Lors de l’année écoulée, j’ai lu de nombreuses attaques contre l’ONU, et notamment dans ce quotidien. Elles m’ont attristé car j’ai servi l’ONU toute ma vie et j’ai travaillé et travaille encore à corriger toutes ses imperfections. Je crois en l’importance de cette tâche car une ONU forte est vitale pour l’humanité.
Quand les États-Unis ont voulu former un groupe d’États pour lutter contre les effets du tsunami, ils ont fini par se tourner vers l’ONU car cette organisation avait déjà les capacités et les compétences les plus adaptées pour faire face à ce type de drames, mais également parce que cette compétence étaient reconnus par les pays qui avaient besoin d’aide. L’Irak est un autre exemple de l’importance de l’ONU bien que la guerre qui s’y est déroulé à fait perdre foi en l’organisation aussi bien à certains qui étaient favorables à la guerre qu’à certains de ceux qui s’y opposaient. Pourtant, quand les États-Unis ont voulu constituer un gouvernement intérimaire irakien, ils se sont tournés vers l’ONU, nous avons également participé à l’organisation des élections et nous allons aider à la rédaction de la constitution. Comme l’ONU n’a pas approuvé la guerre, elle dispose d’une légitimité auprès de certains groupes en Irak qui fait défaut à la Coalition. Je pourrais également parler des 18 opérations de maintien de la paix que l’ONU mène et des dizaines de millions de personnes qui vivent grâce à notre action.
Quand on accuse l’ONU de mal faire, peut-être serait-il bon de regarder d’abord l’action des États membres. Bien sûr, l’ONU n’est pas parfaite même si certaines accusations portées contre elle, comme le scandale du programme « pétrole contre nourriture », se sont révélés largement exagérées. Je suis décidé à engager les réformes nécessaires pour être plus efficace et mieux réagir aux problèmes mondiaux. La population mondiale doit comprendre que l’ONU peut les aider. Pour cela, il faudra profiter de la conférence de New York de septembre pour réorganiser les Nations unies.

Source
Wall Street Journal (États-Unis)

« Our Mission Remains Vital », par Kofi Annan, Wall Street Journal, 22 février 2005.