Mohamed ElBaradei présente dans l’Asahi Shimbun les propositions qu’il présentera, dans quatre mois à l’ONU à New York, en faveur du désarment nucléaire. Le directeur de l’Agence internationale de l’énergie, qui bataille depuis des années pour recadrer le débat, c’est-à-dire pour poser la question désarmement nucléaire et non pour maintenir la supériorité militaire des États déjà nucléarisés, s’exprime ici avec d’autant plus de franchise qu’il s’adresse à un public hanté par le souvenir des bombardements états-uniens d’Hiroshima et Nagazaki. Il évoque donc que les actuels bruits de guerre à Washington qui créent un sentiment d’insécurité internationale et poussent à la prolifération nucléaire.

Le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, plaide dans le Washington Post et Gulf News pour que les Nations unies ne soient pas écartées d’Irak. Il espère qu’elles joueront un rôle, même si elle n’ont qu’une cinquantaine de fonctionnaires sur place. Bref, oubliant ses déclarations sur l’illégalité de l’invasion anglo-saxonne, il est prêt à toutes les humiliations pour rester dans le jeu.
Pour Fareed Zakaria, dans le Washington Post, le problème en Irak se limite à une poussée d’anti-américanisme, qu’il doit être possible de réfréner en élevant le niveau de vie des gens. Pas un mot sur les 100 000 morts civils, le ressentiment de la population doit pouvoir se soigner à coups de dollars.
Tout n’est pas réglé pour autant. L’ambassadeur Peter W. Galbraith s’inquiète, dans le Los Angeles Times, de la manière dont les élus irakiens vont rédiger la constitution de leur pays. Il se pourrait en effet, que les nouveaux députés ne fasse pas exactement ce que Washington attend d’eux.

En visite officielle à Moscou, Traian Basescu, le président nouvellement élu de Roumanie, joue les petits télégraphistes pour le compte de Washington. Dans un entretien aux Novyie Izvestia, il formule sa volonté de résoudre les foyers d’instabilité que sont le Kosovo (en Serbie) et la Transnitrie (en Moldavie), deux problèmes qui intéressent à la fois l’Alliance atlantique et la Fédération de Russie. Tout cela doit pouvoir rentrer dans l’ordre mondial si Moscou y met un peu du sien, c’est-à-dire accepte de laisser agir l’Union européenne comme paravent de l’OTAN.

Jorge-Alberto Uribe, ministre de la Défense colombien, se félicite dans Die Welt de l’écoute dont son pays jouit en Europe. La « guerre aux drogues » et le « Plan Colombie » sont attentivement suivis de l’autre côté de l’Atlantique où l’on ne conteste pas leur bien fondé.
Cependant, la Colombie, tête de pont du déploiement militaire US dans la région, est aujourd’hui en grave conflit avec le Venezuela, leader de l’indépendance régionale face aux États-Unis. L’année dernière, des mercenaires colombiens ont tenté de renverser le gouvernement Chavez au Venezuela. Le président colombien Alvaro Uribe a accusé son homologue vénézuélien de soutenir le terrorisme des FARC et a fait enlever un des dirigeants de la guérilla en plein Caracas.
Pourtant, les analyses manichéistes en vogue aux États-Unis ne sont pas forcément justes. Michael Schifter, la caution universitaire de l’Inter-American Dialogue, observe dans le Washington Post que c’est Fidel Castro qui est intervenu comme médiateur dans le conflit Colombie-Venezuela. Bref, le patronat états-unien est prié d’admettre que Castro peut être utile, et qu’il est plus efficace de dialoguer avec Chavez que de le menacer.