditerranéens, il demande d’utiliser l’Eurorégion « qui ouvre nos territoires sur l’Europe et sur le monde, pour briser les dernières appréhensions. Accueillons nos jeunes voisins dans nos administrations et nos entreprises », a-t-il déclaré.

THE WASHINGTON POST (QUOTIDIEN ÉTATS-UNIEN)
• La loi abrogeant les sanctions politiques contre les anciens dirigeants baasistes est entrée en vigueur en Irak, malgré les protestations des leaders sunnites et le refus de la signer du vice-président Tariq al-Hashimi.
• Deux dispositions de la nouvelle loi de financement de la défense sont passées inaperçues. D’une part, les départements d’État et de la Défense disposent d’une enveloppe de 75 millions de dollars pour former et armer les 60 000 garde-frontière pakistanais. Cette nouvelle unité paramilitaire est plus crédible que l’armée régulière en ce qu’elle recrute dans les zones tribales qu’elle est chargée de surveiller. Elle servira en réalité de paravent aux forces spéciales US. D’autre part, les membres de l’Armée de terre qui aideront au recrutement de nouveaux soldats recevront 2 000 dollars de prime par recrue.

THE NEW YORK TIMES (QUOTIDIEN ÉTATS-UNIEN)
Le Pentagone présentera lundi son budget prévisionnel pour 2009. En tenant compte de l’inflation, il s’agira du budget militaire des Etats-Unis le plus important depuis la Seconde Guerre mondiale. En huit ans, l’administration Bush aura augmenté les dépenses militaires de 30 %. Cependant, cela reste encore raisonnable compte tenu du développement de l’économie US.

Tendances et événements au Liban

L’enquête englobera-t-elle la responsabilité politique des incidents de Mar Mikhaël ?

Les résultats préliminaires de l’enquête sur la répression sanglante des événements de Mar Mikhaël, qui a fait, le 27 janvier, neuf morts et une cinquantaine de blessés dans les rangs de manifestants proches de l’opposition, restent au centre de l’actualité. Le tableau politique libanais se présente comme suit :
 1. L’opposition a qualifié d’« acceptables » et de « pas positifs » les résultats de l’enquête. Mais celle-ci doit se poursuivre jusqu’au bout. Les officiers et les soldats arrêtés sont responsables des tirs sur la foule. Mais reste maintenant à déterminer la responsabilité politique du drame qui est partagée entre le Premier ministre Fouad Siniora, le ministre de l’Intérieur Hassan Sabeh et celui de la Défense, Elias Murr.
 2. Une participation massive a été observée à la messe célébrée à l’initiative de Courant patriotique libre du général Michel Aoun en l’église Mar Mikhaël, à l’endroit où les manifestants ont été abattus. La vaste présence populaire illustre l’attachement d’une partie des Libanais à l’unité nationale et, plus précisément, au document d’entente signé entre le CPL et le Hezbollah, le 6 février 2006.
 3. Les loyalistes du 14-mars ont haussé le ton contre le Hezbollah pour masquer les effets internes du rapport de la commission Winograd qui reconnait la défaite d’Israël face à la Résistance libanaise.
 4. Le retour du secrétaire général de la Ligue arabe à Beyrouth est reporté de quelques jours. Il pourrait ne pas intervenir avant le 11 février, date de la prochaine séance de l’élection présidentielle. Cette séance pourrait, par conséquent, être ajournée une quatorzième fois.
 5. Les informations en provenance de Paris et d’autres capitales indiquent que les démarches françaises et arabes visant à régler la crise libanaise pourraient être jumelées afin d’être plus efficaces. Une délégation française se trouve actuellement à Beyrouth pour collecter des informations sur les dernières données. Des personnalités politiques libanaises du 14-mars et de l’opposition vont également être invitées à Paris pour des entretiens discrets avec des responsables français. Mais la marge de manœuvre de la France sera réduite et les efforts de Paris n’iront pas à l’encontre des intérêts des États-Unis qui souhaitent garder la plaie libanaise grande ouverte pour affaiblir politiquement le Hezbollah en prévision d’une nouvelle offensive israélienne qui pourrait intervenir vers la fin du printemps ou le début de l’été.

Presse libanaise

• Dix-sept personnes, dont onze militaires de l’armée, ont été arrêtées dans le cadre de l’enquête sur les manifestations violentes qui ont fait sept morts et plusieurs dizaines de blessés le 27 janvier dernier. Selon un communiqué publié par le commissaire du gouvernement près le tribunal militaire, le juge Jean Fahd, « certains des civils ont été arrêtés pour atteinte à l’ordre public et d’autres pour port d’armes illégal ».
Le texte précise par ailleurs que 29 civils appréhendés ont été libérés, dont 21 sous caution d’élection de domicile et cinq mineurs. Les responsables de l’enquête ordonnée par le commandement de l’armée vérifient « les identités de trois civils qui sont soupçonnés d’incitation aux troubles ».
Au total, les témoignages de 85 civils et de 120 militaires ont été recueillis, selon le communiqué, qui ajoute qu’ont été « examinées les armes saisies lors des manifestations pour savoir si elles avaient été utilisées ou non ».
Selon les premiers résultats de l’enquête préliminaire, l’identité des « personnes se trouvant sur les toits a été identifiée ». Le texte précise en outre qu’à ce stade de l’enquête, les militaires et civils ont été arrêtés « pour les besoins de l’enquête ».
Plusieurs autres témoins civils et militaires, une centaine au moins, seront en outre interrogés dans les prochains jours. Certains des officiers arrêtés sont de « hauts gradés ».
À ce stade de l’enquête, plusieurs points relatifs à ce dossier ont été clarifiés, notamment le fait que le responsable du mouvement Amal, Ahmad Hamzé, a été tué alors qu’il intervenait pour calmer les manifestants d’une balle tirée à partir d’une mitraillette de type Kalachnikov qui l’a atteint de derrière.
Quant aux autres victimes, elles ont été atteintes de balles tirées par des mitraillettes de type M16 dont l’armée est équipée. Autre point essentiel : la fameuse mitraillette Kalachnikov équipée d’un viseur a été retrouvée près de l’hôpital al-Hayat, soit à un millier de mètres de la localité de Mar Mikhaël.

