Je le dis clairement, l’Iran n’ambitionne pas de posséder des armes nucléaires. Conformément aux Fatwas des Ayatollahs, en Iran la production et l’utilisation d’armes de destruction massive sont strictement interdites. Comparez simplement l’Iran avec la Corée du Nord qui ne respecte pas le Traité de non-prolifération, qui n’accepte pas les inspections et qui se vante d’avoir la bombe. Nous, nous respectons nos engagements, les inspecteurs travaillent librement. Notre modèle est le Japon qui n’a pas le droit de posséder l’arme atomique, mais peut utiliser la technologie nucléaire à des fins civiles. Comme tous les pays, nous avons besoin d’un réacteur à eau lourde pour la recherche.
Les Européens doivent faire de nouvelles propositions, ils doivent nous dire ce que l’on peut faire concrètement pour les satisfaire, sans pour autant que nous arrêtions totalement l’enrichissement d’uranium comme le veulent les Etats-Unis. Les inspections sont importantes, elles garantissent le caractère pacifique de l’utilisation de l’énergie atomique en Iran. Les menaces américaines ne sont pas nouvelles, la question est de savoir si la communauté internationale leur autorisera cette nouvelle aventure. On peut dire que nous sommes devenus voisins, leur présence est un fait accompli, mais sont-ils pour autant devenus populaires dans la région ? Nous avons un système stable et le peuple est derrière nous, si nous organisions un référendum aujourd’hui, on verrait bien qui à le plus d’amis dans la région, nous ou les Américains ?
Nous sommes plutôt confiants après les élections en Irak, si un gouvernement légitime est formé et la sécurité assurée par les Irakiens eux-mêmes, alors les forces étrangères pourront quitter le pays rapidement. Les Irakiens n’ont pas besoin de tutelle étrangère.

« Wir haben nichts zu verbergen », par Kamal Kharrazi, Sueddeutsche Zeitung, 16 février 2005. Ce texte est adapté d’une interview.