En 1902, dans les mines de charbon de Pennsylvanie, les conditions de travail sont particulièrement dures : bas salaires, insécurité et interdiction de s’organiser. Quand éclate la grève, le public sympathise avec les mineurs. La grève s’éternise pendant près d’un an, forçant la fermeture d’écoles et de bâtiments publics non chauffés. Mais le magnat George F. Baer, représentant du patronat minier, ne veut rien entendre. Pour lui et ses pairs, s’opposer à leur pouvoir, c’est s’opposer à Dieu. Le 26 novembre, Baer publie un article expliquant que « les droits et intérêts du travailleurs doivent être placés entre les mains non pas d’agitateurs ouvriers, mais entre celles d’homme chrétiens, à qui Dieu, dans son immense sagesse, a confié la gestion de la propriété privée de ce pays. S’opposer à eux, les vilipender, c’est s’opposer à Dieu, c’est être l’ennemi de Dieu ». Baer est applaudi par les industriels à travers le monde, tandis que les syndicats mobilisent. En mars 1903, sur pression du gouvernement Roosevelt, un accord est finalement conclu, obtenant une hausse de salaire, une meilleure sécurité... mais toujours pas la levée de l’interdiction syndicale.