Il y a un an, la Géorgie célébrait la victoire de la démocratie sur un régime autoritaire. Ce soir là, il nous a semblé que nous pourrions enfin établir un État de droit et que les citoyens seraient traités avec égalité et respect. Beaucoup pensent aujourd’hui que nos attentes étaient trop élevées, mais je ne le pense pas. Saakashvili avait un mandat fort de la population pour promouvoir les Droits de l’homme et j’espérai qu’il allait mettre en place un nouveau type de gouvernement. Mes espoirs ont été déçus.
Malgré la célébration de la Révolution de la Rose, un an après, on constate que le gouvernement a trahi ses engagements. Saakashvili a amendé la constitution pour consolider son pouvoir au détriment du Parlement. Il a imposé la censure et fait fermer trois stations de télévision. Un rédacteur en chef d’un journal a été arrêté pour possession de drogue après avoir critiqué Saakashvili, inutile de préciser qu’il n’a jamais touché à de la drogue de sa vie. De même, un parlementaire a vu son habitation perquisitionnée par la police qui a trouvé des armes dans la chambre de ses enfants.
Pourtant, la révolution géorgienne, même si les espoirs suscités ont été déçus, reste un modèle pour la région et a inspiré les Ukrainiens à qui il faut souhaiter d’avoir plus de chance. Aujourd’hui, en Géorgie, il faut renverser la tendance et faire cesser la répression gouvernementale.

Source
International Herald Tribune (France)
L’International Herald Tribune est une version du New York Times adaptée au public européen. Il travaille directement en partenarait avec Haaretz (Israël), Kathimerini (Grèce), Frankfurter Allgemeine Zeitung (Allemagne), JoongAng Daily (Corée du Sud), Asahi Shimbun (Japon), The Daily Star (Liban) et El País (Espagne). En outre, via sa maison-mère, il travaille indirectement en partenarait avec Le Monde (France).

« Georgia : The Rose Revolution has wilted », par Tinatin Khidasheli, International Herald Tribune, 8 décembre 2004.