Tendances et événements au Liban

Important discours d’Hassan Nasrallah, le retour d’Amr Moussa incertain

Le Liban, Israël et les pays concernés par les crises du Moyen-Orient attendent avec intérêt le discours que devait prononcer ce vendredi après-midi le chef de la Résistance libanaise, sayyed Hassan Nasrallah. L’intervention du leader du Hezbollah intervient alors que le blocage politique au Liban persiste.
Les dernières 24 heures permettent d’enregistrer les observations suivantes :
 1. Des interrogations entourent la mission du secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, qui a reporté son retour à Beyrouth prévu ce vendredi. Selon des informations sûres, Amr Moussa prendra sa décision finale à la lumière du rapport d’évaluation que doit lui soumettre son adjoint Hicham Youssef sur les résultats de ses entretiens avec les différents protagonistes libanais.
 2. Lors de leur rencontre collective avec Youssef, les représentants des principales formations de l’opposition ont informé l’émissaire d’Amr Moussa de leur accord sur la formule du gouvernement des trois tiers égaux. Certains journaux ont indiqué que cet accord doit être couplé de garanties que les dix ministres proches du président de la République ne voteront pas lors des débats sur les grandes questions nationales. Une source responsable de l’opposition a catégoriquement démenti cette information.
De leur côté, les ténors du 14-mars ont ouvertement rejeté la formule du gouvernement des trois tiers, qui avait pourtant été proposée par leur chef, Saad Hariri, lors de la dernière visite d’Amr Moussa à Beyrouth, le 9 février.
 3. Emboitant le pas à l’Arabie saoudite et à la France, le Koweït a invité ses ressortissants à éviter de se rendre au Liban. Cette mise en garde fait suite à des « menaces » téléphoniques adressées à l’ambassade de l’émirat à Beyrouth. Mais des sources bien informées mettent en doute l’existence de véritables menaces, précisant que cette mesure s’inscrit dans le cadre de tentatives visant à faire régner une ambiance d’insécurité dans le cadre des pressions politiques et psychologiques exercées sur l’opposition libanaise. Quoi qu’il en soit, des mesures de sécurité draconiennes ont été prises autour des chancelleries des pays concernées par cette affaire.
 4. Selon des informations de presse, le président français, Nicolas Sarkozy, aurait conseillé au Premier ministre Fouad Siniora, qu’il a reçu jeudi à l’Elysée, de ne pas envisager l’internationalisation de la crise libanaise et de continuer à miser sur l’initiative arabe, car les conditions du transfert du dossier de la présidentielle libanaise au Conseil de sécurité n sont pas encore réunies.
 5. Les campagnes de dénigrement orchestrées par le 14-mars pro-US contre l’opposition et le Hezbollah se poursuivent avec la même virulence. De son côté, le chef chrétien de l’opposition, le général Michel Aoun, a affirmé que la Résistance a le droit de riposter à l’assassinat de l’un de ses chefs, ajoutant qu’en tentant de ligoter les mains de sayyed Hassan Nasrallah, les loyalistes font le jeu de l’ennemi israélien.

Principaux développements

• L’ambassade du Koweït à Beyrouth a été évacuée jeudi après avoir reçu des menaces de bombardement, alors que le gouvernement koweïtien recommandait à ses ressortissants de différer leurs voyages au Liban. « Un inconnu m’a appelé vers dix heures et m’a dit : « Je vais tirer deux roquettes sur l’ambassade pour la détruire sur vos têtes », puis il a raccroché », a déclaré le chargé d’affaires koweïtien, Tarek el-Hamad. « Il n’a pas évoqué le motif de ses menaces », a précisé M. Hamad, qui a donné l’ordre d’évacuer les locaux de l’ambassade ainsi que ceux de la National Bank of Kuwait. Averties, les forces de sécurité sont rapidement accourues sur les lieux et fouillé les locaux. L’agence de presse Reuters a également reçu un coup de fil anonyme à 9h50, précisant que deux roquettes seraient lancées sur l’ambassade du Koweït à 10h.
À Koweït, un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a appelé à la prudence les Koweïtiens se rendant au Liban, leur recommandant de « différer leurs voyages en raison des circonstances politiques ».
Le président du Parlement, Nabih Berry, a contacté le chargé d’affaires koweïtien condamnant les menaces contre l’ambassade. Le responsable des relations internationales du Hezbollah, Nawaf Moussaoui ainsi que de nombreuses autres personnalités on également contacté le chargé d’affaires pour dénoncer les menaces.

