Nous, chefs d’État et de gouvernement des pays membres de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord, nous sommes réunis aujourd’hui à Strasbourg et à Kehl pour célébrer le 60e anniversaire de notre Alliance. Nous avons réaffirmé les valeurs, les objectifs et les obligations du Traité de Washington, qui unissent l’Europe aux États Unis et au Canada, et qui ont apporté à notre communauté transatlantique une période de paix et de stabilité sans précédent. Nous avons aussi réaffirmé notre attachement aux buts et principes énoncés dans la Charte des Nations Unies.

L’OTAN reste le forum transatlantique essentiel pour les consultations entre Alliés sur les questions de sécurité. L’article 5 du Traité de Washington et la défense collective, qui reposent sur le principe de l’indivisibilité de la sécurité des Alliés, sont et resteront le fondement de notre Alliance. La dissuasion, qui s’appuie sur une combinaison appropriée de capacités nucléaires et conventionnelles, reste un élément central de notre stratégie globale. L’OTAN continuera de jouer son rôle s’agissant de renforcer la maîtrise des armements et de promouvoir le désarmement nucléaire et conventionnel conformément au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, ainsi que les efforts dans le domaine de la non‑prolifération.

L’élargissement de l’OTAN est une réussite historique qui a permis de nous rapprocher de notre vision d’une Europe unie et libre. La porte de l’OTAN restera ouverte à toutes les démocraties européennes qui partagent les valeurs de notre Alliance, qui sont désireuses et capables d’assumer les responsabilités et les obligations liées au statut de membre, et dont l’admission peut contribuer à la sécurité et à la stabilité communes.

Aujourd’hui, nos pays et le monde sont exposés à de nouvelles menaces, qui prennent de plus en plus une dimension mondiale, comme le terrorisme, la prolifération des armes de destruction massive et de leurs vecteurs, ainsi que les cyberattaques. D’autres défis, tels que la sécurité énergétique, le changement climatique et l’instabilité émanant des États fragiles et des États faillis, peuvent également avoir une incidence négative sur la sécurité des Alliés et sur la sécurité internationale. Notre sécurité est de plus en plus liée à celle d’autres régions.

Nous améliorerons notre capacité à relever les défis de sécurité auxquels nous sommes confrontés, qu’ils se posent directement sur le territoire de l’Alliance, qu’ils apparaissent à distance stratégique ou plus près de chez nous. Les Alliés doivent partager équitablement les risques et les responsabilités. Nous devons rendre nos capacités plus souples et plus déployables, de manière à pouvoir apporter une réponse rapide et efficace, partout où il le faut, en cas de nouvelle crise. Nous devons aussi réformer les structures de l’OTAN pour créer une organisation allégée et financièrement plus efficace. Nous rendrons l’OTAN mieux à même de jouer un rôle important dans la gestion des crises et la résolution des conflits, là où nos intérêts sont en jeu.

Nous entendons renforcer notre coopération avec d’autres acteurs internationaux, y compris les Nations Unies, l’Union européenne, l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe et l’Union africaine, de manière à améliorer notre aptitude à relever ces nouveaux défis dans le cadre d’une approche globale combinant plus efficacement capacités civiles et militaires. Dans les opérations que nous menons aujourd’hui en Afghanistan et dans les Balkans occidentaux, nos forces armées travaillent aux côtés de nombreux autres pays et organisations. En Afghanistan, notre priorité essentielle, nous sommes déterminés à aider le gouvernement et le peuple afghans à construire un pays démocratique, sûr et stable, qui ne puisse plus jamais abriter de terroristes représentant une menace pour la sécurité des Afghans comme pour la sécurité internationale.

L’OTAN reconnaît l’importance d’une défense européenne plus forte et plus performante et se félicite des efforts que l’Union européenne déploie pour renforcer ses capacités et son aptitude à relever les défis de sécurité communs. Les pays de l’Alliance non membres de l’UE apportent une contribution significative à ces efforts auxquels il est important qu’ils soient associés le plus complètement possible, selon les décisions prises. Nous sommes déterminés à faire en sorte que la relation OTAN‑UE soit un partenariat stratégique et effectif, selon les décisions prises par l’OTAN et par l’UE. Nos efforts doivent se renforcer mutuellement et se compléter.

Nous allons développer nos relations avec tous nos partenaires, tant dans notre voisinage qu’au-delà, avec lesquels nous partageons un engagement en faveur de la sécurité coopérative. Nos partenaires jouent un rôle clé pour nous permettre de donner corps à notre vision d’une communauté de valeurs et de responsabilités partagées. Nous apprécions le soutien que nombre d’entre eux apportent à nos opérations et à nos missions.

Un partenariat coopératif fort entre l’OTAN et la Russie, fondé sur le respect de tous les principes de l’Acte fondateur OTAN‑Russie de 1997 et de la Déclaration de Rome de 2002, sert au mieux la sécurité de la région euro‑atlantique. Nous sommes prêts à collaborer avec la Russie pour relever les défis communs auxquels nous sommes confrontés.

Nous sommes résolus à rénover notre Alliance afin de mieux faire face aux menaces d’aujourd’hui et d’anticiper les risques de demain. Unis par cette vision commune de notre avenir, nous chargeons le secrétaire général de réunir et de diriger un groupe d’experts qualifiés issus d’horizons divers qui, en étroite consultation avec tous les Alliés, jettera les bases permettant au secrétaire général de développer un nouveau concept stratégique et de soumettre des propositions quant à sa mise en œuvre en vue de son approbation à notre prochain sommet. Le secrétaire général veillera à associer le Conseil en session permanente tout au long du processus.