Tendances et événements au Proche-Orient

La tragédie de Gaza inquiète Le Caire et Amman

Les milieux médiatiques et académiques arabes ont dénoncé la froideur des réactions des pays arabes dits « modérés » à l’égard des événements de Gaza. Aucune initiative n’est prise pour lever ou alléger le blocus imposé au territoire palestinien et rien n’est fait pour stopper les tueries quotidiennes perpétrées par l’armée israélienne contre les civils. Les médias régionaux ont reproduit « les regrets » exprimé par le ministre saoudien des Affaires étrangères, Saoud al-Fayçal, à l’égard de la paralysie qui caractérise le volet israélo-palestinien ; une allusion au refus d’Israël de présenter la moindre concession pour faciliter l’élaboration d’une déclaration de principes qui serait signée par les deux parties à l’occasion de la visite au Proche-Orient du président George Bush, du 13 au 18 mai.
La situation dans les pays concernés directement par le dossier palestinien est la suivante :
 1. En Jordanie, les rapports affirment que la rue bouillonne et que la colère populaire commence à prendre une dimension politique en raison du poids important des Palestiniens dans ce pays et de l’interactivité entre le royaume hachémite et les territoires palestiniens. Des médias jordaniens ont affirmé que les autorités craignent des mouvements populaires incontrôlés à cause des massacres israéliens à Gaza et en Cisjordanie. À cet égard, la presse souligne que les récentes élections au sein de la branche locale de la confrérie des Frères musulmans ont vu la victoire de l’aile favorable au mouvement Hamas.
 2. En Égypte, les craintes d’une réédition de la prise d’assaut par les habitants de Gaza des points de passage s’amplifie, en dépit des assurances fournies par Le Caire aux autorités israéliennes sur les mesures strictes prises à la frontière. Les rapports en provenance du territoire palestinien indiquent que les effets du blocus vont se traduire par un vaste mouvement populaire destiné à briser l’encerclement, surtout du côté de la frontière avec l’Égypte. C’est pour cela que l’Égypte pèse de tout son poids pour tenter de conclure une trêve israélo-palestinienne qui ferait baisser la tension et éviterait une explosion non seulement à Gaza mais en Égypte même. Toutefois, les Israéliens ne semblent pas disposés à conclure une trêve immédiate et réserveront leur réponse aux propositions qui leur seront transmises par le chef des services de renseignement égyptiens, Amr Sleimane. Leur but étant de laisser passer sans grandes encombres la visite de Bush, en prévision d’une invasion totale du territoire.

Presse et agences internationales

TECHRINE (QUOTIDIEN SYRIEN)
 Issam Dari
Les tentatives de judaïsation de la Palestine arabe, et de changement de son identité de Jérusalem au Golan, en passant par Haïfa et Akka, ne réussiront pas. Nous rappelons aux sionistes qui ont occupé nos terres le souvenir des « Francs », c’est-à-dire les croisés, qui ont occupé le Levant arabe pendant deux siècles avant d’en être délogés. Le roi Baudouin 1er avait occupé Jérusalem et avait empêché les Arabes et les musulmans d’y habiter pendant 87 ans. Mais Baudouin, tous les autres rois croisés et leurs armées sont partis en fin de compte. La terre est alors revenue à ses propriétaires. Telle est la logique de l’histoire et la volonté des peuples.

ANADOLU AJANSI (AGENCE DE PRESSE TURQUE)
Bien que les syndicats aient renoncé à se rendre place Taksim, les manifestations du 1er mai ont donné lieu à des incidents nombreux dans toute la Turquie. Dans les six lieux de rassemblement à Istanbul, les rues se sont transformées en champs de bataille. 505 personnes ont été interpellées. 6 policiers ont été gravement blessés.

ITAR-TASS (AGENCE DE PRESSE RUSSE)
L’escalade diplomatique entre Minsk et Washington a franchi un pas supplémentaire. Après les sanctions économiques US contre le pétrolier Belneftekhin, la Biélorussie a demandé aux USA de réduire leur représentation diplomatique. De fil en aiguille, le département d’État a décidé de fermer son ambassade à Minsk et d’expulser l’ambassadeur biélorusse de Washington.