• Les trois principaux chefs religieux musulmans du Liban ont lancé jeudi un appel au calme et ont proscrit la guerre interne, appelant au calme et à l’élection sans tarder du général Michel Sleimane comme « président de consensus ». Le sommet religieux a réuni le vice-président du Conseil supérieur chiite, Abdel-Amir Kabalan, le mufti sunnite de la République, Mohammad Rachid Kabbani, et le grand cheikh druze, Naïm Hassan.

Déclarations publiques

 WALID JOUMBLATT, CHEF DRUZE DU 14-MARS
« Il y a un fossé existentiel entre un Liban, État démocratique, libre et souverain et celui que souhaite Hassan Nasrallah, Bachar el-Assad, Ali Khamenei et tous ceux qui tournent dans leur orbite, c’est-à-dire un théâtre ouvert, utilisable au besoin pour améliorer les conditions de négociations avec Israël. Hassan Nasrallah place le Liban dans une posture ouverte à tous les aventurismes. Pourquoi ne transporterait-il pas ses armes et son matériel à Kfarsoussé, Qatana et le mont Hermon pour libérer le Golan. Ni la Syrie ni la République islamique ne reconnaissent l’existence d’un pays nommé Liban et son droit à la vie. Concernant l’assassinat de Imad Moghniyé, il y a deux possibilités, ni plus ni moins. Ou bien les services de renseignement israéliens ont pu infiltrer la sécurité syrienne, ou bien le régime syrien a sacrifié Moghniyé tout comme il avait sacrifié dans le passé Abdallah Öçalan et comme il avait aussi sacrifié Carlos dans le cadre d’un bazar avec Israël (…) . Nous rejetons la formule des trois tiers chère à l’opposition, car il s’agit d’un coup porté à Taëf. Le 14-mars s’est abstenu de recourir à l’option du vote à la majorité absolue car il est beaucoup plus soucieux de la paix civile que l’opposition. Celle-ci distribue les armes à droite et à gauche, alors que le 14-mars refuse que le pays entre dans une nouvelle aventure. »

 YEHIA RAMI SAFAOUI, CONSEILLER MILITAIRE DE ALI KHAMANEI
« Le sang des martyrs comme Mughniyé a mis en colère et enflammé le cœur de milliers de jeunes du Hezbollah, et cette colère va entraîner la mort certaine du régime sioniste. Les sionistes sont derrière l’attentat qui a coûté la vie à Mughniyé mais aussi les services de sécurité américains terroristes et ceux d’un pays arabe. »

 ANDRE PARANT, CHARGE D’AFFAIRES DE LA FRANCE AU LIBAN
« Le chef de la diplomatie, Bernard Kouchner, a dit que si les tentatives de médiation entreprises pour trouver une issue à la crise libanaise devaient échouer, il pensait notamment aux efforts en cours de la Ligue arabe, il faudrait peut-être envisager d’autres options, y compris le recours aux Nations unies. Je note qu’il n’est pas le seul à avoir tenu de tels propos, au Liban ou à l’extérieur. Cela ne veut pas dire que l’option d’“internationalisation” de la crise libanaise est actuellement retenue et qu’il existe un plan pour la mettre en œuvre. Nous espérons toujours qu’il sera possible de trouver un accord entre les parties libanaises. Mais si tel ne devait pas être le cas et que la stabilité du pays était menacée, le recours à d’autres voies ne peut être écarté. Si l’impasse politique perdure, si la crise s’intensifie, ce ne sont pas les Français qui en paieront le prix, mais tous les Libanais. »

 IBRAHIM KANAAN, DEPUTE MEMBRE DU BLOC DE MICHEL AOUN
« L’objectif de l’assassinat de Imad Mughniyé, est d’élargir l’étendue du conflit régional aux plans géographique, politique et de sécurité. La politique états-unienne dans la région ne tient pas compte des priorités du Liban pour la période actuelle et ne peut pas préserver l’indépendance, la souveraineté et la démocratie du pays. Le conflit avec le 14-mars est né du fait que cette coalition a porté un coup à la démocratie en clonant un système qui était en vigueur à l’époque où les Syriens étaient au Liban. Ce clonage débouchera sur un problème et fera en sorte que le Liban sera de nouveau sacrifié à l’autel des intérêts internationaux et régionaux. »

