Le Washington Post en avait fait sa une le 21 juillet 2003, et dix jours plus tard l’assistant secrétaire à la défense Paul Wolfowitz (à gauche sur la photo) présentait cette histoire comme un exemple de « courageux témoignage » devant le Comité des affaires étrangères du Sénat états-unien.
Jumana Michael Hanna s’était présentée au quartier général de la Coalition à Bagdad en affirmant avoir été emprisonnée durant deux ans et soumise à des électrochocs, viols à répétition et autres tortures entre les mains du régime de Saddam Hussein. Chose inhabituelle, elle était prête à livrer les noms des officiers de police qui l’avaient agressée. Elle a rapidement obtenu le statut de réfugiée politique aux États-Unis où elle séjourne depuis, mais risque maintenant d’en être privée.
En effet une simple enquête menée par le magazine Esquire révèle dans le numéro de ce mois-ci que le récit était cousu de gros fil. Il s’est rapidement aperçu que la loi au nom de laquelle elle prétendait avoir été emprisonnée n’avait jamais existé, et que son mari, qu’elle disait avoir été tué dans la même prison, était en réalité bien vivant.
Face à ce constat accablant, jeudi dernier le Washington Post a publié un erratum admettant l’absence totale d’éléments pour appuyer le témoignage.
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