Tendances et événements au Proche-Orient

La « Nouvelle Résistance » palestinienne marque des points

Quelques jours à peine après le massacre commis par l’armée israélienne à Gaza (120 mort et 360 blessés), la Résistance palestinienne a riposté en plein cœur de Jérusalem-Ouest, déjouant les mesures de sécurité exceptionnelles adoptées depuis un certain temps (voir ci-dessous les détails de l’attaque). A la lumière de ce développement, une source dirigeante de la Résistance palestinienne note les observations suivantes :
 1. Une nouvelle génération de résistants a vu le jour (Tendances l’a mentionné à plusieurs reprises ces derniers mois). Elle se caractérise par le courage, la détermination et la compétence de ses combattants, par de nouvelles méthodes d’action, et l’utilisation de techniques inédites. Ces réalités inquiètent la direction israélienne. L’attaque contre l’école talmudique, connue pour être le creuset des extrémistes sionistes, illustre les capacités de cette résistance.
 2. Les experts en Israël sont désormais convaincus que la Résistance palestinienne possède des roquettes et des missiles antichars lui assurant une capacité de dissuasion non-négligeable face à la machine de guerre israélienne. Cet armement, qui n’a pas encore été utilisé à grande échelle dans les combats, réservera bien de mauvaises surprises à l’armée israélienne, comme ont pu le constater les unités d’élite engagées la semaine dernière à Jabaliya, dans la Bande de Gaza.
 3. Le moral du peuple palestinien s’améliore sensiblement, preuve en est le vaste mouvement de solidarité avec la Résistance à Gaza, en Cisjordanie, dans les territoires de 1948 et dans les camps de réfugiés. Cela s’accompagne d’une désillusion israélo-américaine sur les possibilités d’en finir une fois pour toute avec les mouvements de résistance à travers une opération militaire, en dépit de la complicité de l’axe des Arabes dits « modérés ».
 4. De plus en plus d’analystes israéliens craignent l’éclatement d’une troisième Intifada, encore plus vaste que les deux précédentes, en raison notamment de l’expérience accumulée par la nouvelle génération de résistants, dopée par la grande victoire du Hezbollah sur l’armée israélienne, lors de la guerre de juillet-août 2006.
 5. Les tueries quotidiennes perpétrées par les Israéliens se poursuivent avec le feu vert des Américains et la complicité des « modérés » arabes. Cela ne fera que renforcer la détermination des Palestiniens à poursuivre la lutte, quel que soit le prix à payer, comme l’a montré l’évolution des événements jusqu’à présent.

Presse et agences internationales

• Après avoir réussi à déjouer toutes les mesures de sécurité, un résistant palestinien a ouvert le feu, jeudi soir, dans une école supérieure religieuse juive de Jérusalem-Ouest, tuant au moins dix personnes et blessant neuf autres. L’auteur de l’attentat a ensuite été tué dans la fusillade, au séminaire Merkaz Harav. Trois des blessés sont dans un état grave. Selon la police israélienne, l’auteur de l’attaque était un Palestinien du village de Jabel Moukaber, dans le secteur oriental de Jérusalem, occupé et annexé par Israël en juin 1967.
La télévision al-Manar (Hezbollah) a affirmé qu’un groupe jusqu’à présent inconnu, les « Kataëb Ahrar el-Jalil (Brigades des hommes libres de la Galilée) -Groupe du martyr Imad Moghniyé et des martyrs de Gaza », avait revendiqué l’attaque à Jérusalem-Ouest. La chaîne n’a donné aucun détail sur ce groupe, qui porte le nom de son chef militaire, assassiné le 12 février à Damas.
Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a condamné la fusillade. « Le président Mahmoud Abbas condamne l’attaque menée à Jérusalem, qui a coûté la vie à de nombreux Israéliens, et réitère sa condamnation de toutes les attaques qui visent des civils, qu’il s’agisse de Palestiniens ou d’Israéliens », a déclaré un proche collaborateur du président, le négociateur Saëb Erekat.
Il s’agit de l’une des attaques les plus meurtrières menées à Jérusalem depuis des années. « J’ai vu des policiers et des civils, armés, échanger des coups de feu avec les agresseurs », a déclaré un témoin, selon lequel la fusillade a duré une dizaine de minutes. Une cinquantaine d’ambulances se sont rendues sur les lieux et la police a tenu à distance les parents inquiets venus chercher leurs enfants.
Dans la bande de Gaza, des Palestiniens ont tiré en l’air pour fêter l’attaque de Jérusalem, survenue trois jours après l’arrêt d’une offensive militaire menée par l’armée israélienne contre ce territoire côtier. Plus de 120 Palestiniens ont péri dans les cinq jours d’offensive. « C’est la vengeance d’Allah ! » entendait-on hier soir par haut-parleur dans une mosquée de la ville de Gaza. Le porte-parole du Hamas, Abou Zouhri, a qualifié l’attaque d’« héroïque » en réponse « aux crimes » d’Israël.
Au Liban, des tirs de joie ont eu lieu dans plusieurs camps palestiniens.
Peu après l’attentat, quatre combattants palestiniens ont été tués dans un raid aérien israélien dans le sud de la bande de Gaza. Les quatre combattants, tous des membres des Brigades d’al-Qods, la branche armée du Jihad islamique, ont été tués lorsque l’aviation israélienne a lancé un raid contre la ville de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza.
Plus tôt dans la journée, un soldat israélien avait été tué et trois autres blessés dans une attaque palestinienne à l’explosif à la lisière de la bande de Gaza. Deux civils israéliens ont par ailleurs été blessés jeudi soir dans le sud d’Israël par les éclats d’une roquette tirée de la bande de Gaza.