 ABDEL AMIR KABALAN, DIGNITAIRE RELIGIEUX CHIITE
« Nous réclamons la fermeture des permanences armées. Que chacun rentre chez soi. Ceux qui veulent combattre Israël, qu’ils aillent le faire aux frontières. Préservons Beyrouth. Sauvegardons sa neutralité, sa spécificité de ville cosmopolite pacifique, touristique, ouverte à tous. »

Tendances et événements au Proche-Orient

Le sommet de Damas, principal enjeu

La Syrie poursuit les préparatifs en vu d’accueillir le prochain sommet arabe, prévu fin mars à Damas. Les émissaires du président Bachar al-Assad visitent les différentes capitales arabes pour remettre des invitations officielles aux présidents et rois. Cette échéance, jugée très importante par les analystes, cristallisent sur elles l’essentiel de l’activité politique et diplomatique dans le monde arabe ces deux dernières semaines. On peut noter, dans ce contexte, les observations suivantes :
 1. Des informations de presse ont circulé sur la prochaine tenue d’un sommet restreint à Charm el-Cheikh entre l’Égypte, l’Arabie saoudite, la Jordanie, les Émirats arabes unis et le Koweït, pour décider du niveau de représentation au sommet de Damas. Le Caire n’a fait aucun commentaire sur cette nouvelle. Il faut signaler, dans ce domaine, que la Jordanie, le Koweït et les Émirats maintiennent un contact permanent avec la Syrie et les plus hauts responsables de ces pays se sont dernièrement rendus à Damas.
 2. Des informations en provenance du Caire indiquent que le Premier ministre israélien, Ehud Olmert, a demandé à rencontrer le président Hosni Moubarak en Égypte avant le sommet arabe pour coordonner avec lui les volets syrien et palestinien. Les Égyptiens n’ont toujours pas donné de réponse à cette requête.
 3. L’Arabie saoudite a officiellement reconnu l’existence d’une grave crise avec la Syrie autour du Liban. Pendant ce temps, la campagne médiatique menée par des journaux saoudiens ou financés par les wahhabites, se poursuit contre la Syrie et l’opposition libanaise. La diplomatie saoudienne est sortie de sa réserve traditionnelle et fait preuve d’une agressivité inaccoutumée après que Damas ait trouvé des preuves irréfutables sur des ingérences saoudiennes dans les affaires internes syriennes. De plus, il apparait de plus en plus clair que le royaume wahhabite veut utiliser le Liban comme base de départ pour des actions de déstabilisation en Syrie.
 4. Selon diverses sources, malgré toutes les pressions, le sommet de Damas aura lieu à la date prévu, car la Syrie est déterminée à s’opposer aux tentatives de destructions des dernières institutions où les Arabes peuvent encore prétendre à des actions communes.

Presse et agences internationales

• Le mouvement israélien La paix maintenant a dénoncé le traitement discriminatoire exercé en Cisjordanie occupée par l’administration militaire en matière de logement, affirmant qu’il lèse les Palestiniens et favorise les colons.
Selon un rapport du mouvement anticolonisation, entre janvier 2000 et septembre 2007, l’armée israélienne a repoussé 94 % des demandes de permis de construire de Palestiniens dans le secteur « C », sous contrôle total d’Israël. Ce secteur, où vivent 283 000 colons et 70 000 Palestiniens, couvre quelque 60 % de la superficie de la Cisjordanie, le reste étant sous la responsabilité totale ou partielle de l’Autorité palestinienne depuis 1994. Selon les accords d’Oslo de 1993, le secteur « A » (les grandes villes) dépend entièrement de l’Autorité palestinienne, tandis que celle-ci et Israël assument conjointement la sécurité dans le secteur « B ». Les Palestiniens ont ainsi obtenu en sept ans 91 permis de construire dans le secteur « C », contre 18 472 aux colons juifs, soit la quasi-totalité de leurs demandes. Faute de mieux, les habitants palestiniens du secteur couvert par l’étude sont souvent obligés de construire sans autorisation israélienne. On retrouve aussi une grande disproportion pour les ordres de démolition de constructions illégales : en sept ans, 4 993 ont été émis contre des Palestiniens et 2 900 contre les colons, précise le rapport. Pour un permis de construire octroyé aux Palestiniens, l’armée publie 55 ordres de destruction de maisons construites illégalement. Dans 33 % des cas, ces ordres ont abouti à la destruction de bâtiments construits sans permis pour les Palestiniens alors que ce pourcentage n’est que de 7 % pour les colons. Durant la période couverte par le rapport, les bulldozers ont démoli 1 663 bâtiments palestiniens contre 199 dans les colonies.

