L’Irak est à quatre semaines de ses élections qui vont non seulement installer le prochain gouvernement mais également mettre en place l’assemblée chargée de rédiger une constitution permanente. Il est clair qu’aucune constitution ne sera légitime si une partie du territoire ne peut pas prendre part au vote. Or, c’est ce qui risque de se produire.
_Si on repoussait les élections de quelques mois, nous pourrions ramener dans le processus électoral des groupes qui en sont exclus et restaurer la sécurité. Dans ce domaine, la situation a dégénéré de façon significative : les parents refusent d’envoyer leurs enfants à l’école de peur des enlèvements, beaucoup n’iront pas voter par crainte des terroristes et beaucoup de candidats n’organisent pas de meeting pour la même raison. Certains estiment que reporter les élections serait une victoire pour les terroristes, mais les organiser maintenant serait priver les résultats de légitimité.
Toutefois, la sécurité n’est pas la seule raison pour laquelle les élections doivent être repoussées. En effet, il faut plus de temps pour répertorier les nombreux exilés irakiens, pour structurer les programmes des partis politiques. Il faut repousser les élections également pour favoriser le processus de réconciliation nationale. Cela doit être fait avant, pas après, les élections.

Source
Washington Post (États-Unis)
Quotidien états-unien de référence, racheté en août 2013 par Jeff Bezos, fondateur d’Amazon.

« Delay the Elections », par Adnan Pachachi, Washington Post, 2 janvier 2005.
« Let’s delay the Iraq elections, The Age, 5 janvier 2005.