La réélection de George W. Bush et la nomination de Condoleezza Rice soulèvent des question sur l’avenir des relations entre la France et les États-Unis. Le président Bush et des responsables états-uniens ont fréquemment fait part de leur intention de fortifier leurs relations avec le continent européen tandis que les pays européens ont exprimé leur besoin de travailler avec plus de confiance et de coopération avec leur allié américain.
Condi [1] est connue des responsables français pour être une femme dure, très proche de Bush mais n’appartenant pas à la cabale des néo-conservateurs. Elle est capable d’obtenir des accords avec les Français sur bien des sujets. Concernant la résolution 1559 sur la Syrie et le Liban, la coordination entre la France et les États-Unis se poursuit ; concernant le conflit israélo-palestinien, « Dobeulyou » a récemment annoncé la nécessité d’organiser des élections, ce qui est un pas dans la direction de la position française et Paris pense que les États-Unis veulent faire avancer le processus de paix malgré les réserves exprimées par Bush. Français et Américains travaillent également ensemble au Conseil de sécurité de l’ONU sur la Côte d’Ivoire. Cependant, la question irakienne reste un désaccord de principe. La France souhaite que l’opposition irakienne soit incluse dans la reconstruction politique du pays tandis que les États-Unis ne croient qu’aux vertus des canons. La France ne croit pas à une solution militaire en Irak et veut un gouvernement souverain qui ne saurait être celui d’Iyad Allaoui.
Récemment, la France a réussi, en coordination avec Washington , un mouvement diplomatique européen qui a permis un arrêt du programme d’enrichissement nucléaire iranien. Toutefois, le conflit israélo-arabe et l’Irak vont être des désaccords sur lesquels les deux diplomaties vont devoir se pencher.

Source
Dar Al-Hayat (Royaume-Uni)
Dar al Hayatest un quotidien arabe de politique international, basé au Royaume-Uni. Tirant à 110 000 exemplaires, ce journal mêle des articles purement informatifs et un grand nombre d’analyses et d’éditoriaux écrits par des intellectuels du monde arabe. L’une des figures les plus éminentes de la rédaction est Jihad Al Khazen, figure détestée des éditorialistes néo-conservateurs états-uniens. Libanais à l’origine, il a été racheté en 1990 par le prince et maréchal saoudien Khaled ibn Sultan.

« Condi and the French Diplomacy », par Randa Takieddine, Dar Al Hayat, 18 novembre 2004.

[1Il s’agit du sobriquet de Condoleezza Rice