Tendances et événements au Proche-Orient

Israël prépare l’« holocauste » à Gaza

La violence sans limite pratiqué par l’État hébreu contre les Palestiniens à Gaza continue. Le vice-ministre israélien de la Défense a menacé les Palestiniens d’un « holocauste » et de passer à la phase d’opérations militaires terrestres et au plan d’invasion préparé par Ehud Barak depuis sa nomination au poste de ministre de la Défense au sein du gouvernement Olmert, en juin 2007. Dans ce but, le vice-ministre de la Défense aurait supervisé l’entraînement de 30000 soldats d’élite. Il a clairement parlé de « Shoah », qui signifie « incinération » en hébreu, en faisant allusion à celle perpétrée par les Nazis pendant la deuxième guerre mondiale contre les juifs d’Europe. Cette même Shoah longuement exploitée dans la littérature sioniste et qui constitue la base sur laquelle se fonde l’Europe pour traiter avec Israël : ce sentiment de culpabilité qui dicte toute démarche ou initiative politique ou autre, et dont les Arabes sont les premiers à en payer le prix.
L’holocauste a effectivement commencé. On le voit tous les jours sur les écrans de télévisions arabes et mondiales. On voit les corps démembrés et calcinés des enfants de Gaza. Israël ne se soucie même pas de censurer ou d’interdire la diffusion de ces images atroces comme il en a l’habitude pour se donner l’image d’un pays civilisé.
Le châtiment israélien contre les Palestiniens se poursuit. Le blocus imposé à 1,5 millions de personnes amplifie la souffrance des civils, surtout les femmes et les enfants. Ni électricité, ni médicaments, ni nourritures. Les habitations de Gaza sont sans cesse bombardées.
Face à ce massacre quotidien, pas la moindre réaction de la part de la communauté internationale, ni même des pays arabes qui, par leur silence, deviennent aussi complices de l’État hébreu. Ce silence est protégé par le déploiement de bâtiments de guerre américains au large des côtes libanaises. Et comme certains analystes l’expliquent, le destroyer USS Cole a été envoyé, entre autres, pour empêcher la Résistance libanaise de venir en aide aux Palestiniens, victimes d’un impitoyable massacre.

Presse et agences internationales

AL JARIDA (QUOTIDIEN KOWEITIEN)
Israël a déjoué une attaque terroriste contre le réacteur nucléaire de Dimona, selon des sources britanniques. Les forces de sécurité israéliennes ont arrêté un haut responsable travaillant à Dimona après avoir découvert un plan visant à faire exploser un des chauffages dans le réacteur. L’employé en question serait également soupçonné d’avoir filtré des informations sur le réacteur de Dimona à des sources étrangères. La famille de l’employé de Dimona, qui n’avait pas été informée de son arrestation, pensait qu’il participait à un exercice militaire secret à l’étranger. Les sources britanniques ont également indiqué que le suspect sera bientôt jugé dans un tribunal israélien, tout en assurant que l’affaire est plus grave que celle de Mordehai Vanunu qui a révélé en 1986 au Sunday Times l’existence du programme nucléaire militaire israélien.
Un responsable israélien a cependant nié cette information, tout en la qualifiant de « sans fondement ».

• L’offensive de l’armée turque visant les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans le nord de Irak s’est achevée et les unités qui y étaient engagées ont regagné hier leurs bases, a annoncé l’état-major turc, menaçant d’y retourner si besoin est. Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a appelé Bagdad à coopérer avec Ankara pour chasser le PKK du nord de l’Irak, et il a exhorté les rebelles kurdes à déposer les armes.
« Il a été conclu que l’opération avait atteint ses objectifs et nos troupes ont regagné leurs bases dans le pays le 29 février au matin », indique un communiqué mis en ligne par l’état-major de l’armée turque. « Cette décision est indépendante d’une quelconque influence étrangère », souligne l’armée. La veille, les États-Unis avaient invité la Turquie, pays membre de l’OTAN, à mettre un terme rapide à cette opération. La Maison-Blanche a qualifié hier de « ciblée et relativement courte » l’offensive turque et a averti que le PKK pourrait être la cible de nouvelles attaques.
« Une chose reste certaine, c’est que les États-Unis, la Turquie et l’Irak vont continuer à considérer le PKK comme une organisation terroriste dont on a besoin de s’occuper », a déclaré le porte-parole de la Maison-Blanche Gordon Johndroe. Washington, qui fournit depuis plusieurs mois des renseignements en temps réel à la Turquie sur les rebelles dans le nord de l’Irak, s’inquiétait de l’éventualité d’un conflit entre ses deux alliés régionaux, les Turcs et les Kurdes d’Irak, en cas d’enlisement de l’opération turque.
L’armée turque affirme qu’au moins 240 rebelles du PKK ont été abattus en huit jours d’offensive. Côté turc, 27 militaires ont été tuée.