• L’Égypte a commencé à ériger un mur le long de sa frontière avec la bande de Gaza dans le but d’empêcher une répétition du scénario de janvier, qui avait vu affluer plusieurs dizaines de milliers de Palestiniens après la destruction de la barrière par des activistes palestiniens. « Trois kilomètres » de mur ont déjà été réalisés, a précisé un responsable des services de sécurité, sous le couvert de l’anonymat, alors que, selon des témoins, les travaux ont commencé dès février. L’ancienne barrière mesurait un mètre de haut. Selon ce responsable, le nouveau mur s’étendra « le long des 14 kilomètres de frontière entre l’Égypte » et le territoire palestinien, soumis depuis mi-janvier à un blocus israélien. « Il s’agit d’une mesure préventive pour sécuriser la frontière. À l’heure actuelle, il n’existe pas de menace d’une nouvelle (...) brèche », a-t-il souligné. Le 23 janvier, six jours après le blocus décidé par Israël, des militants du Hamas avaient ouvert des brèches à l’explosif dans la barrière séparant les parties égyptienne et palestinienne de Rafah, entraînant pendant dix jours un flux de centaines de milliers de Palestiniens venus s’approvisionner en Égypte. Le passage avait finalement été refermé par l’Égypte et le Hamas. Le nouveau mur est construit en pierre et il a été érigé à l’emplacement des fils de fer barbelés qui séparent l’Égypte de la bande de Gaza.

• Les gardes-côtes US ont renforcé la sécurité dans les ports du pays concernant les bateaux qui se sont rendus dans des ports syriens, en raison d’inquiétudes sur les liens de la Syrie avec des « organisations terroristes internationales », a annoncé hier le département d’État. La Syrie a été placée sur une liste de surveillance de la sécurité portuaire qui permet de renforcer les mesures de sécurité, a expliqué un porte-parole du département d’État, Tom Casey. Cela permet aux gardes-côtes « d’imposer des mesures de sécurité supplémentaires aux navires se rendant dans les ports états-uniens ou y arrivant et qui, soit viennent des ports syriens, soit y ont fait escale », a-t-il expliqué, renvoyant au département à la sécurité intérieure pour de plus amples informations.

• Une délégation iranienne, qui avait annoncé qu’elle aurait jeudi des discussions avec les États-uniens sur la sécurité en Irak, a quitté Bagdad, car ils ont refusé d’entamer les pourparlers, a affirmé une source proche de la délégation. Les États-uniens, comme les Irakiens, ont cependant indiqué qu’aucune réunion de ce type n’était prévue pour la journée. « La délégation (iranienne) a déjà quitté Bagdad, car les États-uniens ont refusé de commencer les négociations », a déclaré à l’AFP une source iranienne proche de la délégation. Ce quatrième round de discussions devait avoir lieu le mois dernier, mais a été depuis lors régulièrement repoussé.

