Dans une pétition envoyée à la Commission électorale irakienne, un groupe de partis politique sunnites et kurdes a appelé à un report des élections de six mois, le temps de régler les problèmes de sécurités et les questions administratives. Le gouvernement intérimaire, avec le soutien des Américaines, a rejeté cette requête. Il y a pourtant de bonnes raisons de repousser l’élection jusqu’à ce que les Irakiens soient prêts, ce qui peut prendre des mois, ou des années.
Les appels de George W. Bush pour un Irak démocratique sont nobles, mais l’Irak ne sera pas prêts dans deux mois. Il y a tout d’abord un problème de sécurité qui n’est pas réglé. Iyad Allaoui est la bonne personne pour régler ce problème et il correspond aux aspirations des Irakiens : avoir une démocratie à long terme, mais à court terme être dirigé par un homme fort capable de stabiliser le pays. Malheureusement, sa légitimité est sapée par les forces de la Coalition qui n’expriment pas assez clairement le fait qu’elles sont là pour soutenir le gouvernement irakien et pas pour mener leur propre guerre.
L’autre problème est la démocratisation. Le vote est le point culminant d’un long processus de démocratisation qui passe par l’édification d’une société civile et bien des étapes qui prendront du temps, comme le montre les exemples du Mexique, de l’Afrique du Sud, de la Russie, de la Chine ou de la Corée du Sud. Les Américains doivent être patient en Irak.

Source
Jerusalem Post (Israël)

« U.S. Needs To Learn Patience », par Daniel Pipes, New York Sun, 30 novembre 2004.
« Postpone Iraq’s election », Jerusalem Post, 1er décembre 2004.
Une version française de ce texte est disponible sur le site de l’auteur