• Le président américain George W. Bush et le secrétaire général de l’OTAN Jaap de Hoop Scheffer ont fait le vœu d’un engagement durable en Afghanistan, à Washington, au cours d’entretiens consacrés au prochain sommet de l’Alliance à Bucarest du 2 au 4 avril. Les deux dirigeants n’ont pas mentionné explicitement les tensions entre alliés, nées de l’appel de Washington à envoyer davantage de troupes en Afghanistan pour combattre les talibans. « Les États-Unis sont engagés dans la mission de l’OTAN en Afghanistan. Nous sommes engagés dans une stratégie globale qui aide la population en Afghanistan à mettre en œuvre la sécurité, et en même temps à trouver la prospérité économique et le progrès politique », a déclaré M. Bush. « Les 26 alliés de l’OTAN sont là-bas et nous sommes là-bas sur le long terme. Nous sommes là-bas pour soutenir le président (Hamid) Karzai et le peuple afghan. Mais nous sommes aussi là-bas parce que nous combattons le terrorisme », a renchéri le chef de l’OTAN, lors d’une conférence de presse commune à la Maison-Blanche après leur réunion dans le bureau Ovale. « Nous ne pouvons pas nous permettre de perdre, nous ne perdons pas et ne perdrons pas », a-t-il ajouté.

• Plusieurs centaines de policiers kosovars membres de la minorité serbe ont refusé d’obéir aux ordres de Pristina, qui a proclamé unilatéralement l’indépendance de la province serbe le 17 février. Les agents serbes du Service de police du Kosovo (SPK) demandent à être placés sous le commandement de la force de police des Nations unies (Minuk), comme leurs collègues du nord, où vit une moitié de leur communauté. Une centaine d’entre eux ont été privés de solde, a déclaré un porte-parole du SPK, selon lequel ils ont commencé à rendre leurs équipements.

AGENCE EUROPE (AGENCE DE PRESSE DE L’UNION EUROPEENNE)
Les ministres de l’Intérieur de l’UE s’empareront pour la première fois, lors du Conseil « Justice et Affaires intérieures », du dossier épineux lié à la signature par les Tchèques du protocole d’accord états-unien sur le renforcement des mesures de sécurité à leurs frontières. À ce stade, la plupart des pays entrés en 2004 dans l’UE, à l’exception des Polonais et des Slovènes (la Slovénie fait partie du VWP), auraient été approchés par l’administration Bush. L’idée mise en avant par la Présidence consisterait en un gel des signatures du protocole états-unien jusqu’à ce qu’une position commune soit arrêtée au niveau de l’UE, ce qui devrait être fait avant la réunion du 13 mars en Slovénie avec le secrétaire US à la Sécurité de la Patrie Michael Chertoff. La Commission n’a pas annoncé qu’elle allait poursuivre les Etats européens qui signeraient le protocole. Néanmoins, certaines sources proches de la Présidence annoncent déjà que la République tchèque a franchi « la ligne rouge » qu’il ne fallait pas dépasser.

ITAR-TASS (AGENCE DE PRESSE RUSSE)
Le Premier ministre hongrois Ferenc Gyurcsany a reconnu lors de son entretien avec le président russe Vladimir Poutine, au Kremlin, que le projet gazier russe South Stream a gagné face à son rival euro-US Nabucco. « Vous avez été plus rapides que Nabucco, a-t-il fait remarquer à Vladimir Poutine en rappelant que le projet occidental était sensé faire la concurrence au projet russe.

