Dans les années 40, quand les staliniens ont pris la Tchécoslovaquie, les agents de l’ex-OSS ont transféré des mallettes d’argent en direction de la France et de l’Italie pour s’assurer que les communistes ne gagneraient pas les élections. Dans les années 50 la CIA renversa les gouvernements en Iran et au Guatemala et dans les années 80, elle soutint Solidarnosc. Beaucoup d’entre nous ont applaudi parce qu’ils estimaient que la défense de l’Occident et de la liberté passaient par là. Par contre, quand l’Afrique du Sud a voulu racheter le Washington Star dans les années 80 ou quand la Chine a financé la campagne électorale de Bill Clinton, nous avons été indignés.
Aujourd’hui, utilisons-nous encore les méthodes de la Guerre froide ? Sommes nous des hypocrites concernant la démocratie globale ? Selon le Guardian et d’autres sources, la National Endowment for Democracy (NED), l’Usaid, la Freedom House, la Carnegie Endowment for International Peace et l’Open Society Institute de George Soros ont financé la campagne de Viktor Yushchenko. Jonathan Steele a dénoncé ces méthodes et notamment le financement des sondages sortis des urnes.
Lorsque les résultats du scrutin ont été connus, les partisans des deux camps sont descendus dans la rue, mais seules les manifestations de l’opposition ont reçu une couverture médiatique. Les partisans de Yanukovych descendus dans la rue ont été présentés comme de pauvres gens qui y avaient été forcés. Il s’agit là des même méthodes utilisées à Belgrade et les manifestations de l’opposition ont la même réalité que la guerre des États-Unis contre l’Albanie dans le film Des Hommes d’influence. Selon Jonathan Steele, nous jouons avec le feu en provoquant la Russie. Nous ferions mieux d’instaurer un dialogue avec elle. Nous devons lancer une enquête sur la façon dont la NED utilise ses fonds.

Source
Antiwar.com (États-Unis)

« What Are We Up to - in Ukraine ? », par Patrick J. Buchanan, Antiwar.Com, 6 décembre 2004.