Nous ne comprenons pas bien l’attitude de la Russie au sujet des gorges de Pankissi, d’un côté le gouvernement russe ne veut pas que soit poursuivie la surveillance de la frontière abkhaze par l’OSCE, et de l’autre il nous jette la pierre en déclarant que des terroristes la franchissent librement.
Les missions d’observation sont la garantie que les problèmes seront traités sur la place publique internationale et pas unilatéralement par les Russes. S’ils sont partie prenante du conflit, ils ne pourront jamais prétendre à un statut de garant de la stabilité dans la région. La présence d’une mission de l’OSCE à la frontière de l’Ossétie du Sud et celle d’une mission de l’Onu en Abkhazie sont indispensables. Les Russes ont nommé à la tête du service de sécurité d’Ossétie du Sud, un membre du FSB. C’est le genre d’exemple qui fait douter des bonnes intentions des gens qui sont au gouvernement.
Concernant l’Iran, l’éventuelle utilisation de la force par les États-Unis nous dérange. Il s’agit de notre région, de notre partenaire, à proximité immédiate. Le dialogue doit continuer sur le problème de l’arme atomique.
Il est prévu cet été un sommet de l’union du GOUAM (pour Géorgie, Ouzbékistan, Ukraine, Azerbaïdjan, Moldavie). La façon dont l’Ukraine va se comporter vis-à-vis de cet instrument stratégique est très importante. Il est probable que le rôle du GOUAM se renforce. Un nouveau facteur est en train d’émerger dans la politique européenne : l’axe Tbilissi-Kiev et même Tbilissi-Kiev-Varsovie. C’est un facteur que la Russie devra prendre en compte. Beaucoup de gens disent que l’économie géorgienne subit une pression de la Russie, je pense cependant que l’influence économique d’un voisin puissant dans la transparence la plus grande est logique. Ce sont là les instruments que la Russie doit utiliser et tout ira bien si elle adopte ces nouvelles règles du jeu.

Source
Vremya Novostyey (Fédération de Russie)

« Появляется демократическая ось Тбилиси—Киев-Варшава », par Salomé Zourabichvili, Vremya Novostyey, 24 janvier 2005. Ce texte est adapté d’une interview.