RIA-NOVOSTI (AGENCE DE PRESSE RUSSE)
L’opération antiterroriste de l’OTAN en Afghanistan échouera sans collaboration avec l’Organisation du Traité de sécurité collective (OTSC), a estimé l’ambassadeur russe auprès de l’OTAN, Dmitri Rogozine, dans une interview publiée vendredi par le quotidien Vremia Novosteï. « L’OTAN ne pourra pas résoudre ses problèmes sans impliquer l’OTSC dans l’opération antiterroriste », a-t-il déclaré. « Les contacts avec un État sont une chose, mais les problèmes de transit non militaire pour le compte des forces de l’OTAN en Afghanistan, par exemple, dont le règlement exige des négociations multilatérales en sont une autre », a constaté M. Rogozine, avant d’estimer que l’Alliance atlantique serait de toute façon « amenée à reconnaître l’OTSC ». L’OTSC regroupe l’Arménie, la Biélorussie, le Kazakhstan, le Kirghizstan, l’Ouzbékistan, la Russie et le Tadjikistan.

LE MONDE (QUOTIDIEN FRANÇAIS, GROUPE LAGARDERE )
 Tribune libre de Tariq Ramadan, islamologue
J’ai appris récemment que les organisations de défense des Palestiniens avaient, en France, fait un choix inverse de leurs homologues italiennes : elles ont décidé de s’installer fermement au prochain Salon du livre, dont Israël est l’invité d’honneur, d’y commémorer les soixante années de l’autre réalité, celle de la Nakba (catastrophe) des Palestiniens, et d’inviter des intellectuels et des auteurs arabes, palestiniens et israéliens à en débattre. Je soutiens cette initiative sans aucune réserve : il s’agit, ici aussi, de défendre la dignité des Palestiniens et de ne pas permettre que la célébration des 60 ans d’Israël puisse faire l’impasse sur le sort d’un peuple réprimé et sacrifié. Boycottage à la Foire du livre de Turin, présence critique à Paris, il n’y a rien là de contradictoire. Ce qui compte aujourd’hui, au-delà des stratégies employées, c’est de rompre le silence, de faire entendre des voix qui refusent les manipulations politiques et exigent que la politique des gouvernements israéliens successifs soit jugée comme toutes les autres quand elle est indigne et qu’elle ne respecte pas les résolutions de l’ONU et le droit international.

LE FIGARO (QUOTIDIEN FRANÇAIS, GROUPE DASSAULT)
Le Conseil présidentiel irakien a approuvé vendredi l’exécution du bras droit de Saddam Hussein, Ali Hassan al-Majid, dit Ali « le chimique ». Ali Hassan al-Majid, 66 ans, est un cousin de Saddam Hussein. Il fut son bras droit et son « exécuteur des basses œuvres ». Comme deux autres figures de la dictature irakienne, il a été condamné à mort pour son rôle dans la répression de la rébellion kurde, la campagne Anfal de 1987-1988, qui a fait près de 180.000 morts. Les États-Unis ont promis de le remettre aux autorités irakiennes dès lors que celles-ci auraient approuvé sa mise à mort. Ni la date, ni les modalités de l’exécution n’ont cependant été arrêtées.

EL MUNDO (QUOTIDIEN ESPAGNOL, OPPOSITION)
 Entretien avec Efraim Halevy, ancien directeur du Mossad et président du _ Conseil national de sécurité israélien (1998-2002)
Notre intérêt est l’établissement d’un gouvernement israélien crédible, ce qui ne peut se faire qu’avec le Hamas. Celui-ci doit faire partie de la solution, pas du problème. Nous devons donc discuter de tout avec lui, pour prendre en compte son point de vue, mais pas négocier avec lui, c’est-à-dire ne rien lui céder.
Israël n’a pas de problème avec ses voisins à l’exception du Hezbollah et des Palestiniens. Il n’y a pas de Mur de séparation, mais une barrière de sécurité qui sera maintenue tant que les Palestiniens ne contrôleront pas leur population.

