Le colonel Michael A. Newton se réjouit dans le New York Times de l’instauration de nouveaux tribunaux en Irak, et déplore qu’on ne leur fasse pas confiance. Ni l’ONU, ni les ONG n’acceptent de les aider dans leur tâche. Pourtant, on ne voit pas très bien comment des États et organisations démocratiques accepteraient de soutenir des tribunaux dont les magistrats sont nommés par les forces d’occupation. Quant au refus des uns et des autres de transmettre les preuves qu’ils détiendraient de la culpabilité de Saddam Hussein, il ne s’agit que d’une pitoyable excuse, après celle du vol de documents, pour justifier des accusations portées contre Saddam Hussein. Il apparaît aujourd’hui que, pour vendre la guerre, on lui a fait endosser un costume bien trop grand pour lui. La réalité des massacres de masse dont il a été accusé est aujourd’hui aussi douteuse que celle des armes de destruction massive au point que ceux-ci ne figurent pas sur l’acte d’inculpation. Le despote cruel qui faisait exécuter ses rivaux et ses proches n’était pas le tyran génocidaire que l’on a décrit. Plutôt que de s’excuser de ces exagérations, les États-Unis se retournent contre leurs partenaires accusés de "cacher" les preuves. Pendant ce temps, le président du tribunal chargé de juger Saddam Hussein, lui-même accusé d’escroqueries, a pris la fuite…
John McLaughin, le directeur intérimaire démissionnaire de la CIA, s’insurge dans le Washington Post contre les rumeurs désobligeantes qui courent sur l’agence. Celle-ci est accusée d’avoir conspiré contre le président Bush et d’avoir organisé des fuites pour lui nuire. Bien sûr, il n’en est rien. De même, il n’y a pas de crise interne. Tout va pour le mieux dans la meilleure des agences. On se demande seulement pourquoi l’auteur et 90 de ses collègues ont pris la porte.
Marc Sageman, un ancien expert psychiatre de la CIA, a conduit une étude sur prés de 400 cas de jihadistes. Dans le Jerusalem Post, il en conclut, que ceux-ci n’ont pas de profil particulier, mais des parcours similaires dans un milieu extrêmement restreint. Son travail, publié sous forme de livre en début d’année, fait l’objet de nouvelles discussions depuis qu’il a rejoint le très réactionnaire FPRI. La méthodologie choisie induit la réponse trouvée : l’expert a étudié les individus arrêtés par les autorités états-uniennes et non ceux qui ont été reconnus coupables, de sorte que ce qu’il décrit, ce n’est pas le parcours des jihadistes, mais celui du petit milieu islamiste dans lequel les autorités états-uniennes ont multiplié les coups de filet.

À l’occasion du voyage en Libye du président Jacques Chirac, le colonel Mouammar Khadafi a accordé un entretien au Figaro. Il s’y exprime sur "l’idéologie du terrorisme", une formulation qui désigne, sans les nommer, les milieux salafistes. Il se montre réticent au processus euro-Méditerannée dit "de Barcelone" et très critique de la présence militaire française en Afrique noire.

Dans l’International Herald Tribune, la journaliste Catherine Field note que la France, tenue à l’écart du processus de paix israélo-palestinien, attend son heure. L’habile réception à Paris de Yasser Arafat agonissant a rendu service aux modérés et montré le rôle de médiateur que la France pouvait jouer. Il faudra bien que Washington finisse par en prendre conscience.
Dans le même quotidien, Mustafa Barghouti, leader d’Al Mubadara, souligne que les Palestiniens ne connaîtront jamais la démocratie tant que l’on continuera à penser qu’il faut les encadrer avec un État policier.