LA CROIX (QUOTIDIEN CATHOLIQUE FRANÇAIS)
Le colloque « Foi et raison dans le christianisme et dans l’islam » organisé par le Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux et le Centre pour le dialogue interreligieux de l’Organisation musulmane de culture et de relations islamiques de Téhéran s’est tenu à Rome du 28 au 30 avril sous la présidence conjointe du cardinal Jean-Louis Tauran et de Mahdi Mostafavi. Les participants ont affirmé que « foi et raison sont deux dons de Dieu à l’humanité » qui « ne se contredisent pas », précisant que, dans certains cas, « la foi peut être au-dessus de la raison, mais jamais contre elle ». « La foi et la raison sont intrinsèquement non-violentes », ont-ils par ailleurs souligné.
Ce colloque, sixième du genre, s’inscrivait dans le cadre du dialogue instauré entre la République islamique d’Iran et le Saint-Siège en mars 1999, lors de la visite au Vatican de l’ancien président iranien Mohammad Khatami. La prochaine rencontre devrait avoir lieu à Téhéran dans deux ans. D’ici là, du 4 au 6 novembre prochain, le pape devrait avoir rencontré les intellectuels et théologiens musulmans signataires de la « lettre des 138 ».

LE PARISIEN (QUOTIDIEN POPULAIRE FRANÇAIS)
La côte de confiance de l’exécutif français ne cesse de baisser et l’intervention télévisée du président de la République n’y a rien changé. 51% des Français déclarent ne pas avoir confiance en François Fillon (Premier ministre) et 57% ne pas avoir confiance en Nicolas Sarkozy, selon le baromètre mensuel de l’institut CSA. Il s’agit du plus mauvais score jamais enregistré par un président depuis le début de Ve République. Le slogan le plus entendu dans les manifestations syndicales du 1er mai était « Un seul poste à supprimer, celui de l’Élysée ».

LA TRIBUNE DE GENEVE (QUOTIDIEN SUISSE)
Le prince héritier d’Arabie saoudite et ministre de la Défense, le Sultan Ben Abdel Aziz (80 ans), qui se trouvait à Genève pour un séjour privé, au cours duquel il a subi « des examens médicaux de routine », a quitté jeudi « en bonne santé » l’hôpital dans lequel il était admis. En mai 2004, il avait subi une opération des intestins pour l’ablation d’un polype, dans un hôpital militaire saoudien à Djeddah, sur la mer Rouge.

THE GUARDIAN (QUOTIDIEN BRITANNIQUE, MAJORITE)
C’est une humiliante débâcle pour le Parti travailliste, dont le score aux élections municipales est le plus faible depuis les années 60. Il régresse en troisième position (24% des suffrages exprimés), derrière le Parti libéral démocrate (25%) et les Conservateurs (44%)

THE INDEPENDENT (QUOTIDIEN BRITANNIQUE)
La presse britannique n’a pas repris l’article d’Edward Jay Epstein, publié par le New York Sun du 19 mars, mais il est en train de faire le tour du web. Selon le célèbre journaliste états-unien, qui a mené une longue enquête au Royaume-Uni et en Russie, la version officielle de l’affaire Litivenko ne tient pas. Premièrement, il est faux de dire que le polonium 210, qui a tué Litivenko, ne peut être que russe, car d’autres États en fabriquent (Corée du Nord, Inde, Israël et Pakistan au moins). Surtout, la théorie de l’assassinat ne fonctionne pas si l’on suit à la trace le fameux polonium. La seule explication raisonnable est que Litivenko s’est lui-même contaminé accidentellement en manipulant cette substance. Il aurait été impliqué dans un trafic international commandité par son bienfaiteur Boris Berezovski ; un trafic connu du MI6 et que les autorités britanniques auraient voulu masquer avec une histoire digne de la Guerre froide.

THE GLOBE AND MAIL (QUOTIDIEN CANADIEN)
Le Canadien Abousfian Abdelrasik a été accusé d’avoir reçu un entrainement jihadiste en Afghanistan et d’être lié au cerveau des attentats du 11 septembre. Sur cette base, il a été arrêté au Soudan à la demande des autorités canadiennes et inscrit sur la liste du Comité antiterroriste des Nations unies institué par la résolution 1267. Seulement voilà, tout cela est une erreur. Lors de son voyage au Soudan en mars dernier, le ministre canadien des Affaires étrangères, Maxime Bernier, a rencontré le prévenu. Suite à cette audience, il a été placé sous protection consulaire et le Canada a demandé sa radiation de la liste du Comité 1267. Or, cette décision est bloquée par les Etats-Unis et la France. En attendant, M. Abdelrasik ne peut revenir au pays, puisque l’inscription sur la liste des Nations unies lui interdit entre autres de prendre un avion et de franchir des frontières.

