En mettant en place des élections démocratiques au niveau local, parlementaire et présidentiel, les Palestiniens posent les fondations d’une nouvelle démocratie fonctionnelle au Proche-Orient. Lors des élections présidentielles de janvier, aucun candidat ne tenait la victoire pour acquise. Mahmoud Abbas n’a gagné l’élection qu’avec 62 % des voix et l’investiture a été retardée de plusieurs jours pour qu’un tribunal puisse s’assurer que tout s’était déroulé selon les règles. Outre cette élection, le premier tour des élections municipales a démontré la nature pluraliste de la politique palestinienne. Aujourd’hui, le conseil législatif palestinien travaille à une nouvelle loi électorale fondée sur un mélange de proportionnelle et de vote par circonscription.
Cet exemple démocratique est une mauvaise nouvelle pour les régimes arabes habitués à organiser des referendums présidentiels gagnés avec des résultats entre 90 et 100 % des voix. Toutefois, pour que cet exemple s’impose, il faut que les Palestiniens surmontent de nombreux obstacles, au premier rang desquels on trouve l’occupation israélienne. Il ne peut y avoir de vraie démocratie sous occupation étrangère. Il faut mettre en place la « feuille de route » pour mettre fin à l’occupation et construire un État indépendant, comme George W. Bush l’a appelé de ses vœux en mai 2002.
Il est également nécessaire de mettre en place une vraie réforme de l’Autorité Palestinienne qui passe par des élections régulières pour développer la responsabilité des dirigeants devant le peuple et ainsi diminuer la corruption. Il faut également développer la séparation des pouvoirs. Il faut que la communauté internationale donne à Mahmoud Abbas les moyens de combattre la violence et de poursuivre la démocratisation.

Source
Daily Star (Liban)

« Palestinians may be establishing another Mideast democracy », par Ziad Abu Amer, Daily Star, 28 février 2005.