On a beaucoup parlé de la CIA ces derniers temps en commettant beaucoup d’erreurs d’appréciation. Il est temps de faire retomber la pression et de remettre un peu de mesure dans la discussion._ Commençons d’abord par le mythe selon lequel la CIA ne fonctionnerait plus. Comme toute organisation humaine, la CIA n’est pas parfaite mais on se trompe en affirmant qu’elle ne fonctionne pas. Pendant les six mois du débat sur la réforme du renseignement, elle a collaboré avec des services étrangers et des membres de la communauté du renseignement pour mettre hors course une douzaine de terroristes importants qui préparaient des attentats contre notre pays et ses alliés. Malgré les critiques, l’agence n’a jamais perdu de vue la protection de la patrie et la défense des intérêts états-uniens hors de nos frontières. C’est la même agence qui a obtenu de nombreuses victoires contre les terroristes ou les réseaux de prolifération, comme ceux du Dr. Khan. Nous avons aussi rassemblé des informations sur les programmes nucléaires nord-coréen et iranien.
Pour certains, la CIA chercherait à éviter les risques. Allez dire cela aux agents envoyés en Afghanistan peu après le 11 septembre, à nos hommes en Irak et à tous ceux qui, dans des endroits dangereux, se battent pour empêcher les terroristes de disposer de refuges. Nous sommes les troupes sans uniforme des États-Unis. N’oubliez pas avant d’affirmer des choses sur l’agence que vous ne connaissez pas toutes ses activités car souvent elles sont cachées par les brumes du renseignement. _ On affirme que l’agence a organisé des fuites contre George W. Bush lors des élections, mais cela ne concerne pas l’agence, seulement les auteurs de ces fuites et personne ne peut affirmer de qui il s’agit. Nous ne travaillons pas contre le président, nous travaillons sous ses ordres. Il faut revenir à un débat plus serein sur le renseignement.

Source
Washington Post (États-Unis)
Quotidien états-unien de référence, racheté en août 2013 par Jeff Bezos, fondateur d’Amazon.

« The CIA Is No ’Rogue’ Agency », par John McLaughlin, Washington Post, 24 novembre 2004.