PRESS TRUST OF INDIA (AGENCE DE PRESSE INDIENNE)
Tirant les conséquences du rapprochement indo-iranien, une source du Conseil national de sécurité à Washington indique que le prochain président des États-Unis devrait annuler l’accord de coopération nucléaire indo-US.

THE TIMES OF INDIA (QUOTIDIEN INDIEN)
Le gouvernement thaïlandais a contacté le Cambodge, le Laos, le Mynamar et le Vietnam pour créer un cartel des principaux États exportateurs de riz. Le but du cartel, inspiré de l’OPEP pour le pétrole, serait d’augmenter les marges en diminuant la concurrence. Déjà le riz thaï a triplé de valeur en un an. L’impact d’un tel cartel pour la Chine et l’Inde (les principaux producteurs, mais qui exportent peu) est difficile à évaluer. Une hausse des cours mondiaux aurait de toute manière pour effet mécanique d’aspirer la production vers l’export. D’ores et déjà, pour protéger son marché intérieur, l’Inde a interdit l’export du riz non-basmati (le basmati est un riz de qualité supérieure cultivé pour l’export).

DAWN (QUOTIDIEN PAKISTANAIS)
Le marathon de discussions qui a réuni à Dubaï (Émirats) les deux principaux partis au pouvoir au Pakistan (le PPP d’Asif Zardari et le PML-N de Nawaz Sharif) s’est conclu par un accord. Les juges qui avaient été destitués par le président Musharraf lors de l’état d’urgence seront rétablis dans leurs fonctions par une résolution du Parlement. C’était la condition essentielle pour le maintien du PML-N dans la coalition gouvernementale.

THE LOS ANGELES TIMES (QUOTIDIEN ETATS-UNIEN)
Une délégation officielle irakienne est attendue à Téhéran. Elle est conduite par le directeur de cabinet du premier ministre et comprend des représentants des deux principaux partis chiites de la coalition gouvernementale. Elle rencontrera notamment le commandant des Gardiens de la révolution. Les Irakiens veulent discuter avec leurs homologues des accusations états-uniennes selon lesquelles l’Iran armerait l’Armée du Mehdi (c’est-à-dire la milice de Moktada el-Sadr). Jusqu’à présent Téhéran a toujours nié ce type d’ingérence. La délégation irakienne envisage qu’une faction iranienne ait pris des initiatives à l’insu d’une autre.

THE WASHINGTON POST (QUOTIDIEN ETATS-UNIEN)
 William Arkin
Au risque de me contredire, je pense désormais qu’une guerre contre l’Iran n’est pas impossible l’an prochain. Mais quoi qu’il en soit, elle pourra être le fait du prochain président des États-Unis, pas du tandem Bush-Cheney. Mon opinion a évolué parce que j’observe les similitudes entre la période actuelle et celle de 1990. Il y a 18 ans, Saddam Hussein faisait la couverture des magazines en annonçant qu’il était en mesure de brûler la moitié d’Israël, c’était avant l’invasion du Koweit et personne n’imaginait « Tempête du désert ». Nous avons aujourd’hui le même cocktail : armes de destruction massive, État voyou, soutien du terrorisme, adversaire d’Israël. Ceci me conduit à plusieurs observations : (1) l’escalade en Afghanistan pourrait n’être qu’une manière de menacer l’Iran sur un autre flanc que la frontière irakienne ; (2) même si l’on ne croit pas au nucléaire militaire iranien, le programme iranien pousse à la confrontation ; (3) le rapport annuel du département d’État désigne l’Iran comme soutien principal du terrorisme en Palestine, Liban, Irak, Afghanistan ; (4) les USA développent un gigantesque effort de soutien des opposants iraniens dans le monde ; (5) les États-Unis continuent à élaborer des plans d’attaque de l’Iran. Les dénégations du secrétaire à la Défense Robert Gates ne démentent rien du tout : il y a une accumulation persistante d’éléments qui montrent que l’on se dirige vers la guerre et qu’elle n’est pas prête. Jusqu’à la nomination du général Petraeus au Centcom qui sonne comme le positionnement de l’homme adéquat au bon endroit pour lancer l’an prochain une nouvelle guerre.

