Les menaces d’Israël contre Mahmoud Abbas semblent avoir rempli leur fonction du point de vue israélien puisqu’elles ont poussé le nouveau dirigeant palestinien à tout faire pour satisfaire les demandes israéliennes. En réalité, il s’agit d’une illusion, Abu Mazen est connu pour ses positions contre l’usage de la violence dans la lutte contre Israël. Il est convaincu qu’elle ne sert plus les intérêts palestiniens.
Depuis 20 ans, Mahmoud Abbas a tenu une ligne politique courageuse qui a influencée la pensée et le comportement palestiniens. Il est allé à la rencontre d’un autre Israël, un Israël voulant la paix. En dirigeant lucide, il a décidé de choisir la voie de la paix pour obtenir la fin de l’occupation. Il n’a pas abandonné, en dépit des obstacles placés par Israël. Même lorsqu’il a été forcé de démissioner de son poste de Premier ministre ou que sa maison à Ramallah a été incendiée.
Aujourd’hui, sa nouvelle position lui donne la force de faire avancer ses principes, mais à sa manière, en faisant toujours tout pour empêcher un éclatement du peuple palestinien. Le gouvernement israélien a malheureusement décidé qu’il fallait que l’arrivée au pouvoir d’Abbas soit perçue comme une victoire israélienne et ses actions comme une conséquence des exigences israéliennes. Cela a des implications négatives pour tout le processus. Israël a un partenaire pour négocier, il ne doit pas le miner.

Source
Ha&8217;aretz (Israel)
Quotidien de référence de la gauche intellectuelle israélienne. Propriété de la famille Schocken. Diffusé à 75 000 exemplaires.

« Don’t call him a collaborator », par Nazir Majali, Ha’aretz, 25 janvier 2005.