Dans un entretien qu’il a accordé au Washington Post, le général Ariel Sharon défend son plan de « retrait unilatéral de Gaza ». Il se félicite du soutien de l’administration Bush et déplore les menaces de groupes israéliens plus extrémistes que lui. Par ailleurs, il pointe du doigt la puissance de l’Iran et exige une nouvelle fois son désarmement.
La mort dans l’âme, le président du parti de gauche Yahad, Yossi Beilin, annonce dans Ha’aretz que, bien qu’opposé à la politique d’Ariel Sharon, il ne votera pas la motion de censure contre lui car il ne veut pas perturber le processus de retrait de Gaza. En effet, selon M. Beilin, la crise économique et sociale que traverse son pays n’est que la conséquence de la guerre perpétuelle que Sharon a lui-même relancé par ses provocations. Pour payer la guerre, l’administration Sharon a coupé, un à un, tous les budgets sociaux. Ainsi, un récent rapport de l’Institut des caisses d’assurance nationale a établi qu’un Israélien sur cinq vit en dessous du seuil de pauvreté. Il conviendrait donc de construire la paix avant de rétablir l’économie. Mais M. Beilin sait parfaitement, et il le reconnaît dans sa tribune, que ce retrait est en fait un acte de guerre supplémentaire, puisqu’il redéfinit unilatéralement les frontières. Toutefois, il affirme son intention de « détourner » le plan Sharon pour en faire une variante de l’Initiative de Genève. Il s’agit-là d’un raisonnement d’une rare malhonnêteté puisque le meilleur moyen de « détourner » ce plan, pour un responsable politique, c’est de faire tomber le gouvernement Sharon. Les choix de M. Beilin trahissent un autre but : laisser faire le sale boulot par le Likoud, même s’il faut pour cela faire patienter les classes sociales les plus défavorisées qu’il prétend représenter.
Dans le Jerusalem Post, Natan Sharansky, allié de Sharon, s’interroge, quant à lui, sur la Palestine après Arafat. Avec une étonnante désinvolture, il explique quel devra être le programme israélien de gouvernement de la Palestine.

À la veille du référendum interne du Parti socialiste français sur l’approbation ou le rejet du Traité constitutionnel européen, des voix personnalités extérieures tentent d’influer le vote des militants.
Dans Le Monde, le syndicaliste paysan, José Bové, souligne que ce texte est rejeté par de nombreux syndicats de gauche, dont le sien. En se prononçant pour le « oui », le PS trahirait ses idéaux et se couperait de son électorat.
Dans le même quotidien, l’ancien ministre libéral Alain Madelin se livre à un difficile exercice de funambulisme : il vole au secours de François Hollande (partisan du « oui »). Contrairement à ce que disent ses adversaires, le Traité ne serait pas libéral, mais social-démocrate, parole d’expert ! C’est pourquoi, les socialistes doivent approuver le Traité, comme les libéraux d’ailleurs, mais ces derniers par conviction européenne.
Toujours dans Le Monde, trois Premiers ministres européens, le Tchèque Stanilav Gross, l’Allemand Gerhard Schröder et l’Espagnol José-Luis Zapatero, prêtent main-forte à François Hollande qu’ils ont rencontré à Madrid à l’occasion de la conférence des ministres sociaux-démocrates. Ils n’ont à vrai dire aucun argument particulier à faire valoir, sinon que les socialistes français devraient dire « oui » pour ne pas se différencier de leurs camarades européens.

Enfin, le Guardian reproduit un extrait des trois leçons magistrales qu’Hans Blix vient de donner à l’université de Cambridge. L’ancien chef des inspecteurs de l’ONU montre que le désaccord entre les Etats-Unis et le Conseil de sécurité fragilise les Nations unies, mais préserve leur crédibilité. En effet, le Conseil n’est pas parvenu à empêcher la guerre, mais en refusant d’avaliser ce crime, il n’a pas trahi les espoirs que l’on mettait en lui.