JANE’S (REVUE BRITANNIQUE SPECIALISEE DANS LES AFFAIRES MILITAIRES, PROPRIÉTÉ DU GROUPE ETATS-UNIEN IHS )
La Chine construit en secret une nouvelle base navale nucléaire souterraine sur l’île de Hainan, au large de sa côte méridionale. L’analyse par les spécialistes de la revue d’images satellite a permis de confirmer l’existence d’une nouvelle base navale nucléaire en Chine. Tandis que la Chine ne manifeste aucune agressivité en public, l’analyse montre que Pékin semble discrètement construire une importante base navale souterraine, ce qui pourrait bien signifier un renforcement de ses capacités stratégiques, non seulement en mer de Chine méridionale, mais également bien au-delà. Cette base navale pouvant également accueillir des sous-marins se situe près de Sanya, sur Hainan, une île touristique au large des côtes méridionales de la Chine. Des sources militaires en Asie avaient déjà évoqué l’existence de cette base dès 2002, mais les images de DigitalGlobe ont permis une confirmation indépendante. L’importance du chantier laisse suggérer qu’il pourrait devenir une base-clef de la marine de l’Armée populaire de libération (APL). La construction de cette base souligne le souhait de Pékin de renforcer son contrôle sur la région. La dépendance accrue de la Chine de l’importation de pétrole et de ressources minières a alimenté son souci croissant de défendre son accès aux voix maritimes vitales, en particulier dans le Sud.

• À l’issue d’une réunion à Londres, les chefs de la diplomatie du quartette pour le Proche-Orient (États-Unis, Union européenne, Russie, ONU) ont souligné que les pays arabes devaient tenir les promesses d’aide faites aux Palestiniens lors d’une conférence à Paris en décembre 2007. « Le quartette a encouragé les pays arabes à jouer leur rôle à la fois politique et financier pour soutenir le processus d’Annapolis », indique le communiqué du groupe, qui a repris à son compte les critiques formulées la veille par la secrétaire d’État états-unienne, Condoleezza Rice.
Les grandes puissances ont également appelé Israël à alléger le bouclage de la bande de Gaza et à geler toutes leurs activités de colonisation. Le quartette a « exprimé sa profonde inquiétude face à la poursuite des activités de colonisation et appelé Israël à geler toute activité (d’extension) des colonies, y compris la croissance naturelle, et à démanteler les avant-postes construits depuis mars 2001 ».

• Au moins 18 personnes, en majorité des soldats, ont été tuées vendredi dans un attentat à l’entrée d’une mosquée de Saada (Nord-Ouest), que l’armée yéménite a imputé à la rébellion active dans cette région. L’explosion, qui a fait également 45 blessés, s’est produite au moment où les fidèles quittaient après la prière la mosquée Ben Salmane, située près d’un camp militaire.
Cet attentat n’a pas été revendiqué, mais un responsable local a déclaré à l’AFP qu’il portait la marque des « Houtistes », la rébellion de la minorité zaïdite. « Les terroristes criminels adeptes du terroriste Abdoul Malak al-Houti sont derrière ce crime horrible », a dénoncé pour sa part à l’agence officielle SABA un responsable du ministère de l’Intérieur, en allusion au dirigeant sur le terrain de la rébellion chiite. Celui-ci a toutefois démenti dans un communiqué son implication. Abdoul Malak al-Houti a condamné l’attaque « tragique » et appelé à « rechercher la vérité avec objectivité » afin d’identifier les auteurs de l’attentat.
La province de Saada est le fief de cette rébellion, où des combats avec les forces gouvernementales ont fait des milliers de morts depuis 2004, dont dix soldats et huit rebelles dans des affrontements en début de semaine.
Selon des témoins, l’explosion aurait pu viser l’imam de la mosquée, qui est également un officier de l’armée et qui adhère à la tendance salafiste de l’islam. Il n’a pas été blessé.

• Des combattants islamistes somaliens ont promis vendredi de venger la mort du chef islamiste Moalim Aden Hashi Ayro, tué la veille dans un raid états-unien, et conseillé aux pays alliés aux États-Unis et à l’Éthiopie « de ne pas envoyer leurs ressortissants en Somalie ». « Je peux vous assurer qu’après la mort de Ayro, nous allons redoubler la guerre sainte contre les infidèles. Par conséquent, nous appelons tous les combattants à accroître leurs attaques visant les marionnettes (gouvernement somalien) et les troupes éthiopiennes », a menacé cheikh Mukhtar Robow, le porte-parole des « Chébab » (combattants islamistes extrémistes). Les « Chébab » dirigent depuis 2007 une insurrection visant en particulier le gouvernement de transition somalien et l’armée éthiopienne.

