Porter Goss, un fidèle de George W. Bush, est arrivé à la tête de la CIA avec une garde prétorienne qui a secoué la CIA et repris en main les postes de direction des opérations clandestines. David Brooks, du New York Times, a déclaré qu’il s’agissait d’une guerre à mort entre la Maison-Blanche et la CIA et que l’agence a essayé de faire perdre George W. Bush pendant l’élection en organisant des fuites dérangeantes pour les Républicains. Il semble que ce soit vrai. Certains membres des services des opérations clandestines et des analystes de l’agence ont laissé filtrer des documents classés confidentiels. Ils auraient dû être poursuivis pour cela, mais l’administration Bush a préféré organiser une punition collective de la CIA.
La Maison-Blanche n’apprécie surtout pas que les officiers des services clandestins dénoncent sa politique au Proche-Orient et préfère les renvoyer plutôt que d’admettre que ces professionnels pourraient avoir raison. Il y a un an, tous les chefs de service ont envoyé au directeur de la CIA une lettre pour livrer leur analyse professionnelle de la situation, cela montrait leur bonne connaissance de la situation, mais il est probable que la Maison-Blanche n’a pas apprécié. L’agence est aujourd’hui punie pour avoir eu raison.
Goss est donc en train de s’attaquer à notre meilleure ligne de défense contre le terrorisme et c’est le pire moment pour le faire.

Source
Washington Post (États-Unis)
Quotidien états-unien de référence, racheté en août 2013 par Jeff Bezos, fondateur d’Amazon.

« Dubious Purge at the CIA », par Haviland Smith, Washington Post, 4 janvier 2005.