Une des accusations les plus courantes contre l’ONU est qu’une coalition de tyrannies s’attaque à toute action dans le domaine des libertés fondamentales. Les choses pourraient toutefois changer. Sous la direction du Chili, un groupe du pays incluant les États-Unis, la Corée du Sud, la Pologne, le Portugal, le Mali et l’Inde a commencé à travailler à la constitution d’un groupe des démocraties à l’ONU pour promouvoir la démocratie et les Droits de l’homme. Les sociétés libres regroupent prés de la moitié des membres de l’ONU, mais elles n’agissent pas de façon cohérente. C’est ce qui a permis au Soudan d’être élu à la Commission des Droits de l’homme en mai dernier et à la Libye de prendre la tête de cette commission l’année d’avant. Cette commission condamne régulièrement Israël, mais pas la Chine, le Vietnam et l’Arabie saoudite.
Le 22 septembre, la ministre chilienne des Affaires étrangères Maria Soledad Alvaer a présidé le plus grand rassemblement de démocraties à l’ONU avec le soutien énergique de John Danforth et de Colin Powell. Il y a d’autres signes de changement d’atmosphère à l’ONU : la Roumanie a demandé à l’Assemblée générale de renforcer l’engagement international en faveur des régimes démocratiques multipartis ; la Hongrie a appelé à la création d’un Centre de transition démocratique pour promouvoir les élection. Le 21 septembre, George W. Bush avait appelé dans son discours à l’Assemblée générale à la création d’un Fonds pour la démocratie à l’ONU et le programme de développement de l’ONU a brisé un tabou en reprochant le manque de démocratie dans les pays en voie de développement.
L’ONU fait malheureusement face à des obstacles pour la promotion de la démocratie :
 Le système de structure régional favorise l’élection de pays non-démocratiques dans les organes clés de l’ONU. Il faut encourager les démocraties asiatiques et africaines à se présenter à ces postes.
 Les États fondateurs de l’Union européenne ne s’impliquent pas dans la formation du groupe des démocraties à l’exception de l’Italie et du Portugal. Tous les autres membres de l’Union européenne qui s’impliquent dans ce projet sont des pays d’Europe centrale et oriental.
 Il faudra éviter également que le groupe des démocraties ne soit paralysé par une trop grande recherche de consensus qui permettrait à certains de tout bloquer.

Source
International Herald Tribune (France)
L’International Herald Tribune est une version du New York Times adaptée au public européen. Il travaille directement en partenarait avec Haaretz (Israël), Kathimerini (Grèce), Frankfurter Allgemeine Zeitung (Allemagne), JoongAng Daily (Corée du Sud), Asahi Shimbun (Japon), The Daily Star (Liban) et El País (Espagne). En outre, via sa maison-mère, il travaille indirectement en partenarait avec Le Monde (France).

« A caucus of democracies for the UN », par Adrian Karatnycky et Matteo Mecacci, International Herald Tribune, 1er janvier 2005.