• Un caméraman soudanais de la chaîne satellitaire al-Jazeera, libéré jeudi de la base états-unienne de Guantanamo, à Cuba, où il était prisonnier depuis six ans, a dénoncé à Khartoum des conditions de détention très difficiles et des « insultes » à l’islam. Il y a eu de « nombreuses violations, nous étions privés de prière et il y avait des insultes délibérées contre le Livre saint (le Coran) », a déclaré à al-Jazeera, Sami al-Haj depuis son lit d’hôpital. M. al-Haj est arrivé à Khartoum dans un avion militaire US avec deux autres anciens prisonniers soudanais de Guantanamo, et a été accueilli par sa famille avant d’être conduit sur une civière à l’hôpital. Un conseiller du président soudanais Omar al-Béchir a affirmé que les ex-détenus de Guantanamo libérés ne seraient pas poursuivis au Soudan.
Capturé en décembre 2001 à la frontière afghane par l’armée pakistanaise, Sami al-Haj était incarcéré depuis le 13 juin 2002 à Guantanamo. De nombreuses organisations de défense des droits de l’homme s’étaient mobilisées pour le caméraman qui n’a jamais été inculpé.

• Le ministre de la Défense du gouvernement régional semi-autonome du Sud-Soudan, Dominic Dim Deng, a été tué vendredi avec 23 personnes, dont 19 officiers, dans un accident d’avion dans le sud du Soudan. Le vice-président du gouvernement du Sud a exclu qu’un attentat ou une attaque soit à l’origine de la chute de l’appareil. Une enquête va être ouverte pour déterminer les causes de l’accident, a-t-il également indiqué. Le mauvais temps serait à l’origine du crash. Le Sud-Soudan dispose d’un gouvernement administrant la partie méridionale du territoire et aussi de ministres dans le gouvernement d’union nationale de Khartoum. Ce partage du pouvoir est le résultat d’une longue et meurtrière guerre civile entre le Sud et le Nord.

Audiovisuel international

CHAINE SATELLITAIRE SYRIENNE
• Un avion de reconnaissance états-unien s’est abattu dans le sud de l’Irak, qui lutte pour survivre.
• En ce troisième millénaire, la crise alimentaire mondiale menace des millions de personnes.
• Le parti travailliste a subi une cuisante défaite lors des élections en Grande-Bretagne.

Tendances et événements au Liban

Campagne de Joumblatt contre le Hezbollah ; Moussa livre ses impressions

Le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, a annoncé les résultats de ses contacts et de ses entretiens à Beyrouth avec les représentants du 14-mars pro-US et de l’opposition, en prévoyant le report de la séance du 13 mai consacrée à l’élection d’un président de la République. Il a aussi adopté la proposition du président de la Chambre, Nabih Berry, d’une déclaration d’intentions au sujet du gouvernement d’union nationale et de l’élaboration d’une loi électorale, qui sera suivie par l’élection présidentielle.
Les principaux développements des dernières 24 heures sont les suivants :
 1. Walid Joumblatt a lancé une virulente campagne contre le Hezbollah, l’accusant de planifier une attaque à l’aide de missiles air-sol contre la piste 17 de l’aéroport de Beyrouth, empruntée par des personnalités du 14-mars. Le parti de la Résistance a catégoriquement démenti ces allégations qu’il a qualifiées de lubies et qui s’inscrivent, selon lui, dans le prolongement du rapport du Département d’Etat US accusant le Hezbollah d’être « l’organisation la plus terroriste au monde ». Des journaux indépendants ou proches de l’opposition ont révélé à cet égard que les États-uniens ont procédé à une évaluation sécuritaire de cette piste qualifiée de « sûre ».
 2. Les analystes ont établi un lien entre les accusations de Joumblatt et la campagne initiée contre le réseau de communication du Hezbollah au rapport de Terje Roed-Larsen sur la résolution 1559, qui va être examiné au Conseil de sécurité des Nations unies, le 8 mai, aux propos du ministre saoudien des Affaires étrangères, Saoud al-Fayçal, sur l’internationalisation de la crise libanaise, et aux déclarations de Silvio Berlusconi sur la modification des règles d’engagement de la Finul au Liban-Sud. Les menaces du chef du 14-mars, Saad Hariri, de recourir à l’option de l’élection d’un président à la majorité absolue, ne peuvent être séparées de ce contexte.
 3. Les analystes se sont longuement penchés sur les informations médiatiques en provenance d’Israël selon lesquelles la Résistance libanaise a déjoué une tentative d’assassinat d’une importante personnalité dans la banlieue sud de Beyrouth (Le fief du Hezbollah), préparée en coordination avec des parties libanaises, dont un haut responsable du Parti socialiste progressiste de Walid Joumblatt.
 4. Certains médias libanais ont indiqué les positions des loyalistes libanais ont créé une mauvaise impression chez Amr Moussa qui a, en revanche, positivement accueilli l’attitude de l’opposition, notamment de MM. Nabih Berry et Michel Aoun. Ce dernier a proposé que la prochaine loi électorale soit discutée au sein des commissions parlementaires, afin de paver la voie au règlement de la crise.