• La secrétaire d’État Condoleezza Rice a déclaré jeudi que les grandes puissances maintenaient leur offre de négociations avec l’Iran, même si Téhéran a exclu toute négociation sur le nucléaire hors de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Mme Rice a, par ailleurs, implicitement confirmé que les grandes puissances pourraient réexaminer l’offre de coopération économique et politique qu’elles avaient faite en juin 2006 à Téhéran, par l’intermédiaire du diplomate en chef de l’UE Javier Solana. Mais elle a également ajouté qu’avec l’offre de 2006, « il y avait déjà beaucoup de choses sur la table », et que les Iraniens voulaient seulement « en savoir plus, ou savoir plus en détail ce que ces éléments veulent dire ».

• Les 26 chefs de la diplomatie de l’OTAN ont entamé l’examen d’un nouvel élargissement de l’Alliance à d’anciens pays communistes, d’abord dans les Balkans à l’Albanie, la Croatie et la Macédoine, puis à deux ex-républiques soviétiques, la Géorgie et l’Ukraine. Mais seules la Croatie et l’Albanie semblaient assurées de passer l’épreuve avec succès et de rejoindre assez rapidement les 10 pays de l’ancien bloc de l’Est déjà intégrés par l’Alliance atlantique en deux temps –trois en 1999 et sept en 2004.
La candidature de la Macédoine risque, elle, d’être bloquée par la Grèce, a rappelé le ministre allemand des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier à son arrivée à la réunion ministérielle à Bruxelles, préparatoire au sommet que l’OTAN doit tenir du 2 au 4 avril à Bucarest. Athènes a indiqué vouloir opposer un veto à la candidature de l’État voisin si un compromis sur son nom n’était pas trouvé d’ici au sommet. La Grèce bloque depuis 1991 la reconnaissance internationale de la Macédoine sous ce nom. La Macédoine a été admise en 1993 à l’ONU sous le nom provisoire d’« ancienne République yougoslave de Macédoine ».

Le président équatorien Rafael Correa a exigé une « condamnation claire de l’agresseur colombien », après avoir reçu à Caracas un soutien appuyé de son allié vénézuélien. M. Correa enchaîne au Nicaragua et au Panama une tournée pour dénoncer le raid colombien mené sur son territoire contre la guérilla marxiste des FARC.
Bogota, de son côté, a dénoncé le rôle joué par Hugo Chavez dans la crise, mettant à nouveau en cause ses liens avec les FARC. Le président vénézuélien, qui considère les FARC comme de « bons révolutionnaires » et voit dans le chef d’État colombien Alvaro Uribe un « criminel de guerre », a promis de continuer à travailler comme médiateur auprès de la guérilla marxiste.
Le président Correa a de son côté assuré à Managua qu’Alvaro Uribe était au courant que les FARC allaient libérer en mars un groupe de 12 otages, dont Ingrid Betancourt, et a une nouvelle fois condamné l’opération militaire colombienne. L’ambassade de France à Quito a aussi reconnu avoir été « informée des contacts » entre l’Équateur et les FARC, dans le but de libérer plusieurs prisonniers, dont l’ex-candidate à la présidentielle en Colombie.
Le Brésil, qui soutient pourtant l’Équateur dans la crise, a rappelé qu’il veillait pour sa part à ce qu’il n’y ait aucun camp de la guérilla colombienne sur son territoire. « Si leur présence était décelée, l’État brésilien la réprimerait évidemment immédiatement », a affirmé le ministre brésilien de la Justice, Tarso Genro.
Le président nicaraguayen Daniel Ortega a annoncé que son pays rompt ses relations diplomatiques avec la Colombie, lors d’une conférence de presse conjointe avec le président Correa, en visite à Managua. « Nous rompons avec la politique terroriste pratiquée par le gouvernement d’Alvaro Uribe », a déclaré Daniel Ortega. Il a ajouté que son pays était aussi la cible de violations de son territoire de la part de la Colombie.

AL BAYAN (QUOTIDIEN EMIRATI)
 Amine Gemyel, ancien président libanais (14-mars)
« Certaines parties œuvrent à Gaza pour y déstabiliser la situation et influencer ainsi le cours du sommet arabe. La détérioration de la situation à Gaza a imposé une nouvelle réalité par rapport au sommet qui doit maintenant se concentrer principalement sur les besoins des Palestiniens. »

AL WATAN (QUOTIDIEN SAOUDIEN)
La crise libanaise est entrée dans un tunnel obscur et aucun signe ne laisse présager qu’elle va en sortir. Toutes les idées qui sont en train d’être échangées ne sont pas aptes à se transformer en solution viable, à l’aune des divisions internes et arabes.

