Nous constatons un affaiblissement des FARC, et leur perte totale de crédit aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. Nous menons, non pas une guerre, mais un combat âpre, pour la survie d’une société entière, contre un groupe de narco-terroristes qui n’a plus aucune philosophie politique et qui essaye de déstabiliser le pays depuis des décennies. Dans les deux ans et demi écoulés, 10 000 membres des forces paramilitaires de droite ont repris leur rang au sein de la société civile.
J’ai été surpris à Munich, lors du sommet sur la sécurité, par la connaissance détaillée qu’ont les Européens de la situation dans notre région. Nous avons des contacts avec de nombreux pays et voulons continuer à coordonner la lutte contre les cartels de la drogue. La coopération avec Interpol est plus étroite et des officiers colombiens travaillent déjà à La Haye. J’ai discuté avec le ministre allemand de la Défense Peter Struck, et nous avons évoqué la possibilité de former nos officiers dans des instituts allemands.
Nous espérons que le plan Colombie qui a été voté par le gouvernement américain pour les années 2005 et 2006 va bientôt porter ses fruits. La coopération avec les Etats-Unis n’est pas seulement militaire, elle comprend, outre la surveillance des frontières et des côtes ainsi que la lutte contre le trafic de drogue, une professionnalisation plus poussée de nos forces de sécurité. La coopération existe aussi au niveau régional. Actuellement, le Brésil prend dramatiquement conscience de l’urgence d’un travail en commun contre la drogue, particulièrement dans le bassin amazonien.

Source
Die Welt (Allemagne)

« Wir wollen die Terroristen besiegen », par Jorge Uribe, Die Welt, 15 Février 2005. Ce texte est adapté d’une interview donné à l’occasion de la venue du ministre au sommet de Munich sur la sécurité.