Déclarations

AMR MOUSSA, SECRETAIRE GENERAL DE LA LIGUE ARABE
« J’ai décelé une volonté chez l’ensemble des parties en présence d’aller de l’avant. Le manque de confiance constitue le problème majeur entre les leaders. Les rencontres bilatérales contribueront un tant soit peu au dégel des relations qui n’ont cessé de se détériorer depuis le début de la crise. La persistance du vide présidentiel est dangereuse pour le pays. Les parties en présence doivent définir une feuille de route d’ici à la date de l’élection du président. Le commandant en chef de l’armée est le candidat de compromis par excellence et l’initiative arabe reste inchangée sous cet angle. L’initiative prévoit la constitution d’un gouvernement d’union nationale. Or, un tel gouvernement ne peut voir le jour avant l’élection d’un président. Les parties peuvent convenir du principe de sa mise en place sur base d’un accord-cadre, qui contribuera alors à l’élection. La forme de ce gouvernement ainsi que la loi électorale pourraient faire l’objet d’un dialogue. Je suis en faveur du dialogue parce qu’il est nécessaire, à condition qu’il ne se transforme pas en un dialogue de sourds, mais qu’il puisse plutôt aboutir à des résultats concerts. D’ici à la date butoir du 13 mai, toutes les activités devraient être orientées dans ce but. Ainsi, le dialogue pourrait se dérouler avant cette date, et devrait permettre de s’entendre sur la manière de procéder en vue d’adopter la loi électorale. Quant à sa teneur, elle devrait faire l’objet de discussions ultérieures à l’élection du chef de l’État. La crise libanaise a assez duré. Elle importune désormais la communauté internationale et attriste l’ensemble des Arabes. »

WALID JOUMBLATT, CHEF DRUZE DU 14-MARS
— « Il existe un document portant sur une opération sécuritaire d’envergure qui viserait la piste 17 de l’aéroport international Rafic Hariri. Des conteneurs ont été placés sur la route longeant cette piste, à partir de l’aéroport jusqu’à Ouzaï. Dans l’un de ces conteneurs, une caméra a été placée. Celui qui peut placer une caméra de surveillance face à la piste 17 de l’aéroport peut tirer un missile Sam 7 capable de détruire un avion civil en vol. Des membres des services de sécurité de l’aéroport ont aperçu trois personnes en civil à côté d’un conteneur, et l’une de ces personnes tenait une caméra qu’elle avait prise du conteneur. Il existe par ailleurs un réseau de télécommunications propre au Hezbollah qui commence à la banlieue sud, passe par Tyr, Nabatiyé, Kfarhouna, Machghara, Baalbeck et arrive jusqu’au Hermel. Il y a également un réseau, où le travail a été récemment entamé, qui se trouve dans la vallée s’étendant entre le Kesrouan et Jbeil. Les autorités sont au courant de ce réseau, mais pour le Hezbollah, celui qui tenterait de démanteler un tel réseau serait de connivence avec Israël car il serait en train de porter atteinte à la sécurité du parti. Comment pourrait-on construire un État de droit quand le Hezbollah est hors la loi. Notre projet porte sur la paix civile et l’édification d’un État, alors que d’autres ont d’autres plans. »