AL RAÏ (QUOTIDIEN KOWEITIEN)
La tension entre la Syrie et certains pays arabes est due au fait que des pays comme la Jordanie, l’Arabie saoudite et l’Égypte demeurent attachés au dossier libanais et veulent qu’il soit prioritaire à l’ordre du jour du sommet arabe. Mais il est illusoire de croire que le Liban retrouvera sa place prioritaire, même s’il finira par être invité au sommet. Une fois encore, le Liban est victime de ses dissensions internes qui l’empêchent de faire face aux forts tiraillements régionaux qui ont lieu actuellement entre la Syrie et les pays qui lui sont opposés. Des tiraillements qui s’articulent autour de la mise en place prochaine du tribunal spécial pour le Liban, une échéance importante mais dangereuse.

Tendances et événements au Liban

Silence embarrassé du 14-mars après l’attaque de Jérusalem

L’attaque menée par un résistant palestinien à Jérusalem, jeudi soir, était au centre de l’actualité. De nombreux partis de l’opposition l’ont salué, estimant qu’il s’agissait d’une riposte naturelle aux crimes perpétrés par Israël à Gaza. Les loyalistes du 14-mars, eux, l’ont accueilli par un silence embarrassé. Ils ne peuvent pas la condamner car ils continuent de prétendre, devant leur base populaire, qu’ils défendent la cause palestinienne. Mais ils ne peuvent pas non plus la saluer, car cela risque de mettre en colère leur tuteur américain. Les dernières 24 heures ont enregistré les développements suivants :
 1. Les informations qui ont filtré sur la réunion des ministres arabes des Affaires étrangères, au Caire, indiquent que la question des relations libano-syriennes figure désormais en tête des dossiers qui seront examinés entre le 14-mars et l’opposition nationale. Le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, a été chargé de déployer des efforts entre les deux capitales pour tenter d’assainir les relations bilatérales.
 2. Le retour de M. Moussa à Beyrouth avant le 11 mars, date de la prochaine séance d’élection présidentielle au Parlement, est incertain. Le secrétaire général ne viendra probablement pas tant qu’il n’a pas reçu des indices sur un possible déblocage de la situation politique.
 3. La Syrie adressera une invitation au Liban pour participer au sommet de Damas, prévu les 29 et 30 mars, par les voies habituelles. Sur le plan interne, le débat se poursuit sur la pertinence et le niveau de la participation au cas où un président de la République n’est pas élu avant la date du sommet.
 4. De nombreux observateurs estiment que le 14-mars est « choqué » du fait de la multiplication des indices montrant que le sommet de Damas pourrait être un des plus important sommet arabe des dernières années. Il n’est plus question de le reporter ou de changer le lieu. Et le boycottage de certains États n’est plus à l’ordre du jour. Bien au contraire, le niveau de participation sera plus élevé que lors de sommets précédents, même parmi les États du Golfe. C’est ainsi que le président des Émirats arabes unis, Khalifa Ben Zayed Al-Nahyane, a officiellement annoncé son intention de participer personnellement au sommet.

Principaux développements au Liban

• Le Courant patriotique libre du général Michel Aoun, la principale formation chrétienne de l’opposition nationale, a remporté haut la main les élections estudiantines de la faculté des lettres de l’Université libanaise (70000 étudiants). Le CPL a ainsi obtenu 20 des 21 sièges à pourvoir. Le siège restant a été remporté par le Tachnag, principal parti arménien, également membre de l’opposition.

• Le comité du Courant patriotique libre pour la jeunesse et les affaires estudiantines a lancé une campagne sous le thème « Non à la guerre », pour rappeler aux Libanais les souffrances de la guerre civile. Le but de l’initiative est d’aboutir à une entente entre toutes les organisations estudiantines pour s’engager à refuser la guerre et la confrontation internes.
La campagne devrait se dérouler en trois étapes. Les participants devraient d’abord visiter les sièges des différents médias et s’entretenir avec les directions respectives de ces derniers, pour dénoncer les calamités de la guerre. Ensuite, les militants devraient se rassembler dans des lieux symboliques où des atrocités ont été commises. Enfin, le comité du CPL appellera les responsables estudiantins des différents partis politiques du 14-mars et de l’opposition à se joindre à la campagne.