• Les États-Unis ont réussi à abattre un de leurs satellites espions à la dérive à l’aide d’un missile lancé depuis un navire de guerre américain, le réduisant en « morceaux de la taille d’un ballon de football », une opération sans précédent pour le Pentagone.
Un croiseur de la classe Aegis, le USS Lake Erie, a tiré un missile SM-3 tactique qui a frappé le satellite approximativement à 247 km au-dessus de l’océan Pacifique alors qu’il se trouvait dans l’espace à plus de 11 265 km/h.
Le Pentagone a indiqué par la suite que le satellite avait été réduit en « morceaux de la taille d’un ballon de football », mais a précisé devoir attendre « 24 à 48 heures » pour confirmer à 100 % la destruction du réservoir rempli d’une substance hautement toxique, l’hydrazine.
Il existe « un haut degré de certitude que nous avons frappé le réservoir », mais « nous ne pouvons pas encore l’affirmer de façon certaine », a précisé le chef d’état-major interarmées adjoint US, le général James Cartwright, lors d’une conférence de presse jeudi. Si le succès du tir se confirme, Washington aura fait la démonstration au reste du monde de la capacité états-unienne à mener une « guerre des étoiles », bien que l’Administration Bush se défende d’une telle intention. Le général Cartwright lui-même a encore insisté sur le fait que les États-Unis ont agi uniquement pour détruire le réservoir.
La Chine a aussitôt réclamé aux États-Unis des informations sur la destruction du satellite, s’inquiétant des conséquences possibles de l’opération pour la sécurité spatiale.
« La Chine suit de près les possibles dommages à la sécurité de l’espace et aux pays concernés, créés par l’action américaine », a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Liu Jianchao.
Les États-Unis s’étaient scandalisés lorsque la Chine avait abattu sans prévenir, en janvier 2007, un vieux satellite météo chinois avec un missile.

EUROPOLITIQUE (AGENCE DE PRESSE DE L’UNION EUROPEENNE)
Le président russe Vladimir Poutine sera l’invité d’honneur du sommet de l’Otan, du 2 au 4 avril à Bucarest, une occasion de passer en revue un contentieux qui s’alourdit. Au menu : outre l’Afghanistan et l’Irak, suspension de la participation au Traité sur les forces conventionnelles, bouclier antimissiles (installation d’un radar en République tchèque et d’antimissiles en Pologne et son éventuelle incorporation dans le système de la défense de l’Alliance), présence européenne au Kosovo et élargissement de l’Organisation (Albanie, Croatie, Macédoine, Géorgie, et même Ukraine malgré l’opposition de la population). De plus, la Finlande et la Suède pourraient officialiser leur participation à la NRF (Nato Response Force), la force de réaction de l’Otan. En outre, l’Alliance devrait créer une structure spécialisée chargée de protéger les pays membres contre les pirates informatiques et préciser les modalités de réintégration de la France dans le commandement OTAN.

LE TEMPS (QUOTIDIEN SUISSE)
Des troupes turques sont entrées jeudi soir dans le nord de l’Irak pour pourchasser des rebelles kurdes qui y sont basés, a annoncé vendredi l’armée turque. Quelque 10000 soldats participeraient à cette opération, selon la chaîne de télévision privée NTV.

LA PRESSE CANADIENNE (QUOTIDIEN CANADIEN)
Le Premier ministre Stephen Harper a proposé un compromis aux libéraux opposés au principe de la « guerre sans fin ». Les troupes canadiennes continueraient leur mission en Afghanistan, mais devraient avoir quitté le pays au plus tard fin 2011. Reste cependant un point de désaccord : les libéraux exigent que les troupes canadiennes cessent les missions de combat en févreir 2009 et se consacrent à partir de ce moment à la formation des militaires afghans. M. Harper entretient un flou autour de ce principe de rotation qu’il semble confondre avec celui de renforts.

