Bonsoir à chacun et chacune d’entre vous, et merci de votre présence.
Je suis à la fois heureux et ému de vous retrouver à Ramallah où je viens d’avoir un entretien extrêmement amical et constructif avec Ahmed Qorei, en me souvenant de la cordialité de son accueil, il y a quelques mois, au mois de juin, lorsque j’étais déjà venu ici, passer une nuit, comme je la passerai cette fois-ci à Gaza, et où j’avais eu l’occasion de rencontrer et de dîner avec le président Arafat.
J’ai d’abord voulu dire en revenant ici le sentiment d’admiration et la grande impression que nous avons eus en Europe au moment de l’élection du nouveau président Mahmoud Abbas, pour la manière dont cette élection s’est déroulée, pour la maturité, la responsabilité, la dignité avec lesquelles le peuple palestinien, démocratiquement, s’est exprimé.
Nous sommes au début d’une nouvelle période, qui commence avec ce qui est indispensable pour la paix, c’est-à-dire le dialogue entre Israéliens et Palestiniens. C’est pour cela que c’est aussi assez symbolique et émouvant de se retrouver ici, ensemble, comme j’étais tout à l’heure à Jérusalem, à la veille de cette rencontre de Charm el-Cheikh, qui est le symbole de la reprise de ce dialogue, c’est-à-dire, le préalable au Processus de paix.
Au-delà de cette reprise du dialogue il y a, de part et d’autre, et ici notamment, des réformes, des défis, en matière d’organisation administrative, de développement économique, de rénovation et de restructuration des services de sécurité placés sous la responsabilité du Premier ministre. J’ai voulu dire en venant ici, comme ministre français mais aussi comme ministre européen, que nous étions présents, en amis du peuple palestinien, pour l’accompagner dans la réussite de ces défis.
Le dialogue direct entre Palestiniens et Israéliens est indispensable pour la paix. La fin des violences, la fin de toutes les violences, est indispensable pour la paix. La réforme ici, et puis la réussite du retrait de Gaza engagée par le gouvernement israélien sont indispensables pour la paix. Puis, il y a aussi l’horizon dont chacun a besoin, fixé par la Feuille de route, l’horizon de la création d’un Etat palestinien sûr et viable vivant aux côtés de l’Etat israélien dans la sécurité. Voilà, les éléments auxquels nous sommes prêts, avec nos partenaires européens et aux côtés des Américains, avec les autres membres du Quartet, à participer dans les semaines et les mois qui viennent.
Monsieur le Président,
Mes premiers mots seront pour vous dire que j’ai été très touché par votre message personnel à mon intention. J’ai souhaité faire cette visite, ce matin en Israël, ce soir en Palestine, - tout à l’heure j’irai à Gaza pour visiter ce territoire demain matin -, et mes premiers mots ont été pour vous dire, plutôt pour vous redire, à quel point nous avons été, en France et en Europe, impressionnés par la démonstration de maturité, de dignité, de responsabilité du peuple palestinien à l’occasion de votre propre élection comme président de l’Autorité palestinienne.
Pour ma part, je n’oublie pas, en me retrouvant ici, à cet endroit, l’accueil que j’ai reçu de l’Autorité palestinienne et de son président, Yasser Arafat, à la fin du mois de juin dernier. Je n’oublie pas les moments difficiles, tragiques, que nous avons vécus à vos côtés lorsqu’il a été hospitalisé à Paris et j’ai été tout à fait ému de déposer sur sa tombe une gerbe au nom du gouvernement français.
L’héritage politique de Yasser Arafat appartient au peuple palestinien et à l’histoire. L’histoire continue et, aujourd’hui, Monsieur le Président, avec le Premier ministre qui m’a reçu tout à l’heure, avec votre gouvernement, vous allez écrire de nouvelles pages comme vont devoir le faire les autorités israéliennes. Voilà pourquoi cette visite aujourd’hui, en même temps que celles du Dr Rice, et de Madame Ferrero-Waldner, est aussi symbolique du soutien que nous voulons apporter à cette nouvelle page qui commence à s’écrire, à ce dialogue, qui est la condition de la paix, pour que les Israéliens et les Palestiniens se parlent à nouveau, comme vous allez le faire demain.
Vous êtes, pour le Premier ministre israélien, à qui je l’ai dit tout à l’heure, le partenaire de ce processus, un partenaire qui tient un langage clair, un partenaire qui s’appuie sur une vraie légitimité populaire et que nous voulons aider à réussir.
C’est le sens du message que je vous ai porté de la part du président de la République française. C’est le sens de l’action que nous conduisons en tant qu’autorités françaises mais aussi à l’intérieur de l’Union européenne, avec nos alliés, nos amis, nos partenaires américains, russes et les Nations unies, et les pays de la région, notamment la Jordanie et l’Egypte que vous allez retrouver demain, pour accompagner les premières étapes de ce nouveau processus de dialogue vers la paix.
Cette paix, Monsieur le Président, elle est à la portée de la volonté, elle nous concerne, avec vous. Elle exige ce dialogue qui recommence, elle a besoin de cet accompagnement de la communauté internationale et notamment de l’engagement déterminé des Américains, des Européens et des Russes, en même temps que des autres membres de la communauté internationale. Cette paix exige que cessent toutes les violences, que soient conduites les réformes dont vous avez besoin. Elle exige aussi un soutien politique, financier, technique et je suis venu vous dire que l’Union européenne et, en son sein la France, étaient prêtes à vous l’apporter immédiatement.
Cette paix enfin, sur le chemin que vous commencez, ou que vous recommencez, a besoin d’un horizon. Il ne faut pas manquer les premières étapes, les premières marches : ici la réforme, la restructuration des services de sécurité ; le retrait de Gaza et de quelques autres parties de la Cisjordanie, qui doivent être réussis et puis l’horizon qui a été fixé par la Feuille de route, celui d’un Etat palestinien démocratique, indépendant et viable vivant à côté de l’Etat d’Israël, dans la sécurité.
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