Déclarations et communiqués

 COMMUNIQUE DE L’AMBASSADE DES ÉTATS-UNIS A BEYROUTH
« Il y a une préoccupation générale quant à la possibilité que des groupes extrémistes attaquent des ressortissants ou des intérêts états-uniens au Liban. L’ambassade des États-Unis appelle les citoyens états-uniens, qui vivent, travaillent ou voyagent au Liban, à adopter des mesures de sécurité responsables. Ces mesures doivent inclure une sensibilisation sur leur environnement et sur des événements qui seraient potentiellement menaçants, comme des manifestations ou autres rassemblements publics. _ Les citoyens états-uniens devraient aussi prendre soin de garder un profil bas en public et d’éviter les comportements prévisibles et habituels. Ils pourront contacter l’ambassade des États-Unis pour obtenir des informations de sécurité remises à jour, ou pour rapporter des faits inhabituels ou suspects. Depuis le 28 février, les médias libanais ont couvert la présence de vaisseaux de la marine états-unienne dans les eaux internationales de l’est de la mer Méditerranée. Les vaisseaux de la marine états-unienne sont là pour appuyer notre engagement à maintenir la stabilité régionale. L’impasse politique au Liban se poursuit. Les efforts internationaux et nationaux pour résoudre la crise n’ont pas été couronnés de succès. La situation politique incertaine, la présence de groupes extrémistes au Liban et la série d’attentats à la bombe ces derniers mois continuent d’inquiéter l’ambassade des États-Unis au Liban. L’ambassade a ainsi maintenu les restrictions de voyage à l’intention de son personnel. »

 NAÏM KASSEM, SECRETAIRE GENERAL ADJOINT DU HEZBOLLAH
« Pourquoi le 14-mars n’a-t-il pas voulu donner le tiers de garantie à l’opposition, et pourquoi, au lieu de donner ce tiers, elle n’a pas accepté de signer des garanties écrites. Je crois Fouad Siniora lorsqu’il affirme qu’il n’était pas au courant de l’arrivée du destroyer américain, parce que lorsqu’ils prennent leurs décisions, les États-Unis n’avertissent pas leurs instruments au Liban. Le Hezbollah constitue une résistance défensive et ne prendra pas l’initiative d’une guerre. Mais il défendra le pays contre toute agression. Les Israéliens découvriront qu’ils ne peuvent pas supporter le poids du sang de Imad Moghniyé. »

 MICHEL AOUN, CHEF CHRETIEN DE L’OPPOSITION
« Les forces loyalistes misent sur la guerre plutôt que sur leurs forces internes. Toutes les initiatives européennes et arabes visent à annihiler l’opposition, mais personne ne peut nous détruire. Cette accusation selon laquelle nous appartenons à l’axe syro-iranien est-elle véridique ? Les Syriens et les Iraniens interviennent-ils dans nos affaires ? Envoient-ils des navires jusqu’à nos côtes et des avions pour violer notre espace aérien ? Tirent-ils sur nos agriculteurs ? »

 AMINE GEMAYEL, ANCIEN PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE (14-MARS)
« Toutes les propositions qui circulent dernièrement sont une manière de contourner la réalité et de pousser vers une solution qui servirait les intérêts de la Syrie qui rêve de recouvrer la tutelle qu’elle exerçait sur le Liban. Le pays traverse un conflit dangereux, comme s’il existait une partie qui veut se retourner contre la Constitution et Taëf, et il ne reste plus, pour le reste du peuple libanais, qu’à résister politiquement pour faire face à cette phase qui vise à inverser les équations afin de mettre en place un nouveau système dont les contours sont encore flous (…) Le prochain sommet arabe se tient dans un contexte difficile de conflits internes au Liban, en Palestine et en Irak. »

Tendances est un bulletin quotidien de veille politique sur le Proche-Orient, réalisé par l’agence New Orient News à Beyrouth. Retrouvez-le sur Voltairenet.org, en versions allemande, arabe, anglaise, espagnole et française. Consultez également Indicators, le bulletin quotidien de veille économique sur le Proche-Orient, disponible en versions anglaise, espagnole et arabe.