THE DAILY TELEGRAPH (QUOTIDIEN BRITANNIQUE)
Le ministère britannique de la Défense a condamné comme sans fondements un documentaire de l’émission Panorama, qui doit être diffusée par la BBC la semaine prochaine. Selon la chaîne de télévision, des soldats britanniques auraient mutilés des cadavres d’Irakiens, torturés des détenus, et couvert divers meurtres en prison, dont celui d’un enfant de 14 ans. Les faits seraient survenus à Majar-al-Kabir, en mai 2004, lors de la bataille dite de « Danny Boy ». Le ministère assure avoir réalisé sa propre enquête et avoir interrogé plus de 200 personnes pour conclure que rien ne s’était passé. La BBC s’étonne quant à elle que l’on puisse critiquer une émission avant sa diffusion et revendique le droit d’effectuer sa contre-enquête.

THE GUARDIAN (QUOTIDIEN BRITANNIQUE, MAJORITE PARLEMENTAIRE)
Dans le cadre d’un procès administratif visant à obtenir la déclassification complète des documents préparatoires du dossier irakien du gouvernement Blair, il est apparu que les mentions d’Israël dans les rapports du ministère des Affaires étrangères avaient été censurés. Le document initial soulignait qu’Israël, plus encore que l’Irak de Saddam Hussein, a trompé l’ONU en matière de nucléaire militaire.

THE AUSTRALIAN (QUOTIDIEN AUSTRALIEN, GROUPE MURDOCH)
Le secrétaire US à la Défense, Robert Gates, et le secrétaire d’État adjoint, John Negroponte, arrivent à Canberra pour une visite de deux jours. Ils discuteront avec le nouveau gouvernement travailliste de sa volonté de retirer les troupes australiennes d’Irak et de son engagement en Afghanistan.

THE WASHINGTON POST (QUOTIDIEN ÉTATS-UNIEN)
• L’administration Bush a saisi les comptes bancaires de Rami Makhluf, un cousin du président syrien Baschar el-Assad, qui joue un rôle central dans le système économique de son pays. Cette décision a été prise sur la base d’accusations de corruption : M. Makhluf aurait construit sa fortune en bénéficiant de privatisations sans appel d’offres causant ainsi du tort aux économies du Liban, de l’Irak et de la Palestine.
• A l’issue d’une manifestation à Belgrade contre l’indépendance du Kosovo, des émeutiers ont pris d’assaut le bâtiment de l’ambassade des Etats-Unis, ont décroché la bannière étoilée et ont incendié les locaux, qui étaient heureusement vides à ce moment là. Aucun diplomate, ni garde n’était présent, et la police serbe a laissé faire. L’ambassadeur US aux Nations Unies, Zalmay Khalilzad, a exprimé son indignation. Tandis que l’ancien secrétaire d’État adjoint Richard Holbrooke a déclaré, sur CNN, que ces événements avaient été orchestrés en sous-main par les Russes.

THE NEW YORK (QUOTIDIEN ÉTATS-UNIEN)
• Un nouveau projet de résolution contre l’Iran a été introduit par le Royaume-Uni et la France au Conseil de sécurité. Considérant que les investigations de l’AIEA portent sur le passé du programme nucléaire iranien, mais que celui-ci a repris en secret, il prévoit des sanctions accrues en matière de déplacement de responsables du régime, de gel de leurs avoirs, de contrôle des banques Meli et Saderat, et surtout de possibles perquisitions des bateaux et avions provenant ou allant en Iran.
• Le ministre des Affaires étrangères britanniques David Milliband a annoncé hier à la Chambre des communes que, contrairement à ce qu’il avait préalablement affirmé, de nouvelles investigations montrent que la CIA a utilisé le territoire britannique pour ses avions-prisons. Le général Hayden, directeur de l’Agence, a informé le gouvernement Brown que des avions ont transité en 2002 par la base de Diego Garcia, située une île britannique de l’Océan indien.

LOS ANGELES TIMES (QUOTIDIEN ÉTATS-UNIEN)
Un hélicoptère transportant les sénateurs John Kerry, Joseph Biden et Chuck Hagel a été contraint de se poser en catastrophe dans la montagne afghane. Les sénateurs ont été évacués par voie terrestre sur la base de Bagram, avant de poursuivre leur voyage vers la Turquie. Cet atterrissage forcé serait dû à de mauvaises conditions météo.

Tendances est un bulletin quotidien de veille politique sur le Proche-Orient, réalisé par l’agence New Orient News à Beyrouth. Retrouvez-le sur Voltairenet.org, en versions allemande, arabe, anglaise, espagnole et française. Consultez également Indicators, le bulletin quotidien de veille économique sur le Proche-Orient, disponible en versions anglaise, espagnole et arabe.