PRESSE BRITANNIQUE
Prise d’une fièvre militariste, la presse britannique consacre ses gros titres à la révélation que le prince Harry (23 ans, troisième dans l’ordre de succession au trône) combat depuis dix semaines les talibans en Afghanistan. Le dernier membre de la famille royale à servir au combat est le duc d’York, lors de la guerre des « Falklands » (Malouines), en 1982. La présence d’Harry sur la ligne de front a été révélée par le site internet états-unien Drudge Report, puis reprise en Australie par New Idea et en Allemagne par Frau Im Spiegel, contraignant le Premier ministre et le chef d’état-major à rappeler le jeune homme, qui aurait normalement dû participer six semaines encore aux opérations.
Cette information s’accompagne de toutes sortes d’anecdotes édifiantes visant à exalter la bravoure du jeune homme, la confiance que la reine lui accorde, et jusqu’à la fierté que doit éprouver dans les Cieux sa défunte mère, la prince Diana. Tous les journaux reproduisent la même photographie du prince en tenue de combat, un fusil mitrailleur dans les mains.
La presse britannique change ainsi son regard sur le prince qu’elle décrivait jusqu’à présent comme un night-clubber et qui avait fait les titres des journaux à scandales en se travestissant en officier nazi dans une surprise partie. Elle célèbre l’unité patriotique autour de la famille royale et la campagne d’Afghanistan.
Quelques titres de « une » tout en nuances : « Le prince combat sur la ligne de front : Harry, le héros secret » (Daily News). « Harry en guerre. Des images extrêmement candides et des interviews révèlent la vie du prince sur la ligne de front » (Daily Mail), « Ma guerre. Comment j’ai combattu les talibans en Afghanistan, par le prince Harry » (Daily Mirror), etc.

THE TIMES (QUOTIDIEN BRITANNIQUE, GROUPE MURDOCH)
La Cour européenne des Droits de l’homme a interdit à l’Italie de renvoyer Nassim Saadi en Tunisie. Dans leurs attendus, les juges ont considéré que le droit de se protéger d’un individu lié à des réseaux terroristes n’autorisait pas à le renvoyer dans un pays où il risquait à l’évidence d’être torturé. Cette décision s’applique par extension au cas d’Abu Qadata que le Royaume-Uni souhaitait déporter vers la Jordanie.

THE AGE (QUOTIDIEN AUSTRALIEN)
La Cour suprême de Victoria, dans un jugement retentissant, vient d’annuler des décisions de justice précédentes à l’encontre de 12 présumés terroristes. La Cour a affirmé qu’imputer une intention terroriste à une personne en fonction de ses lectures, de ses opinions, voire de ses déclarations est une forme de McCarthisme. Contredisant le gouvernement et les alliés états-uniens, elle s’est rangée à l’avis d’un des avocats de la défense qui avait plaidé en déclarant : « En Australie, nous avons le droit de dire des choses stupides, des choses provocatrices et complètement fausses. L’énonciation de ces choses ne fait pas de nous des terroristes. Le droit de dire ou de lire des choses impopulaires est un droit que nous chérissons comme Australiens. C’est un droit qui distingue notre société de certaines autres ».

THE GLOBE AND MAIL (QUOTIDIEN CANADIEN)
Les États-Unis ont abandonné leurs charges contre Mohammed Kamal Elzahabi, qu’il accusaient d’être un ancien instructeur d’un camp d’Al-Qaeda. Or, c’est sur la base de ses interrogatoires aujourd’hui annulés, que trois Canadiens arabes, Ahmad Abou El Maati, Abdullah Almalki and Maher Arar, avaient été déportés en Syrie où ils avaient été torturés.

THE TIMES OF INDIA (QUOTIDIEN INDIEN)
• Le président Musharraf a gracié Kashmir Singh, accusé d’espionnage au profit de l’Inde, et détenu depuis 35 ans dans des conditions particulièrement dures.
• Une nouvelle étude montre que les principaux partenaires commerciaux de l’Inde sont désormais la Chine, suivie des États-Unis, des Émirats arabes unis et de l’Arabie saoudite.

THE NEW YORK TIMES (QUOTIDIEN ÉTATS-UNIEN)
• Le gouvernement Bush a salué avec joie le dernier communiqué du GAFI (Groupe d’action financière sur le blanchiment de capitaux, un organe de l’OCDE) mettant en garde contre le déficiences du système bancaire iranien. Washington espère s’appuyer sur ce constat pour renforcer l’isolement bancaire de Téhéran, accusé de soutenir financièrement le terrorisme en Irak et le Hezbollah libanais.
• Auditionné par une commission du Sénat, le secrétaire d’État adjoint John Negroponte a affirmé que les Etats-Unis continueraient à travailler avec Pervez Musharraf tant qu’il serait le président élu du Pakistan. Cette déclaration visait à effacer les consultations peu discrètes des officiels US avec l’opposition pakistanaise. Une ingérence qui avait conduit le principal quotidien anglophone du pays, Sunday on the News, à titrer « US, Ne touchez pas, s’il vous plaît ! ».