• Un Libanais a été tué et un autre blessé par des tirs de l’armée israélienne près de Ghajar, le long de la ligne bleue. Un troisième homme a été quant à lui kidnappé par l’armée israélienne, et emmené de l’autre côté de la ligne bleue. Des informations contradictoires n’évoquent pas de rapt, mais indiquent que ce troisième homme a été lui aussi blessé.
Une forte tension a régné dans la région après les coups de feu accompagnés de tirs de fusées éclairantes. Les mouvements de troupe israéliens dans le village se sont intensifiés. L’armée libanaise, elle, a immédiatement multiplié ses patrouilles dans la région, imitée en cela par les soldats du contingent espagnol de la Finul.

Déclarations

 GEIR PEDERSEN, REPRESENTANT PERSONNEL DE BAN KI-MOON AU LIBAN
« L’Onu restera aux côtés du Liban, mais ne lui imposera pas de diktat en ce qui concerne les armes du Hezbollah. Depuis que j’ai pris mon poste au Liban, au printemps 2005, les armes du Hezbollah sont liées à la stratégie de défense nationale, à la confiance entre les différentes parties et à la décision de la paix et de la guerre. Ces points doivent impérativement être discutés par les Libanais eux-mêmes et sur ce point, toutes les forces politiques sont d’accord. Israël a essayé de se débarrasser du Hezbollah, il n’a pas réussi. La seule alternative est le dialogue. Le 14-mars est d’accord sur ce point. Et ce n’est qu’une fois le dialogue amorcé que nous vous aiderons. L’Onu et la communauté internationale vous apporteront leur soutien. Les Nations unies ne considèrent pas le Liban comme étant un État défaillant. Honnêtement, je ne suis pas convaincu qu’une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies résoudrait la crise du vide présidentiel. »

 CHEIKH NAIM KASSEM, SECRETAIRE GENERAL ADJOINT DU HEZBOLLAH
« Premièrement, nous considérons l’armée comme responsable de l’enquête parce que c’est elle qui était présente sur le terrain, qu’elle était le seul protagoniste apparent face aux manifestants et qu’elle dispose des moyens suffisants pour découvrir et dénoncer les coupables, qu’ils soient affiliés à la troupe ou pas. Deuxièmement, nous voulons une enquête criminelle et non pas une enquête politique. Nous ne voulons pas lancer des accusations à droite et à gauche. Troisièmement, nous voulons que les coupables soient punis, quels qu’ils soient et de quelque partie qu’ils relèvent. Quatrièmement, nous rejetons toute politisation de cette affaire. Il n’est pas question que ce crime reste sans sanction. Cinquièmement, nous le disons clairement : le Hezbollah et Amal n’avaient rien à voir avec la protestation populaire contre les coupures de courant. Mais après l’évolution des incidents, nous avons affirmé que nous sommes concernés par cette affaire car nous ne pouvons abandonner nos proches, ni notre patrie, ni notre armée. Sixièmement, il est de l’intérêt de tous d’identifier les coupables et les agitateurs. Pour nous, une seule chose compte à présent, les résultats de l’enquête. Il n’y a rien d’autre à discuter pour le moment. D’abord, clore ce dossier de la manière appropriée et ensuite voir, avec les parties concernées, si nous arrivons à une solution au Liban ou pas. »

 HUSSEIN HAJJ HASSAN, DEPUTE DU HEZBOLLAH
« Comment justifier qu’on ouvre le feu de façon hystérique durant cinq heures, et à très courtes distances, sur les manifestants, les membres des comités de liaison et même sur des secouristes ? Où se trouvait donc le commandement de l’armée et la chambre d’opérations durant ces cinq heures ? Une partie de l’enquête a été dévoilée et nous attendons qu’elle soit achevée. Mais il y a aussi des questions politiques que nous devons adresser aux forces du 14-mars qui ont joué un rôle hypocrite, notamment à des individus qui ont un long registre pour ce qui est de semer la dissension entre Chiyah et Aïn el-Remmané durant la guerre. Amal, le Hezbollah et le CPL ont transformé la ligne de front en ligne de retrouvailles. Eux veulent la rétablir. »

 MOHAMMAD YAZBEK, MEMBRE DU CONSEIL CONSULTATIF DU HEZBOLLAH
« En interdisant toute velléité d’étouffer l’enquête, l’armée se défendrait elle-même et empêcherait la transformation du Liban en un second Irak. »

Tendances est un bulletin quotidien de veille politique sur le Proche-Orient, réalisé par l’agence New Orient News à Beyrouth. Retrouvez-le sur Voltairenet.org, en versions allemande, arabe, anglaise, espagnole et française. Consultez également Indicators, le bulletin quotidien de veille économique sur le Proche-Orient, disponible en versions anglaise, espagnole et arabe.