Eux-mêmes ont du mal à y croire. Ils se rassurent en évoquant la méfiance foncière des électeurs de l’Alabama vis-à-vis des amendements constitutionnels, leur crainte de voir les taxes augmenter dans l’éventualité que l’État finance des écoles publiques, etc. pour justifier le vote d’extrême droite du 2 novembre. Les Noirs de l’Alabama, l’un des États les plus inégalitaires et racistes de la « Bible Belt » (« ceinture biblique »), doivent néanmoins se rendre à l’évidence : lundi prochain, le recompte des 1,38 millions de bulletins qui, au premier décompte du 2 novembre, exprimaient un refus des amendements par 1 850 voix d’avance, ne changera probablement rien. Pas d’amendement donc pour cette constitution de 310 000 mots (40 fois la longueur de celle des États-Unis) qui impose des écoles séparées pour « les enfants blancs et les enfants de couleur », interdit explicitement d’assurer à quiconque un droit à l’éducation et fait toujours mention de la « taxe de vote » qui a longtemps forcé les plus pauvres à choisir entre voter et manger. Au niveau national, beaucoup d’experts constatent d’ailleurs un net retour de la ségrégation raciale à l’école.