USA TODAY (QUOTIDIEN POPULAIRE ETATS-UNIEN)
Une enquête du gouvernement irakien vient de montrer que 15 à 20% des policiers inscrits sur les listes du personnel, soit plus de 11 000 hommes, sont morts ou ont quitté le service. Leurs payes étaient détournées par d’autres policiers.

Tendances et événements au Liban

L’arrivée de l’USS Cole embarrasse le gouvernement ; l’opposition se prépare pour la bataille de l’indépendance

Les médias libanais ont largement couvert et commenté l’arrivée au large des côtes libanaise du destroyer américain USS Cole. Dans ce contexte, on peut relever les observations suivantes :
 1. Selon diverses sources états-uniennes, le destroyer USS Cole serait l’avant-garde d’une escadre navale qui sera déployée au large des côtes libanaises en prévision d’une intervention militaire. Cette escadre est composée de quatre destroyers et douze autres bâtiments, dont des navires amphibies spécialisés dans le débarquement de troupes.
 2. Des déclarations de responsables états-uniens laissent entendre que l’envoi du USS Cole a été précédé de concertations avec le chef du gouvernement Fouad Siniora et son équipe. L’opposition, elle, avait déjà affirmé, par la bouche de ses plus hauts dirigeants, dont le chef du Hezbollah, sayyed Hassan Nasrallah, que le 14-mars pro-US a reçu des promesses et des assurances de Washington de l’imminence d’une intervention militaire. C’est ce qui explique le refus des loyalistes de présenter la moindre concession politique permettant de mettre en place un véritable partenariat.
 3. L’opposition a fait preuve d’une grande fermeté, affirmant sa détermination à refuser et à résister à toute intervention militaire étrangère, qu’elle a assimilé à une tentative de colonisation, comme l’a affirmé le chef chrétien de l’opposition, le général Michel Aoun. Elle affrontera toutes les forces locales qui facilitent et incitent au retour du colonialisme au Liban.
 4. Le rapport du secrétaire général des Nations unis, Ban Ki-moon, sur l’application de la résolution 1701 (voir ci-dessous) adopte les versions israéliennes, affirmant que les opérations de trafic d’armes vers le Liban se poursuivent. Pourtant, Ban reconnait que 70 opérations de fouilles maritimes n’ont permis de rien découvrir.
 5. Les Européens ont entamé une série de contacts avec la direction du Hezbollah pour tenter de savoir qu’elle sera l’ampleur et la nature de la riposte de la Résistance à l’assassinat de son chef militaire, Imad Mughniyé, à Damas le 12 février. Ces émissaires ont transmis au Hezbollah des messages comme quoi la riposte israélienne à toute attaque du Hezbollah sera « fulgurante ». Selon des sources bien informées, ces pays européens, qui possèdent des contingents dans le cadre de la Finul, tentent d’obtenir des assurances que leurs forces seront épargnées en cas de conflit entre le Hezbollah et Israël.
 6. Les contacts interarabes se poursuivre au sujet du sommet de Damas les 29 et 30 mars. Le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, se trouve en Syrie pour préparer cette réunion. Il a confirmé que certains dirigeants lient leur participation au sommet à l’élection d’un président au Liban. Mais le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Moallem, a affirmé qu’il n’y a aucun rapport entre cette élection et le sommet qui doit, en premier lieu, examiner les massacres perpétrés par les Israéliens dans la Bande de Gaza.

