Le premier contact de l’Iran avec les États-Unis eut lieu pendant la Seconde Guerre mondiale quand ce pays servait à alimenter l’URSS en produits acheminés par train depuis le Golfe persique. La population voyait alors les troupes états-uniennes d’un bon œil. Beaucoup de choses ont changé depuis et la révolution de 1979 a renversé le régime non-démocratique et pro-états-unien du Shah pour installer le régime non-démocratique anti-états-unien des religieux. Il n’y a officiellement plus de liens diplomatiques entre l’Iran et les États-Unis depuis qu’un groupe d’étudiants radicaux a pris 66 otages à l’ambassade états-unienne pendant 444 jours.
Peu de pays ont des relations aussi paradoxales que l’Iran et les États-Unis. En effet, bien que le régime iranien demeure radicalement opposé aux États-Unis, la population est pro-états-unienne et bien que les deux pays soient rivaux, Henry Kissinger note que peu de pays ont plus d’intérêts compatibles que l’Iran et les États-Unis. En effet, l’Iran a bénéficié des changements de régimes en Afghanistan et en Irak mais ni Téhéran ni Washington n’en ont profité pour améliorer leurs relations. Au contraire, le programme nucléaire, l’opposition à Israël et le soutien aux groupes extrémistes de l’Iran semble de plus en plus insupportable aux États-Unis. Côté iranien, une ouverture du pays résultant de la reprise des relations avec les États-Unis mettrait en péril la classe dirigeante et n’est donc pas souhaitée par une bonne part de cette dernière. Par contre une partie des élites iraniennes comprend que si le pays veut réintégrer la communauté des nations, il doit reprendre des relations avec les États-Unis et qu’en plus la population y est favorable.
Il faudra des années pour rétablir les relations entre les États-Unis et l’Iran mais quand ce sera le cas, les États-Unis retrouveront le même ami que pendant la Seconde Guerre mondiale.
« Can US-Iran relations be revived ? », par Karim Sadjadpour, Taipei Times, 8 décembre 2004.
« EE.UU. e Irán siguen siendo enemigos íntimos », Clarin, 8 décembre 2004.
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