COMMUNIQUE DU HEZBOLLAH EN REPONSE AUX ACCUSATIONS DE M. JOUMBLATT
« M. Joumblatt a traduit ses cauchemars nocturnes et ses perturbations internes par une pièce de théâtre médiatique où il est question d’attentats ciblant des personnes ou des avions. Cela est le fruit de son imagination. Le but principal de M. Joumblatt est d’être sur la même longueur d’onde que les États-uniens qui accusent les forces de la résistance dans le monde arabe, parmi lesquelles le Hezbollah ; il se transforme alors en porte-voix de George Bush. Ce qui est surprenant dans les propos de Joumblatt et de Samir Geagea, c’est leur prédiction portant sur des attentats d’envergure. Cela montre les véritables parties impliquées dans ces attentats ; elles préparent les accusations pour les coller à d’autres. »

COMMUNIQUE DU HEZBOLLAH EN REPONSE AU DEPARTEMENT D’ETAT US
« Les États-Unis se sont octroyés le droit de classer les peuples et les États, les qualifiant de terroristes s’ils ne servent pas les intérêts de l’administration états-unienne. Les États-Unis sont le parrain du terrorisme international et ils sont responsables de la mort du plus grand nombre d’innocents dans le monde, tout comme ils sont le principal vendeur d’armes et d’instruments de torture sanguinaires. Pour ces raisons, ils n’ont pas le droit de délivrer des certificats de nationalisme ou de terrorisme aux populations qui paient le prix fort pour les guerres provoquées par eux dans le monde. En qualifiant de terroristes des mouvements de libération, ils leur donnent en fait des médailles d’honneur car ils prouvent ainsi que ces mouvements luttent réellement pour la liberté et la dignité. De toute façon, ce n’est pas en lançant de tels qualificatifs qu’ils parviendront à modifier leur image de barbare. La publication de ce rapport est en elle-même une agression états-unienne et un acte de provocation, ainsi qu’une tentative de couvrir les massacres perpétrés par les États-uniens en Afghanistan, en Irak et en Somalie, et par leurs alliés israéliens dans les territoires palestiniens. Les États-Unis ne se sont pas tenus aux côtés des peuples musulmans et arabes. Au Liban, ils suivent une politique claire visant à semer la discorde entre les fils d’une même patrie. Ils montent le 14-mars contre l’opposition, qui représente pourtant la majorité du peuple libanais. Cette attitude éclaire encore mieux la guerre de juillet 2006 et montre que l’administration états-unienne poursuit dans la même voie, malgré les échecs essuyés par son projet grâce à la résistance du peuple libanais. La position américaine montre la justesse des choix de l’opposition qui préfère défendre ses droits nationaux. »

NASRALLAH SFEIR, PATRIARCHE MARONITE
« J’espère que la séance parlementaire du 13 mai pour l’élection du président soit la bonne, mais les expériences précédentes ne sont pas encourageantes sur ce plan. Tous les députés sont responsables de l’élection puisque leur mission est de se rendre au Parlement pour élire un président. La paralysie de toutes les institutions publiques fait du tort au peuple. De nombreux Libanais se plaignent, d’autres ont pris le chemin de l’émigration. Je suis favorable à tout dialogue entre les personnalités libanaises. Mais la table de dialogue a déjà été tentée et l’expérience n’a pas été concluante. Le dialogue doit se faire au Parlement qui offre le cadre adéquat pour cela. »

Audiovisuel libanais

AL MANAR (TELEVISION DU HEZBOLLAH)
 Invité : Wiam Wahhab, ancien ministre, chef druze de l’opposition
« Walid Joumblatt possède dans son palais de Moukhtara des missiles encore plus sophistiqués que les Sam-7. Ses informations sur une prétendue opération contre la piste 17 de l’aéroport de Beyrouth lui ont été fournies par un officier stupide qui veut se rendre intéressant. Où est l’intérêt du Liban à évoquer des opérations sécuritaires aux portes de la saison touristique de l’été ? Le projet états-unien au Proche-Orient et au Liban a échoué. Les chefs du 14-mars vont se retrouver derrière les barreaux. Le faux témoin dans l’affaire Hariri, Mohammad Zouhair as-Siddik, se trouve dans la villa de Rifaat al-Assad en France. Ils n’ont qu’à fouiller son jardin pour exhumer le cadavre. »

Tendances est un bulletin quotidien de veille politique sur le Proche-Orient, réalisé par l’agence New Orient News à Beyrouth. Retrouvez-le sur Voltairenet.org, en versions allemande, arabe, anglaise, espagnole et française. Consultez également Indicators, le bulletin quotidien de veille économique sur le Proche-Orient, disponible en versions anglaise, espagnole et arabe.