Audiovisuel libanais

ANB (APPARTIENT A L’HOMME D’AFFAIRES IRAKIEN, NAZMI OJI)
Émission : Des secrets à publier
 Invité : Nabih Berry, président du Parlement libanais (Opposition)
« La majorité a fait échouer l’initiative arabe. Le conflit ne relève pas de la répartition des sièges au sein du gouvernement sur base de trois tiers égaux, mais de la loi nouvelle électorale. Je reste attaché à l’initiative arabe jusqu’à la tenue du sommet de Damas. Après cette date, je prendrai une nouvelle initiative (…) Les 22 ministres des Affaires étrangères ont donné au président de la République le pouvoir de faire pencher la balance dans un sens ou dans l’autre au sein du Conseil des ministres et non pas aux sunnites ou aux chiites, aux forces de la majorité ou de l’opposition. Lors de la visite de Amr Moussa au Liban, nous avons constaté un changement des positions et un désaccord sur la formule de répartition des sièges au sein du gouvernement d’union nationale. Je vous affirme que les États-uniens n’ont jamais été et ne seront jamais favorables à l’initiative arabe. Au cours de l’avant-dernière visite de M. Moussa au Liban, j’ai tenu avec lui une réunion à huis clos, une heure et demie durant, au cours de laquelle nous nous sommes entendus sur l’ensemble des points, sauf celui qui concerne la répartition des sièges au sein du gouvernement. J’insistais sur la formule des trois tiers alors que M. Moussa penchait pour la formule de 13 (pour les loyalistes) 7 (pour le le président de la République) et 10 (pour l’opposition). Je lui ai même dit que si le Hezbollah et le général Michel Aoun refusaient la formule de 3x10, j’étais prêt à assurer le quorum nécessaire pour l’élection du président par la présence de mon bloc parlementaire, même si cela entraînerait une scission au sein de l’opposition. Et lorsque dans le cadre de la réunion tripartite sous l’égide de M. Moussa, le général Aoun a déclaré accepter au nom de l’opposition la formule de 3x10 et proposé de discuter de la loi électorale, la réunion s’est clôturée sur un échec. Il s’est avéré que le conflit porte sur la loi électorale et non sur la formule 3x10. J’ai déclaré être prêt à accepter le caza comme circonscription et je me suis même engagé à en convaincre le Hezbollah. Mais la majorité a refusé d’adopter le découpage tel que prévu par la loi de 1960 (…) L’assassinat d’Imad Moghniyé constitue une violation de la 1701. Israël attend la bonne occasion pour venger sa défaite. La présence du bâtiment de guerre USS Cole au large du Liban est une véritable menace. Il ne s’agit pas uniquement d’une démonstration de force. L’objectif est de détourner l’attention de ce qui se passe à Gaza en la focalisant sur le Liban. »

Principaux développements au Liban

• Le sixième rapport du secrétaire général des Nations unies sur l’application de la résolution 1701 vient d’être remis au président du Conseil de sécurité. Le texte de Ban Ki-moon juge le discours du secrétaire général du Hezbollah, sayyed Hassan Nasrallah, appelant à « une guerre ouverte » contre Israël « contraire à l’esprit et aux objectifs de la 1701. Le secrétaire général de l’ONU exprime sa « satisfaction » de pouvoir signaler que les gouvernements libanais et israélien restent désireux d’appliquer intégralement la résolution 1701, condition nécessaire à la mise en place d’un cessez-le-feu permanent et d’un règlement durable. M. Ban note qu’une plus grande coopération entre la Finul et les forces armées libanaises a contribué à un « calme significatif » dans la région des opérations. Selon lui, « plus d’un an et demi après l’adoption de la 1701, le déploiement et les activités de la Finul et de l’armée libanaise ont contribué à instaurer la plus longue période de stabilité relative au Liban-Sud depuis de nombreuses années et aidé à établir un nouvel environnement stratégique dans la région située au sud du Litani. Ces effets sont également ressentis dans le nord d’Israël et reconnus par les autorités israéliennes. Le document indique que depuis la publication du cinquième rapport, les opérations menées par la Finul et l’armée libanaise ont permis d’enregistrer 96 découvertes d’armes abandonnées, de munitions et d’engins explosifs au sud du Litani. Ces découvertes englobent 2 lance-roquettes, 14 roquettes de 120 mm, 76 obus de mortier, 7 engins explosifs improvisés, 7 projectiles de 155 mm et enfin 21 caves ou bunkers. Toutefois, il précise concernant ce dernier point qu’il n’y a pas de signes montrant que ces installations ont été récemment utilisées.
Selon lui, l’armée libanaise continue de détruire ou de confisquer toutes les armes et les munitions découvertes dans la zone située au sud du Litani. Le secrétaire général exprime toutefois sa préoccupation de voir un nombre d’incidents sérieux provoquant une tension dans la région.
M. Ban indique que la tension croissante dans le reste du pays a contraint l’armée libanaise à retirer à certaines occasions des soldats déployés au sud du Litani. Il précise toutefois que ces redéploiements ont eu jusqu’ici un caractère provisoire et limité.
Le secrétaire général note par ailleurs que, selon le gouvernement israélien, le Hezbollah continue de se réarmer. Il possède de nouvelles fortifications et des camps d’entraînement au nord du Litani et dans la Békaa. M. Ban relève que le Hezbollah a confirmé ces allégations et a publiquement annoncé qu’il était en possession d’un arsenal militaire contre Israël. Il réitère sa préoccupation concernant ce réarmement qui constitue une menace grave pour la souveraineté, la stabilité et l’indépendance du Liban ainsi que pour la résolution 1701.
Le secrétaire général demeure persuadé que le désarmement du Hezbollah et des autres milices devrait être mené dans le cadre d’un processus politique dirigé par les Libanais eux-mêmes, qui conduirait au rétablissement intégral de l’autorité du gouvernement libanais sur la totalité du territoire. Mais l’actuelle crise politique, souligne-t-il, a encore réduit les chances de progrès sur cette question. Il y a une nouvelle nécessité pour le Liban de contrôler rigoureusement ses propres frontières, indique aussi le rapport.
M. Ban exhorte d’autre part le Liban et la Syrie de procéder sans délai à la délimitation de leurs frontières communes, conformément à la résolution 1701 et 1680. Il souligne qu’il continuera ses efforts diplomatiques en vue de résoudre la question des fermes de Chebaa, dans le cadre du plan en sept points du Premier ministre, Fouad Siniora.
Il note que davantage de progrès s’imposent en ce qui concerne les conditions indispensables à un cessez-le-feu permanent. Il s’agit de la libération des soldats enlevés et des prisonniers libanais ; l’application de l’embargo sur les armes ; la cessation des violations de l’espace aérien libanais par Israël ; la délimitation de la frontière entre le Liban et la Syrie ; le retrait d’Israël de la partie nord du village de Ghajar, toujours occupée ; et enfin la reprise d’un dialogue national dans le cadre duquel pourront être examinées les questions relatives à la stratégie nationale de défense, aux armes du Hezbollah et aux groupes armés sur lesquels l’État n’exerce aucun contrôle.
Au 25 février 2008 la force totale de la Finul se montait à 12707 éléments militaires. Il précise que les contingents finlandais, irlandais et qatari ont achevé leur mission au cours de la période couverte par le présent rapport, l’Irlande et le Qatar maintenant toutefois des officiers à l’état-major central de la Finul. De plus, 313 éléments administratifs internationaux et 612 Libanais servent actuellement dans le cadre de la Finul, selon lui.

• Des témoins oculaires ont fait part de manœuvres israéliennes le long de la frontière avec le Liban, notamment dans le secteur est. Une délégation d’officiers supérieur de l’armée israélienne a effectué une tournée allant de la colonie de Metoullah à l’ouest jusqu’à l’observatoire israélien, au sud du mont Hermon. Plus de quinze chars accompagnés de cinq Jeeps transportant des officiers, sous protection rapprochée, ont été aperçus dans la région des fermes de Chebaa et de la colline de Kfarchouba, en territoire occupé. Des dizaines d’autres véhicules militaires avaient été placés derrière des barrages en terre ou en béton, sur toute la longueur de la route empruntée par la délégation militaire, qui est arrivée jusqu’aux fermes de Chebaa et à Kfarchouba.
C’est la première fois qu’un tel déploiement israélien est constaté à la frontière depuis l’assassinat du chef militaire du Hezbollah, Imad Moghniyé, le 12 février dernier, et les serment du secrétaire général du Hezbollah, sayyed Hassan Nasrallah, de venger sa mort.

Déclartions publiques

 FOUAD SINIORA, PREMIER MINISTRE (PRO-US)
« Dans les eaux territoriales, il n’y a que la marine libanaise et les bateaux relevant de la Finul, en application des dispositions de la résolution 1701. Le gouvernement n’a demandé la présence d’aucun bâtiment militaire, quelle que soit sa nationalité. Je réaffirme solennellement notre position claire et stable au sujet de la protection de l’indépendance et de la souveraineté du Liban, ainsi que celle de ses intérêts vitaux qui consistent à éviter qu’il soit le théâtre des affrontements régionaux et internationaux. Nous sommes restés sur cette position au cours de toutes les crises politiques traversées par le pays. Nous avons tiré la sonnette d’alarme devant les politiques suivies par certains et qui, en fin de compte, permettent l’utilisation du Liban pour servir des intérêts étrangers au détriment de la sécurité des Libanais, du développement de leur pays et de leur coexistence interne. (…) Nous considérons la vacance à la tête de la première magistrature comme l’un des plus grands problèmes et nous ne pouvons pas l’accepter, nous taire à son sujet ou nous empêcher de réagir. C’est pourquoi je tiens à vous dire que nous sommes attachés à l’initiative arabe parce qu’elle constitue à nos yeux le moyen le plus sain pour sortir de la crise et élire un nouveau président. »

 HUSSEIN HAJJ HASSAN, DEPUTE DU HEZBOLLAH
« Toutes les tentatives de rattacher le Liban au projet israélo-US ont échoué ; la décision (d’envoyer un bâtiment de guerre américain au large des côtes libanaise) ne fait pas peur à l’opposition libanaise, et elle prouve que ce sont les États-Unis qui s’ingèrent dans les affaires du Liban et que cette ingérence est devenue militaire. Tous les masques sont désormais tombés. Le fait que vous (le 14-mars) ayez fait part de votre surprise et de votre ignorance concernant l’envoi du destroyer Cole n’empêche en rien le fait que vous soyez pour les États-uniens de simples outils. Nous comprenons maintenant ce qui se cache derrière les réunions militaires américano-libanaises.

 HASSAN FADLALLAH, DEPUTE DU HEZBOLLAH
« Nous ne céderons pas aux menaces et à l’intimidation militaire exercée par les États-Unis pour imposer leur hégémonie sur le Liban. »

 HASSAN HOBBALLAH, DEPUTE DU HEZBOLLAH
« La victoire politique de l’opposition, ajoutée à la victoire militaire de juillet 2006, a obligé les États-Unis à envoyer le USS Cole afin d’exercer des pressions politiques et sécuritaires pour la simple raison que la majorité n’arrive plus à concrétiser les souhaits US au Liban. Quelle souveraineté à l’ombre des violations continues par Israël et d’un destroyer en mer libanaise ?

 SALIM HOSS, ANCIEN PREMIER MINISTRE
« La décision d’envoyer le USS Cole est un étalage de biceps stérile. Tout cela ne nous fait pas peur. »

 FATHI YAKAN, CHEF DU FRONT DE L’ACTION ISLAMIQUE (OPPOSITION SUNNITE)
« Nous appelons à une résistance ouverte face à une guerre ouverte. »

 NASSER KANDIL, ANCIEN DEPUTE DE BEYROUTH (OPPOSITION)
« La date du 29 février n’est pas innocente : c’est le 29/02/84 que le dernier marine états-unien a quitté les rivages libanais ; ils ont aussi choisi de tuer Imad Moghniyé dans la nuit du 13 au 14 février, date à laquelle les soldats états-uniens avaient commencé à partir… En envoyant le USS Cole, que vont certainement suivre d’autres bâtiments, ils font comme le général Gouraud en 1920, qui était entré dans Damas en allant directement au tombeau de Saladin Ayyoubi et en lui disant : “Nous revoilà, Saladin”… Aujourd’hui, les États-uniens veulent faire comprendre qu’ils ont tué Moghniyé et lui dire : “Nous revoilà, Imad”… »

 GORDON JOHNDROE, PORTE-PAROLE DE LA MAISON-BLANCHE
« Concernant les craintes du Hezbollah, je pourrais faire part de certaines des craintes que nous avons vis-à-vis des actions du parti. Donc, je vais en rester là. Nous menons des consultations régulières avec le Premier ministre Siniora et son gouvernement, de même que nos alliés à la fois dans la région proche et en Europe, sur la situation au Liban. Il y a une communication constante à plusieurs niveaux. Mais que ce soit clair : l’objectif des navires de la marine US en Méditerranée orientale est une démonstration de soutien à la stabilité régionale. Je sais que nous partageons avec le Premier ministre Siniora le désir que la situation soit résolue au Liban et qu’elle le soit par les Libanais. »

 MICHEL SISON, CHARGEE D’AFFAIRES ÉTATS-UNIENNE AU LIBAN
« Les bâtiments de guerre US en Méditerranée orientale effectuent souvent des manœuvres de routine, et s’ils sont là, c’est pour renforcer la stabilité régionale. »

Tendances est un bulletin quotidien de veille politique sur le Proche-Orient, réalisé par l’agence New Orient News à Beyrouth. Retrouvez-le sur Voltairenet.org, en versions allemande, arabe, anglaise, espagnole et française. Consultez également Indicators, le bulletin quotidien de veille économique sur le Proche-Orient, disponible en versions anglaise, espagnole et arabe.